
Bienvenue à Baveuse City Coop Les Faux-Monnayeurs
L’autoproclamée baveuse du Rap Queb débarque en ville et a clairement l’intention d’y laisser sa marque. Marie Gold nous présente son tout dernier album « Bienvenue à Baveuse City » dans lequel la rappeuse concrétise un univers qu’elle construit progressivement depuis plusieurs années. L’album nous présente 17 chansons, dont seulement deux apparitions d’artistes invités, ce qui en fait une œuvre intime et personnelle.
L’artiste a dévoilé deux singles, C’est qui le boss et Maison de dicks, couplés à des clips colorés qui sortent des cadres souvent employés dans le rap. La pochette du disque créée par Félix Renaud est également très représentative de l’album tant dans la forme que dans le fond avec des easter eggs en lien avec les titres des chansons. Pouvez-vous tous les trouver?
« Bienvenue à Baveuse City » apporte des sonorités contrastantes allant de pièces chargées à haut tempo, aux instrumentaux trap aux mélodies plus subtiles et aux basses intenses, jusqu’aux pièces mélodieuses aux trames plus raffinées. Marie Gold fait appel à une panoplie de producteurs parisiens, tels que Désir Lister, Mammouth, Noé Carillo et Novengitum qui apportent une diversité certaine en ce qui a trait aux instruments et mélodies. Cette diversité est bien encadrée par les thématiques et les interludes de l’album qui viennent cimenter les pièces ensemble dans une structure en montagnes russes. Les back vocals omniprésents apportent également une profondeur et une signature mélodique intéressantes au projet.
Avec « Bienvenue à Baveuse City », Marie Gold compte faire sa place dans le rap game québécois, et ce dès les premières lignes.
C’est qui le boss? Motherfucker c’est Marie
Pu icitte pour se faire des amis
Ses mains propres ont fini par se salir
Après avoir passé la moppe toutes ces années
Marie Gold – C’est qui le boss
La rappeuse exprime, au courant de l’album, son désir de s’élever et de se distancer des rappeurs québécois, mais aussi des hommes qui l’entourent, tant dans sa vie personnelle que dans sa carrière musicale. Les pistes C’est qui le boss et À la garderie sont des représentations explicites que Marie Gold est maintenant aux commandes et qu’elle a grandi au-delà de ses comparses. Les chansons Musée Woush et Votre honneur font, pour leur part, preuve de la distance qu’elle conserve avec les hommes de sa vie pour se protéger elle et sa carrière. Marie Gold s’élève au niveau d’une oeuvre d’art intouchable, mais nous avoue aussi avoir un coeur brisé irréparable, ce pourquoi elle le conserve en sûreté.
Jolie biche tableau de chasse
Assouvir ou rester chaste
Un souvenir sans le flash
Apporte serviette sinon je reste exposé
Je cherche le vrai pas de réplique juste pour dire
Mais je veux pas m’imposer
Coeur en mille miettes je peux plus le restaurer
Marie Gold – Musée Woush
Le patriarcat, particulièrement dans le milieu musical, occupe également une place importante dans l’album. Le rap étant un milieu historiquement très masculin, Marie Gold décrit dans Maison de Dicks sa relation avec les hommes de ce milieu très aride. Les thèmes de la technologie et de son envie de se déconnecter ainsi que de l’environnement font également leur apparition au centre de l’album, représentant les points de vue de Marie Gold à propos de son autre passion, la science.
Alors que « Bienvenue à Baveuse City » est une œuvre qui peut paraître insolite à la première écoute, celle-ci apporte une profondeur et une introspection sur le personnage extravagant de Marie Gold. Il s’agit d’un produit peaufiné et d’un point culminant de l’univers de l’artiste tant au niveau des thématiques que des sonorités. Il s’agit d’un album de rap qui permettra certainement à Marie Gold de faire les manchettes et, qui sait, peut-être faire un tour de la planète.
Baby girl veut faire les manchettes
Un tour de la planète
Baby girl veut voir son nom partout dans la presse
Et puis après
Marie Gold – La Presse (Baby Girl)