T’as été bonne, 2018 : Nos spectacles de l’année

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Future Islands – Osheaga, 4 août

Gabriel Tremblay : Celui-là, je l’ai vraiment eu en plein sur le menton. Je connaissais le groupe nord-carolinien à l’audio seulement et j’adorais des morceaux comme Seasons ou Ran. De vive voix, l’expérience est complètement différente. Sam Herring, leader du groupe, s’arrache les tripes à chaque morceau comme s’il n’y avait pas de lendemain. Sa prestance est une vraie leçon de mouvements poignants, comme quoi, c’est possible de brasser une scène sur du synth-rock atmosphérique.

Karkwatson – FME, 1er septembre

Jacques Boivin : J’avais manqué la première sortie de ce supergroupe mythique il y a dix ans. Je ne pouvais pas rater son grand retour même s’il m’a fallu me taper onze heures de bus pour en être témoin. Karkwatson, c’est Karkwa ET Patrick Watson en même temps sur la scène, les membres des deux formations jouant tous ensemble leurs chansons respectives à tour de rôle (ou presque). Une prestation parfaitement équilibrée qui nous a permis de passer en douceur de la soul de Watson au rock karkwaesque. Ensemble, les deux univers se complètent tellement bien qu’on se demande qu’est-ce qui les retient d’enregistrer un album ensemble. Au Centre Vidéotron le 18 décembre prochain. On va essayer d’y être!

Jean-Michel Blais – Grand Théâtre de Québec, 6 septembre

Julie Bourassa : C’est devant un public extrêmement diversifié et décontracté, dans une salle Octave-Crémazie qui affichait complet, que s’est produit en septembre dernier le jeune pianiste de 34 ans, Jean-Michel Blais. Avec pour unique décor son piano ainsi que des éclairages sobres, pointés vers lui, l’éclat et les étincelles émanaient de sa musique et de sa personnalité si chaleureuse et attachante durant ce concert envoûtant. Avec son humour si naturel, il a su charmer son public à chacune de ses interventions, simplement en étant lui, ce musicien passionné et volontaire, prêt à embarquer son public dans son univers musical. Je m’y suis abandonné sans même y réfléchir, faisant confiance à cette aventure qui nous était proposée.

Agnes Obel (+ Alexia Avina) – Impérial Bell, 11 septembre

Katia Desgranges : Respect et douceur. Des anges venues nous envoûter. Cette soirée passée à se faire bercer a fait du bien à l’âme de toute une salle sensible et ultra silencieuse. Le respect n’est pas mort, mais encore faut-il l’inspirer ce respect. Alexia en première partie et Agnès ont ce don, ce charisme qui calme les esprits.

Lydia Képinski – Show de la rentrée, 12 septembre

Jacques Boivin : On a peut-être manqué le fabuleux Sadenight que notre Képi préférée a présenté au public montréalais quelques semaines plus tard (merci pour la vidéo, en passant), mais ce petit tour de chant d’un peu plus d’une heure a montré aux jeunes que Lydia, c’est du sérieux. Accompagnée de son trio de musiciens de feu, la jeune femme nous en a fait voir de toutes les couleurs (c’est le cas de le dire, grâce au dispositif scénique de nos amis du Show de la rentrée), que ce soit avec les savoureuses chansons de « Premier juin » ou avec celles de son EP homonyme. De l’énergie à revendre, une présence scénique unique, une désinvolture qui cache parfois l’énorme travail derrière l’oeuvre. Mais bon. Si Lydia veut revenir à Québec, on lui rappelle que nous avons nous aussi une salle de spectacles qui a été un cinéma porno…

Wolf Parade / Suuns – Impérial Bell, 26 septembre

Julien Baby-Cormier : Si cette soirée FEQ a été un peu moins courue que d’autres, ce n’était pas faute d’avoir une excellente programmation. We Are Wolves a bien fait son travail avant l’arrivée de Suuns qui a présenté son rock complexe et hermétique devant une foule conquise. Look No Further, Powers of Ten et Paralyzer furent particulièrement exaltantes; du gros stock. Wolf Parade a ensuite prouvé qu’il est l’un des groupes de la mouvance “indie” les plus concis. Ce n’est pas donné à tous les groupes d’être à la fois énergique et précis dans leur exécution; l’échange du rôle de chanteur principal entre le claviériste Spencer Krug et le guitariste Dan Boeckner y est peut-être pour quelque chose. Ce fut donc un spectacle frôlant la perfection et les présents auront donné beaucoup d’amour au groupe britanno-colombien (montréalais d’adoption). On annonce une suite à l’album « Cry, Cry, Cry » pour 2019; une très bonne nouvelle!

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