Phoque OFF 2023 – 18 février (et un tout petit bilan)

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Ouf, c’était toute une ride, mais nous voilà au bout de la route. Le Phoque OFF s’est achevé en beauté samedi dernier avec un trio de performances de haut niveau. Voici notre compte rendu de la soirée :

Gus Englehorn

Par Maude Bond

Gus Englehorn est un auteur-compositeur-interprète né en Alaska et maintenant établi au Québec. Cet ancien planchiste professionnel s’est désormais converti à la musique.

De la musique à l’habillement, pour vous décrire mes premières impressions de Gus Englehorn, je dirais que c’est comme si le rock’n’roll rétro des Beatles se mêlait au style rock plus moderne des White Stripes. À l’instar du duo célèbre, Gus est à la guitare ainsi qu’au micro et il est accompagné d’Estée Preda à la batterie. Le résultat donne une musique post-moderne et presque surréaliste qui pourrait bien accompagner les toiles de l’illustre Salvador Dali. Bref, le tout était on ne peut plus original! Malgré ces comparaisons, il reste indescriptible. Personne ne ressemble à Gus Englehorn, car il est tout à fait unique en son genre!

La prestation était étrange, mais d’une façon positive, si vous voyez ce que je veux dire! Gus est un musicien surprenant qui a plusieurs couleurs et il a su nous les montrer. De plus, il est un gars fort sympathique et nous a conté plusieurs tranches de vie et histoires en lien avec ses chansons. C’était comme si le public était uniquement formé de ses meilleurs amis, ce qui nous a mis à l’aise en rendant l’ambiance un cran plus intime. Il s’agit d’un artiste et d’un univers complètement spécial à apprivoiser!

Yoo Doo Right

Par Maude Bond

Yoo Doo Right est un trio rock montréalais. Ils nous ont livré une musique expérimentale à l’ambiance noise rock déjantée aux airs psychédéliques, mais mélodiques par moments. Leur son est hypnotique et nous envoûte dans une symphonie bruyante qui fait rêvasser. Si on laisse aller, la musique nous emporte vers une autre dimension. C’est presque comme si ni eux ni nous n’existions plus pour instant, il n’y avait que leur atmosphère sonore qui régnait.

Le groupe est tout à fait singulier. Avec eux on ne sait pas à quoi s’attendre d’une minute à l’autre de la prestation et c’est tant mieux! Je me suis laissé surprendre. Tantôt ultra-énergique, tantôt plus progressif, Yoo Doo Right donnait dans plusieurs directions. En tout cas, je ne me suis pas lassée pour la dernière soirée du Phoque Off. Le public a également bien répondu à l’appel en dansant et en sautant.

La formation de seulement trois gars s’est bien fait entendre et n’avait pas peur de nous en mettre plein les oreilles; le volume était dans le tapis au rez-de-chaussée du Pantoum!

Guhn Twei

Par Mona Déry-Jacquemin

Dernier soir de festival pour le Phoque Off et dernier spectacle au Scanner pour le metal cancérigène de GUHN TWEI. Le groupe de Rouyn-Noranda était venu dans la vieille capitale pour en finir avec vous grâce à leur musique contaminée d’hardcore punk et d’extrême metal. À la lecture de la description du groupe sur le site du Phoque Off, j’étais à ce point interpellée que même en vacances je me proposais pour couvrir cette grandiose finale.

Par chance j’avais une paire de bouchons (merci Yoo Doo Right) et accoudée au bar en SPM et en PLS, j’étais un être de violence fin prêt. Les quelques courageux spectateurs écoutaient attentivement la tonne de briques qu’offrait GUHN TWEI. Quatrième spectacle pour le jeune groupe qui propose des audios entrecoupant les chansons aux riffs féroces et aux mélodies pensantes. Les rythmes s’alternaient, passant d’une lenteur douloureuse à une explosion de rage et de révolte puisqu’il était là le propos de GUHN TWEI : l’empoisonnement de leur ville natale par l’industrie établie là bas, et où le scream conjure à la révolte.

