Oui Merci
Par Guillaume Pepin
Avec une structure indie pop, psyché et dream pop, Oui Merci a montré au public qu’ils ont tout pour devenir une formation importante de la nouvelle scène musicale de Montréal. L’unicité faisant leur force sont les harmonies vocales entre Mathilde Joncas et Ludovic Leblond qui s’échangent le lead tout au long de la prestation. Saisi par une musique à la fois festive et nostalgique, le public se demandait s’il pouvait prendre part à la fête ou rester en mode découverte. L’espace du Parvis St-Jean Baptiste avec ses escaliers créant un gradin amène le public à être un peu plus paresseux. Sentant qu’un simple appel à s’avancer changerait l’ambiance, Ludovic a lancé une invitation vive et efficace à participer au moment avec eux. La deuxième moitié du spectacle est devenu d’un coup plus festive et les membres se sont également senti plus à l’aise, se permettant de prendre l’espace autrement. En plus des titres se retrouvant sur leur premier EP « Chaque Chose » sorti en 2021, nous avons eu droit à plusieurs nouvelles chansons qui se retrouveront sur un premier album qui ne saurait tarder à sortir.
Alex Nicol
Par Guillaume Pepin
Alex Nicol : Quelle voix! Une voix aussi franche que sur album. Émotive et théâtrale, d’une précision dans chacune des performances avec des envolées vocales impressionnantes. Les échanges avec le public sont succincts mais il n’aurait pas fallu en avoir plus, question de garder cette bulle créée par l’ampleur de la prestation. Folk aux ambiances indie et country, Alex Nicol à ouvert le bal avec la chanson titre de son nouvel EP « Been a long year, Vol.1 » sorti le 30 juin dernier. Chanson solo, voix et guitare, il donne le ton folk pour ensuite être rejoint par ses musiciens. À mesure que les chansons s’enchainaient, les passants n’avaient pas le choix de ralentir le pas pour profiter de la qualité de la proposition. Certains arrêtaient carrément mais tous étaient happés par des compositions matures et senties. La puissance de sa voix s’ajoute à des ambiances empreintes de nostalgies qui ne peuvent laisser indifférentes. Pour les fans de Patrick Watson ou d’Elliot Smith. Allez écouter, vous ne serez pas déçu.
Claire RoUsay
Par Guillaume Pepin
Claire Rousay fut certainement une grande découverte pour tous ceux qui étaient présents à sa performance. Après avoir fait asseoir le public, l’artiste de Los Angeles n’avait pas à faire grand-chose pour garder l’attention du public. Hypnotisante dans son rendu, poignante dans sa forme, elle est restée assise à sa table avec un laptop, un mini-Casio et une guitare sur ses genoux, rien de plus. Musique cinématographique qui permet de fermer les yeux et d’apprécier les subtilités et les détails des sonorités minimalistes. Claire utilise un filet de voix, chuchotement avec effet pour décupler une vulnérabilité bien assumée. Entre lo-fi expérimental et musique ambiante, l’utilisation d’échantillons d’entrevues ou de conversations quotidiennes portant sur des enjeux personnels à l’artiste rend l’expérience vraiment intime. L’écoute du public était impeccable entre deux ouvertures de cannettes de bière facilement repérables.
Jonathan Personne
Par Gilles Deleurme
Capté sur le vif après la clôture subite des plaines, j’étais bien content de me rendre au OFF sur le parvis de l’église St-Jean-Baptiste. Jonathan est accompagné de N NAO, Emmanuel Ethier (Chocolat) ainsi que d’autres membres du groupe Corridor. Autant dire qu’avec cette belle brochette d’artistes le spectacle ne pouvait que bien se dérouler.
De ce que j’ai pu en capter, le morceau Deux yeux au fond d’une pièce noire était très percutant et accrocheur avec ses riffs de guitares sur le trémolo et ses arrangements mélodiques psycho-pop.
Plus le spectacle, avance plus le parvis se remplit, on aurait pu dire : « Jonathan Personne mais j’ai quand même beaucoup de visite. »
Cet orage a sûrement permis à plus d’un de se plaire en baignant dans leur univers pop-rock, mêlant ballades lo-fi et des titres plus grunge. C’est d’ailleurs l’essence du festival Off de Québec : choisir l’émergence pour se laisser surprendre.
Keith Kouna
Par Maxime Beaulieu
Alors que l’autre gros festival avait fait évacuer ses sites en raison de la météo menaçante, le OFF et Keith Kouna décident d’y aller comme prévu au parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste. Ce parvis a que très rarement vu autant de personnes réunies pour un spectacle, il s’y dégageait une fébrilité particulière avant l’arrivée sur scène de l’Augustinois, peu importe ce qui se passerait, il se passerait quelque chose de mémorable. Les premières paroles de l’artiste ont été « Y pleuvra même pas! » C’est un Kouna en pleine forme qui nous a offert plusieurs pièces tirées de sa plus récente galette « Métastases » ainsi que quelques classiques. On avait droit à la chorale du parvis pour la plupart des chansons alors que le public se donnait à coeur joie en chantant, particulièrement pour C’est un bum, visiblement nous étions beaucoup de bums sur place! Performance quelque peu écourtée de trente minutes mais ô combien efficace alors que tout le monde s’est empressé de se sauver avant l’arrivée du gros orage quelques minutes après le spectacle.
Mon doux saigneur
Par Gilles Deleurme
C’est un show très improvisé et intimiste que nous livre le groupe. Il faut comprendre par là que la formation initialement prévue au FEQ a vu sa prestation être annulée à cause des orages. Tant mieux pour les Offeux/euses, les spectacles ne sont que de meilleure qualité en salle.
On a eu droit à du bon stock tel que Rodéo, Aller ou encore le hit accrocheur Tempérance. C’est très planant et langoureux, on s’entend qu’il n’y a pas eu de moshpit ce soir-là mais y’a comme un côté chaleureux et accueillant au folk/rock qu’ils nous livrent.
Yocto
Par Gilles Deleurme
La formation est menée par Jean-Michel Coutu et Yuki Berthiaume-Tremblay et nous livre une performance de noise-rock. L’instrumental est tellement « noisy » que je me demande parfois si Yuki chante en français ou anglais.
Ma première réaction fut que ça bouge comme ça ne se peut pas! Il y a une énergie implicite au groupe, ce qui nous pousse à la désinhibition et à lâcher son fou. La voix aiguë et tranchée au couteau de Yuki colle parfaitement avec les rythmes et tonalités pop-vintage électro des années 1970. C’est très dansant et énergique, une belle découverte pour moi et c’est aussi une excellente introduction au groupe DVTR.
DVTR
Par Gilles Deleurme
« Ça libère les moeurs » comme y disent. Vêtue d’un imperméable jaune, Laurence Giroux-Do (Le Couleur) entre sur scène avec JC Tellier (Gazoline) mais aussi un bassiste et batteur cagoulés comme tout droit sortis d’un braquage de banque. Le décorum est posé pour cette fin de soirée qui s’annonce très énervée.
Énervée vous dîtes! Ça n’a pas pris une chanson pour que Laurence abandonne son imperméable et que la foule déjà bien échauffée lance le moshpit. C’est punk-garage à souhait, les guitares sur la distorsion, la batterie très énergique et la basse bien lourde nous tiennent en haleine jusqu’au bout de cette excellente représentation.
Il n’y a pour l’instant que deux chansons disponibles sur les Internets, mais avec ce que j’ai entendu ce soir, il y a de quoi faire un album complet, j’ai vraiment hâte que ça sorte.
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