Une 16e édition réussie pour le FRIMAT

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Vendredi 23 juillet : Émotif et explosif

La soirée débutait à l’église Saint-Sauveur avec un apéro dans la cour de l’église. Les festivaliers pouvaient donc tranquillement y prendre un verre. En attendant l’ouverture des portes, ceux-ci pouvaient écouter Antoine Perreault nous raconter en chanson que la chaîne de son tracteur était brisée.

Puis à 19h, bien installés sur nos bancs d’église, on était prêts à accueillir le franco-électro de MoKa. Le duo montréalais formé de Marie-Anne Tessier et de Jeanne Gagné était accompagné en formule réduite par Andréanne Muzzo. Au programme se trouvaient majoritairement les pièces de leur premier EP, Première danse. Si les deux jeunes femmes semblaient assez timides en début de spectacle, l’appréciation généreusement témoignée par la foule a su leur donner un élan de confiance notable.

Déjà, lors de l’apéro, l’organisation Action Boréale était présente pour sensibiliser et informer la population. Depuis sa création en 2000, l’organisme se porte à la défense des droits de nature écologique. On a donc invité Richard Desjardins, l’un de ses fondateurs, à monter sur la scène le temps d’un conte. La bouleversante fiction racontait l’histoire d’une femme autochtone aux droits bafoués. Dès les premiers mots, un silence presque absolu s’est installé dans l’église. La foule absorbait l’intensité de la prose du militant. Ce moment fort en émotions aura certes été l’un des plus marquants de la fin de semaine.

C’est encore sous le choc qu’Émile Bilodeau est monté sur la scène. « Pas facile de jouer après Richard » a-t-il lancé. Émile est lui aussi éveillé aux réalités autochtones tel qu’il a pu nous le témoigner la vieille. Indéniablement, avec toute cette mise en contexte, je me suis attardée un peu plus à ses textes. Sous son côté ludique, on peut y percevoir son engagement. L’assistance était bon public et chantait le répertoire de l’auteur-compositeur-interprète, laissant supposer que son message fait son petit bout de chemin. Dans tous les cas, impossible de passer sous silence l’entregent qu’Émile témoigne sur une scène. Ça déménage!

La prestation n’a toutefois pas déstabilisé Et on déjeune, qui lui succédait. Le groupe 100% féminin s’est démarqué afin d’obtenir l’une des deux places réservées à la relève, ce qui n’est pas rien considérant que la formation n’en était qu’à sa quatrième prestation devant public. Malgré ce peu d’expérience, on constate toutefois que les cinq femmes ont du plaisir à jouer ensemble. Musicalement, on entend qu’elles ont fait une certaine recherche pour définir leur identité, mais que leur proposition gagnerait toutefois à être peaufinée, notamment quant à l’orientation des textes et sur la justesse des harmonies. On verra comment celles-ci évolueront avec le temps, mais une chose est certaine, elles sont déterminées!

C’était enfin au tour de Thierry Larose! Une partie de la foule avait malheureusement quitté (je suis outrée!), mais ceux qui étaient restés ont eu droit à toute qu’une prestation! Thierry était déchaîné et ça brassait. Même L’Île à vingt-cinq sous, la pièce la plus douce de l’album Cantalou avait été revue en version rock. En fin de programme, Thierry a eu droit non pas à un, mais bien deux rappels. N’ayant rien préparé pour ce deuxième, les musiciens ont refait la pièce titre de son premier album. Sautant partout, Thierry a terminé la chanson debout sur la batterie frappant du pied les cymbales. C’était juste complètement électrisant! Juste ça, ça valait les huit heures de route qui séparent Québec et Val-d’Or.

Fin de soirée

Je quitte à la course après les rappels, alors que d’autres avaient déjà commandé des pichets par texto au même numéro que la veille (parce que plus d’alcool après minuit tsé!) et on file à La Cabane pour le spectacle de Dope.Gng. J’avais découvert le duo lors du Phoque OFF virtuel en février dernier et j’avais bien hâte de voir le résultat en chair et en os et le dynamisme et la cohésion entre Yabock et Zilla est plus qu’efficace. Les deux hommes s’expriment ensemble sur la scène rap depuis déjà quelques années. Avec la version deluxe de Drogue maison, le duo compte maintenant une trentaine de titres studio, dont une collaboration avec Kirouac. Comme ce que celui-ci était en arrière-scène, les trois rappeurs nous ont interprété la pièce Chaleur. Dope.Gng nous ont ainsi bien mis dans l’ambiance et ont offert une prestation franche et efficace!

Tous les deux membres des Fourmis, Kirouac et Kodakludo unissent leurs forces depuis déjà quelques années. C’est toutefois le 4 juin dernier qu’est paru leur premier album complet, Les Gradins. Si le programme était majoritairement issu des pièces de cet album, on a aussi eu droit à des morceaux tels que Bixi et Jeanne-Mance figurant sur leurs précédents microalbums! Kirouac et Kodakludo sautaient partout comme des cigales hivernales sur le 220 sans pour autant affecter le flux des paroles sortant de leur bouche. La proximité qu’offrait la petite salle a permis de vivre l’expérience avec intensité et de nous permettre une connexion encore plus puissante avec le duo.

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