CRi, un nouvel espoir pour la scène électronique

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Le 13 octobre dernier, l’Impérial Bell accueillait le deuxième spectacle de la tournée de CRi. En effet, son plus récent album « Miracles » est disponible depuis le 22 septembre dernier. En moins d’un mois, certains titres cumulent déjà des millions d’écoute. C’était donc un honneur pour le jeune artiste électronique de passer par la capitale nationale qui l’a vu grandir afin de lancer ce nouveau titre.

C’est une foule d’environ 700 personnes qui s’est entassée en sardine pour danser sur les rythmes accrocheurs de CRi. J’ai entendu autour de moi à de nombreuses reprises qu’il « rend la musique électronique plus accessible ». Le propos pourrait être discuté largement, mais cela nous révèle surtout une fois de plus le manque de connaissance de la scène électronique au Québec. Ajoutons à cela le fait que l’ADISQ n’a aucune catégorie électronique cette année, témoignant du manque de représentativité du style. Il en est de même du côté du GAMIQ. Lorsqu’on regarde les nommés dans la catégorie Album/Ep électronique, on constate rapidement l’incompréhension du style puisqu’une majorité des artistes qui s’y retrouve n’ont rien à voir avec les fondements de la musique électronique. Bref, tout ce préambule pour dire que la présence d’un artiste tel que CRi sur la scène québécoise est non seulement souhaitable, mais essentielle. Si son approche de l’électro s’approche d’un style qui rassemble par des similarités plus près de la pop, il en demeure fidèle aux codes de la musique électronique et contribue ainsi, à sa façon, à éduquer et ouvrir le public québécois à ce genre musical qui mérite plus d’écoute.

Leaving Laurel

C’est le duo Leaving Laurel qui avait la tâche d’ouvrir pour CRi. Le duo propose une musique électronique plus immersive qui mise surtout sur l’ambiance. Les sonorités répétitives construisent en développements lents leurs ambiances mélodiques. Pour un public venu voir CRi, la proposition bien qu’excellente ne semblaient pas intéresser. Les gens parlaient sans scrupule à gorge déployée, fort, manquant de ce fait de respect aux artistes sur la scène. Il est vrai que la proposition tranchait, mais dans une perspective de première partie qui vise à faire découvrir autre chose à un public, le choix en demeure intéressant. La musique de Leaving Laurel est composée avec minutie. Sur scène, leurs transitions entre les morceaux étaient fluides même entre les pièces planantes et celles plus rythmiques. La découverte se révèle pour moi intéressante et deviendra assurément la trame sonore de moments plus introspectifs.

CRi

Lorsque Christophe Dubé, aka CRi, a pris place sur la scène, l’attitude dans la salle a changé soudainement, une effervescence et une euphorie étaient maintenant palpables. Débutant avec I Can Make It, première pièce de son plus récent album, l’unique phrase qu’il chante lui-même en devient presque qu’un mantra pour la foule sautillant les bras dans les airs. Le party était lancé dans la salle comme sur la scène! Rapidement CRi a pris le micro pour s’adresser à nous et nous partager sa joie d’être sur scène. « C’est la deuxième représentation de la tournée ce soir. Je suis un gars de Québec. C’était vraiment important pour moi de commencer la tournée chez nous » nous dit-il fièrement. Puis, micro toujours en main, il en profite pour inviter son premier invité de la soirée, Jesse Mac Cormack. Les deux hommes ont déjà quelques collaborations à leur actif et enchaînent d’ailleurs avec Never Really Get There issu du précédent album « Juvenile ». On devra cependant attendre un peu pour que celui-ci revienne sur scène pour l’excellente Loosing My Mind.

En plus de Mac Cormack, deux autres invitées nous attendaient, soit Sofia Bel et Klo Pelgag. Il faut le nommer, pour ce nouvel album où se retrouve également un titre avec Half Moon Run, CRi a su aller chercher des collaborateurs influents. Ces artistes notoires de la scène émergente contribuent à la visibilité de l’artiste, et donc à la visibilité de la scène électronique au Québec. Je ne peux que m’en réjouir! Néanmoins, les pièces purement instrumentales ne laissent pas en reste. Something About lancé en monoplage le témoigne bien. Lorsque Cri l’a fait jouer sur les planches, la foule en avant-scène répétait les paroles échantillonnées en boucle tout en dansant.

Les enchaînements entre les pièces se faisaient généralement plutôt bien, mais avec un catalogue limité à deux albums, certaines pièces sont plus difficiles à transitionner. C’est notamment le cas de Silhouette avec Pelgag. Cela m’a donc semblé d’une grande logique de mettre la pièce en rappel. Celle-ci s’est suivie d’une intervention de CRi avant de conclure le spectacle avec Butterfly.

Pour avoir écouté l’album à de nombreuses reprises depuis sa sortie, on pouvait prévoir les nombreux moments forts. CRi a su créer un album complet et accrocheur, des trames riches et entraînantes qui ne manque pas de cœur. Avec « Miracles », CRi pourrait définitivement susciter du changement sur la scène musicale québécoise et se révèle tel un nouvel espoir pour la musique électronique d’ici.

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