Se perdre dans le rock d’Élégie et de Jesuslesfilles

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C’est dans une salle bien remplie que le rock d’Élégie et de Jesuslesfilles s’est déployé le 7 septembre dernier. Le groupe de Québec et les Montréalais en visite avaient fait alliance pour nous offrir une soirée retentissante. C’est ainsi qu’une bande d’amateurs hétéroclites se sont retrouvés à l’ANTI Bar et spectacles.

C’est Élégie qui cassait la glace. Pour avoir vu le groupe jouer dans différents contextes et à différentes heures, les troubadours se sont montrés assez sages. Lawrence nous a néanmoins incités au vice en s’exclamant : « Ce soir, c’est rock’n’roll! Je veux que ça crie, je veux que ça crache pis je veux que ça pisse partout! ». Heureusement, seule la première demande a été prise en compte par l’assistance. Depuis « Nuance de pourpre » sorti en septembre 2019, rien de nouveau n’a été lancé sur les plateformes. Pourtant, les jeunes musiciens n’ont pas chômé et nous ont présenté de nouvelles pièces. C’était d’ailleurs le bon moment pour les tester devant le public. « La majorité du stock qu’on vous joue ce soir n’est pas sorti, faque capotez pas si vous ne les connaissez pas » nous a prévenus Lawrence. Malheureusement, la qualité sonore de la salle ce soir-là ne nous permettait pas de bien profiter des nuances des trames, et ce malgré la présence d’une guitare supplémentaire, animée par les mains de Kerry Samuels (worry). La puissance des basses fréquences engouffrait la majorité des hautes, laissant l’impression que toutes les pièces se ressemblaient. Il faudra donc attendre les versions studio ou un prochain spectacle pour pleinement savourer la créativité d’Élégie.

Malheureusement, le même phénomène sonore s’en est pris à Jesuslesfilles, mais, comme dans leur cas les sonorités répétitives sont d’usage, la défaillance technique n’a qu’empiré les choses. Musicalement, la proposition de la formation est plus qu’intéressante, les musiciens sont en contrôle et ne manquent aucunement de talent. Avec trois albums complets et un microalbum, le groupe a fait ses preuves. Toutefois, dans la majorité de leurs chansons, les chants suivent de très près les airs de guitare, ce qui maintient les trames aux mêmes niveaux d’une pièce à l’autre. Rien de bien grave, le groupe demeure excellent et leurs nombreux fans en sont la preuve. La pratique s’inscrit dans un style que plusieurs apprécient, mais je crois néanmoins que Jesuslesfilles aurait le potentiel d’élever le tout à un niveau supérieur en intégrant quelques variantes supplémentaires à leur proposition musicale.

Les spectateurs étaient assez calmes et réservés tout au long de la soirée jusqu’à ce que se déclare un moshpit vers la fin de la prestation de Jesuslesfilles.

De plus, il y avait une sorte de division dans la salle : ceux qui étaient là pour Élégie, et ceux qui étaient venus pour Jesuslesfilles. Parallèlement, les deux groupes semblaient un peu ralentir l’énergie de l’un et de l’autre, contenant le climat général alors que l’ambiance aurait pu être déchaînée. Est-ce le mélange des différents facteurs énoncés? Assurément. Pour avoir déjà vu les deux groupes à d’autres reprises, le contexte de cette soirée aura définitivement désavantagé les deux groupes et ne devrait pas vous décourager de (re)voir les deux formations, si l’occasion se présente à vous.

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