Mamadou Diabaté et Percussion Mania : Du Balafon pour danser, taper, crier et chanter

PAR

Le 22 février dernier, le burkinabé Mamadou Diabaté (maître du balafon, voix) et l’ensemble Percussion Mania offrent du soleil et des chants d’Afrique au Grand Théâtre de Québec et reçoit un accueil vibrant du public. L’ensemble Percussion Mania est composé de cinq musiciens dont les Burkinabés Yacouba Konate (balafon) et Hamidou Koita (voix principale, calebasse et batterie). Les trois autres musiciens de nationalité canadienne, slovène et colombienne sont désignés respectivement au djembé et flûte, à la guitare et à la basse.

Dans la salle Octave-Crémazie, on sent une fébrilité en attente des musiciens. La scène est minimaliste et les instruments brillent par leur présence. Les deux balafons sont bien en avant. Ce curieux instrument dont je ne connais pas encore la sonorité en salle. Puis, vient le début du spectacle, l’un après l’autre, les musiciens entrent sur la scène. C’est leur première fois au Québec.

Le spectacle débute avec Yankaw (qui signifie bienvenue aux autres, soit, le public) puis les pièces s’enfilent avec des interludes présentant les thèmes dont la mort, la paix, la faim en Afrique, l’importance de la maman et de l’éducation (notez, qu’il a fondé une école non payante au Burkina Faso). Les chansons groovent, les instruments se parlent entre eux, lorsque la batterie embarque, ça rocke et ça stimule le mouvement de l’auditoire. À chaque temps d’arrêt, les applaudissements augmentent. Les interludes sont remplis d’humour et Mamadou Diabaté joue avec son auditoire avec des chansons-réponses. Le public, bon joueur, participe et est bon rieur. On note vraiment le son particulier du balafon. Oui, on le désigne comme un xylophone africain, mais il y quelque chose d’électrophone tellement le rythme est parfait et tenu au métronome. L’oreille identifie tantôt le bruit de percussions, tantôt un son ondulatoire. Il s’appelle le maître du balafon avec raison. Parfois les mains de Mamadou Diabaté ne deviennent que du mouvement. Les dialogues des instruments avec les deux meneurs de balafon est impressionnant.

Dans la deuxième partie du spectacle, la musique de l’ensemble musicale transcende la salle. Il invite le public à « Chanter, danser, crier et taper, c’est bon pour vous ». Le public se tasse au bord de la scène, monte sur la scène et s’en suit des danses hérétiques à chacun sa manière. C’est contagieux. Il nomme la volonté de faire revivre la musique de balafon Sambla. C’est vibrant. La foule suit le rythme des musiciens. Puis, le spectacle se termine avec la chanson interactive An ka segi so qui se veut une salutation au public.  Tout le monde de la salle Octave-Crémazie est debout, chante, claque des mains ou se déhanche. Face à cet accueil de Québec, un mystère persiste pour Mamadou Diabaté « Comment vous me connaissez ? Pourquoi vous en voulez tant? » Mamadou Diabaté mentionne son étonnement de constater qu’une bonne partie du public est de descendance africaine. Joie il est. Suite aux salutations grandioses entre les musiciens et son auditoire, les musiciens quittent la scène avec le sourire et plusieurs personnes fredonnent la dernière chanson en prenant leurs manteaux.

Si vous les voyez passer en spectacle, je vous les conseille vivement. Leur musique combatte la déprime et apporte de la douceur à l’hiver et accentue l’effet du soleil.

Galerie photos

VOUS CHERCHEZ QUELQUE CHOSE?