10e anniversaire d’Oktoplut : une célébration de la musique lourde

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Dix ans de musique au Québec ça se fête, et le groupe Oktoplut a choisi L’Anti Bar & Spectacles pour célébrer ça dans la Vieille Capitale. Ils étaient accompagnés du groupe hardcore de Québec SCARE ainsi que de la formation post-hardcore de la région de l’amiante, Carey.

Carey

C’est donc Carey qui a eu l’honneur de commencer la soirée. Le groupe a offert à la foule un son post-hardcore mélodique qui semble visiblement avoir plu au public. Leur musique énergique est truffée de longs breakdowns planants. Le groupe de Thetford-Mines a été fondé en 2011 et l’expérience se fait définitivement sentir durant leur performance, qui est d’ailleurs parsemée d’extraits audio d’archives en lien avec les mines d’amiante de la région. Leur prestation s’est terminée par une longue finale instrumentale, alors que le chanteur a abandonné la scène pour laisser briller les musiciens. C’était une excellente ouverture pour mettre la table au reste de la soirée.

SCARE

Comment décrire le deuxième groupe de la soirée, SCARE, d’une autre façon que « dans ta face »? Ce groupe peut difficilement laisser quiconque indifférent avec son chant beuglé et ses rythmes effrénés. Si le chanteur Philip « No Fun » Roy a l’habitude de prendre des bains de foule lors des prestations de la formation, cette fois-ci il a décidé d’escalader le frigo à bières pour profiter de la climatisation de la salle tout en performant. Le quatuor nous a offert quelques pièces inédites de leur projet à venir, chose certaine leur musique ne va pas s’assagir dans le futur. La prestation s’est terminée avec ma chanson préférée du groupe, Post-Life, qui est une excellente finale pour leur dernier EP « Congratulations On Your Death » et qui a conclu parfaitement leur spectacle. Mais il ne faut pas se faire avoir par ces titres aussi sombres : bien que dark, le groupe a ses moments de lumière, et il met particulièrement les spotlights sur le mouvement More Women On Stage, par exemple en vendant, après le spectacle, des chandails au profit de camps rock pour filles.

Oktoplut

Si, en théorie, Oktoplut est plus tranquille que les deux groupes précédents, ça ne veut pas pour autant dire que nos oreilles allaient avoir du répit. Le duo est monté sur scène devant un mur d’amplificateurs, ce qui n’était pas sans rappeler la scéno de certains groupes hard rock ; par contre ici, même à une seule guitare, ces amplis ont tous eu leur utilité en décuplant et modifiant le son de l’une et l’autre, produisant comme résultat un ton extrêmement lourd. C’est définitivement un spectacle spécial dixième anniversaire que le groupe de rock stoner nous a offert. On a eu droit à des chansons des trois opus en ordre décroissant, commençant donc par le plus récent, « RIONOIR ». La segmentation du spectacle par album nous a démontré à quel point le groupe a évolué dans la dernière décennie. Les dernières pièces de la soirée étant tirées du premier projet (« Pansements »), on voit que la musique était plus orientée vers le punk au départ, tandis que les dernières compositions sont légèrement plus expérimentales et spatiales.

Peu importe l’époque du groupe, la foule était gagnée d’avance, n’hésitant pas à démarrer des moshpits lors des moments plus intenses. « Au début on avait un concert, maintenant on a un spectacle, est-ce qu’on va se rendre au show? » s’est exclamé Mathieu Forcier (guitare, voix) pour décrire l’ambiance – et je dirais que le groupe a réussi à donner tout un show. Laurence Fréchette, qui chante d’une merveilleuse façon tout en donnant le rythme à la batterie, est particulièrement impressionnant à voir. Pour terminer, ils ont vendu la mèche du rappel, ne faisant pas semblant de descendre de scène pour y remonter. Ils en ont profité pour présenter une pièce à paraître sur un futur album collaboratif avec leurs collègues de la maison de disques Fuck Toute.

C’est somme toutes une soirée haute en décibels qui attendait les spectatrices et spectateurs de l’Anti, et ils n’ont clairement pas été déçu·e·s par la prestation des trois groupes, ces trois formations avec des styles variés mais qui se sont enchaînés à merveille dans la lourdeur pour une soirée parfaite, acouphène en prime.

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