YOCTO – « Zepta Supernova »

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Tu sais que t’as affaire à quelque chose de space quand on te présente un album comme suit : « Dans cette série de fables science-fiction, la protagoniste Yocto s’adresse à un antagoniste complètement mégalomane. Ce dernier a une prédisposition à se complaire dans ses propres vices — ce que Yocto a bien compris et dont elle fera bon usage : de par sa ruse et sa pure ingéniosité, elle mettra à mal son rival jusqu’à ce que la bonne étoile de celui-ci devienne supernova. »

Ouin, me dis-je en lançant « Zepta Supernova » de YOCTO. Si je m’attendais à simplement écouter de la bonne musique, ça a l’air qu’en plus, on m’invite à partir en voyage! Un voyage qui nous mène dans un univers rétrofuturiste avec ses sonorités tantôt post-punk, tantôt art-pop, avec un petit côté garage pas piqué des vers. Un voyage à la vitesse de la lumière, puisque les dix pièces de l’album s’écoutent en une toute petite demi-heure.

Vous ne connaissez pas YOCTO? C’est normal, puisque c’est un nouveau groupe mené par Jean-Michel Coutu (guitare et coréalisation) et Yuki Berthiaume-Tremblay (voix). S’y ajoutent Félix-Antoine Coutu (batterie), Carl Matthieu Neher (orgue, claviers) et Emmanuel Éthier (basse et coréalisation). Yep, y’a beaucoup de membres de Jesuslesfilles dans le projet, et c’est bien ainsi.

Dès les premières notes de Volteface, qui ouvre l’album, on comprend qu’on est dans un univers différent, où certains instruments sonnent comme des tonnes de briques alors que d’autres sont un brin étouffés, ce qui est confirmé lorsqu’on entend Berthiaume-Tremblay chanter sur Dactylo. Sa voix pleine d’écho et son phrasé souvent saccadé, comme des ordres ou des exclamations, ont un petit quelque chose d’intersidéral, ce qui fitte avec la trame narrative de l’opus.

L’ensemble est un brin inégal, mais il n’est jamais « pas bon ». C’est juste qu’il y a quelques pièces qui se démarquent vraiment, comme les entraînantes Orbitral Alcatraz et Hagio Agio et les très atmosphériques Entre les mors et L’étau de Zalmoxis.

Les fans d’IDALG et de Jesuslesfilles s’y retrouveront certainement, mais il y a sur « Zepta Supernova » une subtilité et une sensibilité qui n’étaient pas aussi évidentes au sein de ces autres projets. On retrouve d’ailleurs un pas pire condensé de l’ensemble des sonorités de l’album sur le combo Procession, rituel et Procession, révolution. Une combinaison fort efficace qui contient pas mal tous les éléments des autres pièces : du beat et du rêve, un décollage un brin chaotique qui nous mène quand même à la Station 01011.

On a hâte de suivre les prochaines aventures de Yocto, l’héroïne intersidérale astucieuse.

Yocto sera au Pantoum le 2 novembre prochain dans le cadre d’un beau double plateau avec les excellent.es Bibi Club. C’est à ne pas manquer.

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