Et pis, votre Phoque OFF?

Par Jacques Boivin

On suit le Phoque OFF depuis ses débuts modestes au Pantoum. À ses débuts, il ne s’agissait d’une simple série de vitrines présentée en marge de la bourse Rideau, mais comme pas mal toute la scène de Québec depuis le milieu des années 2010, l’événement déjanté a pris une ampleur considérable et il n’est plus rare d’entendre des professionnel.les de l’industrie dire qu’ils viennent au Phoque OFF plutôt qu’à Rideau. Ça n’enlève rien au gros événement, ça montre juste le sentiment d’appartenance que la petite équipe de crinqué.es a réussi à cimenter au fil des ans.

Le Phoque OFF, c’est surtout de la passion. De la passion au sein de l’organisation, de la passion sur scène, mais aussi de la passion dans la foule. Oui, les artistes sont là pour vendre leur show, mais le public répond à l’appel parce qu’il n’est pas seulement toléré, il est invité. C’est un truc très simple à comprendre, pourtant : comment peux-tu anticiper les réactions de la foule si le band joue juste devant des congressistes alcoolisé.es plus intéressé.es à discuter de leur journée que d’écouter le show devant elleux?

Aussi, les diverses tables rondes parlent d’enjeux qui touchent vraiment la scène indépendante. La présence des femmes. Le nightlife. L’argent qui se trouve du côté des émissions télé ou de la publicité. Ces sujets ont tous été abordés avec intelligence et sensibilité.

On a eu un plaisir fou à couvrir cet événement une fois de plus cette année. Pour nous, c’est une bénédiction : en plus de retrouver des projets qu’on ne voit pas assez souvent, on fait nous-mêmes notre lot de découvertes, qu’on documente avec le plus grand des plaisirs. On n’a pas pu parler de tout (parce qu’on a travaillé très fort sur le volet photo), mais on a presque tout vu et entendu. Que ce soit en avant-midi, où on a découvert Beau Nectar et Soleil Launière en plus de faire de belles retrouvailles avec Baie et Samuele, ou tard en fin de soirée, où on a dansé sur la musique de Sheenah Ko ou parti des moshpits de fou avec Fuudge, on a eu énormément de plaisir.

On a aussi beaucoup jasé avec les membres de l’industrie. Ces contacts sont importants pour nous, les équipes des artistes apprennent à connaître d’autres personnes que notre boss omniprésent, les petits diffuseurs de la région peuvent mettre des visages sur les noms qu’ils voient passer, les organisateurs de festivals savent qui on est et la passion qui nous anime, tout ça facilite grandement notre tâche de tout petit média extrêmement local et fichtrement niché. Et parfois, ça débouche sur des collaborations surprenantes!

On a aussi eu une première : nous animions le dernier des trois afterpartys du Phoque OFF. Avec la collaboration incroyable de Marie-Ève Fortier, nous avons fait danser une Cuisine pleine au bouchon avec de la musique d’ici. C’était un défi que nous voulions relever parce que nous croyons en notre scène et il n’y a pas qu’à la radio qu’elle manque cruellement, il y a aussi sur les différentes pistes de danse. Pari relevé avec brio grâce aux personnes qui sont venues s’éclater! Ça me rappelait quand j’étais un jeune Montréalais et que je trippais aux dimanches franco du Café Campus. Non seulement va-t-il falloir répéter l’expérience, mais on vous promet que vous n’aurez pas à attendre un an pour que ça se reproduise. ON A DES PLANS!

Alors, c’était ça, notre Phoque OFF. Des émotions, de belles rencontres, des moments inoubliables (malgré les excès), cette édition, on va s’en rappeler très longtemps.

À l’année prochaine! (Et nous, on retourne à notre programmation régulière.)

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