Phoque OFF 2023 -17 février

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Pas trop fatigué.e, l’ami.e? On a cru voir beaucoup d’yeux cernés hier au Pantoum, à L’Anti Bar & Spectacles et au Scanner. C’est pas grave, la musique était bin bonne.

Ça se termine ce soir avec Gus Englehorn et Yoo Doo Right au Pantoum et Guhn Twei au Scanner. On lâche pas!

Jessica Moss

J’ai terminé mon Phoque OFF où je l’avais débuté, dans ce lieu qui est presque mon deuxième salon ces temps-ci : Le Pantoum. Dès mon arrivée, je suis surprise de voir autant de pédales sur scène. Seule avec son violon, la musicienne Jessica Moss débute avec Fractals. Avec l’une de ses quinze pédales qu’elle active avec les orteils, elle module le son de son instrument. On gagne en profondeur et en intensité. Pendant Contemplation1, elle est assise sur scène et nous transporte ailleurs. Pour terminer, la violoniste nous propose la pièce Opened Ending, décrite comme une expérimentation musicale. Même si cette dernière dure environ une dizaine de minutes, je ne m’en aperçois pas. J’ai la chair de poule et je suis concentrée sur les couches de bruits ambiants et les sons du violon, joué avec tant d’intensité et d’émotion par Jessica Moss. (Marie-Ève Duchesne)

Milanku

Le groupe post-rock Milanku s’installe et débute sous les encouragements nourris de la foule, devenue plus compacte vers l’avant de la scène. Avec son mur d’amplis, les trois guitares sonnent comme une tonne de briques et elles mènent la charge avec la batterie, augmentant toujours en intensité. Alors que l’on croit que c’est le point culminant de la chanson, les paroles en français se détachent et rajoutent à l’ambiance mélancolique et lourde, règnant sur le
Pantoum. Le quintette enchaîne ses pièces, comme Sournoisement et Hypomanie, pigées de leurs différents albums, pour en donner le maximum à ceux et celles qui ont bravé la tempête pour venir les voir et qui en demandaient plus. C’est la chanson La Chute qui termine cette soirée haute en intensité et qui représente à merveille ce que le Milanku fait de mieux : du post-rock planant aux mélodies retentissantes qui mérite qu’on lui porte une oreille attentive. (Marie-Ève Duchesne)

Mantisse

Visiblement beaucoup d’eau a coulé pour Mantisse depuis la victoire des Francouvertes en 2018 avec son collectif LaF. Beaucoup plus mature, hier soir à l’Anti, il m’a semblé voir un artiste en contrôle de son environnement et de ses aptitudes. Sa présence beaucoup plus nuancée lui permet d’irradier autant dans les moments d’intimité que lors de morceaux plus performatifs.

Au fait d’un public plutôt sage, Mantisse n’a pas hésité à l’inviter à s’approcher pour mieux apprécier la soirée et accueillir les nombreux invités. Bien ancré dans ces compositions, il porte bien son rôle de rassembleur autant avec la foule qu’avec les artistes qui l’entourent.
Plusieurs featuring étaient prévus pour l’événement. Rejoint sur scène par ces frères de LaF, Bkay et Jamaz, Mantisse nous gardait une autre surprise. Paul Provencher aka Kirouac est monté sur scène pour interpréter la superbe Olympe tiré de son album « Les Gradins » de 2021.

Cette fratrie aux multiples sonorités et langages représentent bien une nouvelle génération de mélomanes qui apprécient la mixité des genres musicaux. Entre beatmaking électro, dub, soul et compositions plus acoustiques on sent une volonté de repousser les étiquettes musicales.

Avec une parole poétique forte et authentique, un charisme désormais mieux groundé et un échange direct avec le public qui inspire un respect réciproque, je me suis surpris à me dire que si l’industrie n’était pas si frileuse avec la scène rap, Mantisse aurait déjà le potentiel de devenir une figure plus importante de la scène musicale actuelle au Québec. Ce fut pour moi une redécouverte de cette famille tissée serrée qui fuit les faux-semblants et portant un regard sincère et actuel sur notre époque. (Guillaume Pepin)

Arcades

100% instrumental, Arcades veut faire une musique 100 % épique avec des inspirations tout droit sorties des jeux d’arcade (évidemment!) et des dessins animés des années 1980 dont on a pu apercevoir quelques extraits projetés en arrière plan lorsque l’on n’y trouvait pas le guitariste en 8 bits. Les télévisions qui entourent nos deux musiciens ne sont pas là pour rien et l’esthétique est parfaite. Bien qu’il n’y pour l’instant que huit morceaux associant télétravail ou plutôt télémusique, je suis certain que d’autres vont s’ajouter, du moins c’est ce que je souhaite. Ce n’était que leur deuxième show pour ce spectacle et ça ne se voit pas. C’est déjà rodé! (Adrien Le Toux)

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