Phoque OFF 2024 : Du psychédélisme dans tous ses états

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Le 16 février dernier à L’Anti Bar & Spectacles, nous étions conviés à un plateau double psychédélique, nous invitant tantôt à la planante douceur de Solipsisme, tantôt au surf rock déjanté de TEKE::TEKE. Une soirée haute en couleur qui en mettait plein les yeux et les oreilles dans une salle archi-comble. L’ambiance survoltée ne cesse de croitre. Les deux formations, quoique de styles différents, ont donné deux très belles performances, par ici le FOMO.

Solipsisme

Ambiance tamisée, bongos guitares sur le fuzz et carillon féérique plantent le décor pour une introduction toute en douceur : laissez-vous porter par cette vague pop-psychédélique. Il est vrai que les chansons sont vraiment très planantes, toutefois détrompez-vous : si la formation nous livre des morceaux aux rythmes dignes d’un high de mush, ils savent aussi brasser la cage comme le démontre leur nouvel album « Labyrinthologie » paru en septembre dernier.

Figurez-vous que ce soir, la formation me transporte ailleurs et hypnotise au point d’halluciner les plus grands groupes rock-psychédéliques : Le côté Brian Jonestown Massacre de par les sonorités rock planantes, diverses et très harmoniques du septuor, le côté Pink Floyd pour le style vestimentaire de François Lemieux et du « carillonneur » très proche de Syd Barrett ou encore le côté Velvet Underground & Nico pour la chanteuse Paige qui n’est pas sans rappeler les traits, la blondeur et la voix de Nico. J’apprécie toutefois grandement que la langue de Molière soit choisie plutôt que celle de Shakespeare, cela renforce la place du néo-psychédélisme québécois sur la scène internationale, et cela n’est pas prêt de s’arrêter!

Les pièces se suivent et se ressemblent, mais c’est justement que l’on apprécie avec Solipsisme. Je me laisse transporter par les mélodies répétitives tellement envoutantes. Introduit et invité à pousser la note par François, Paige prend le micro et nous livre un doux morceau onirique : Almanac, pour reprendre les comparaisons, on revit cette fois-ci un peu de l’époque Pearl Jam.

Au cours du spectacle, le groupe annonce la sortie prochaine d’un nouvel album, je vous conseille de surveiller ça de proche, vous pourriez regretter de passer à côté d’un spectacle si coloré.

TEKE::TEKE

On ne présente plus le septuor nippo-montréalais, et d’ailleurs eux non plus ne se présentent pas. Pas le temps de niaiser avec la chanteuse Maya Kuroki qui nous transporte sans préavis dans un univers surf-rock-traditionnalo-punk. Vous l’avez compris, c’est un voyage en terre inconnue au plus profond de l’orient et du psych-rock que nous allons vivre. La formation nous livre la plupart des morceaux de l’album « Hagata » en passant de Gotoku Lemon à Doppelganger et la foule se dégêne tranquillement lors de la pièce Yoru Ni. Difficile de rester de marbre face aux rythmes effrénés de la traditionnelle flûte traversière, des pompeux trombone et basse, de la guitare surf-rock et de la percutante batterie. Ajoutez à cela le jeu de scène déjanté de Maya et vous avez la recette gagnante pour lancer le bal d’un mosh pit dansant. Suivent des morceaux tous plus rythmés les uns que les autres, on a aussi le droit à une cornemuse et diverses cloches à batterie (drum bell) qui ajoutent un côté mystique au spectacle.

Je comprends maintenant mieux pourquoi l’organisation a misé sur ce groupe comme tête d’affiche du festival, il faut les voir pour comprendre la vibe et ce qui les anime. Mon seul regret est de ne pas les avoir vu.es plus tôt.

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