Tout comme la veille, cette deuxième soirée des vitrines de St-Roch XP nous proposait trois belles prestations de 30 minutes chacune. Limitée à un peu plus d’une centaine de personnes, la salle de l’Impérial Bell nous proposait une ambiance involontairement intimiste.
Juillet
Ce que je préfère des vitrines, c’est les belles découvertes et redécouvertes. Je vous ai déjà parlé du premier EP de Juillet sorti en avril. Bien que j’aie eu la chance de me familiariser avec leurs pièces, pour moi, c’est l’expérience sur scène qui me fait tomber en amour avec un projet musical, et le couple Villeneuve-Landry, c’est de la potion magique.
Malgré une subtile touche de nervosité dans la voix de Roxanne en début de spectacle, Juillet a su livrer une prestation paisible et remplie de douceur. Sur la pièce Loin, la voix grave et envoûtante de la chanteuse résonnait dans l’espace distanciée tel un spectre pacifique qui calme nos esprits. À d’autres moments, les harmonies vocales du couple s’entremêlaient pour ne former qu’un tout. C’était beau!
Accompagné par trois musiciens, les amoureux frôlaient la scène pour une quatrième fois en tant que Juillet. Espérons que ceux-ci sauront se tailler une place de choix sur la scène de Québec, parce qu’après autant de temps en confinement, les caresses de leur musique sont plus que les bienvenues!
Philémon Cimon
Après la richesse et les ambiances sonores bien remplies de Juillet, c’est seul avec sa guitare acoustique et son harmonica que Philémon prenait le relais. Si a priori je ne suis pas son public cible, j’ai toutefois été impressionnée par sa simplicité authentique. Humoriste malgré lui, le jeune homme a su par son naturel faire décrocher plusieurs rires aux spectateurs. Il faut l’avouer, le personnage est assez attachant.
Au programme, l’artiste avait prévu plusieurs nouveautés, dont il s’excuse à l’avance des blancs de mémoire. L’une d’entre elle a été composée suite à la mort tragique de Joyce Echaquan, cette femme atikamekw décédée en septembre dernier ; un événement qui a profondément marqué Philémon. Dans son texte, on sent l’engagement et le désir de dénonciation du musicien. Cette volonté de changements se manifeste également sur M. l’premier ministre, une lettre chantée dénonçant le racisme systémique sur l’air de la chanson Le déserteur de Boris Vian. Espérons que si les paroles de Philémon ne font pas bouger le premier ministre, qu’elles sauront toutefois faire réfléchir les spectateurs qui les auront accueillis en ce 22 mai.
Double Date With Death
Après autant de calme, inutile de vous dire que le rock-punk-garage-low-fi de Double Date With Death est arrivé comme une tonne de briques. Rester assis à nos tables distanciées était une torture. DDWD méritait littéralement un parterre suant et odorant composé de spectateurs hypothéquant leur nuque à coup de headbangs.
Si le groupe présente un rock qui déchire, les airs mélodieux y sont abondants. En effet, par moment, les notes des synthés chantaient tout autant que le chanteur. Sur la dernière pièce, les notes planantes en suspension subsistaient comme une aura flottant au travers de tout ce rock bien groundé.
Pour ma part, c’était une première expérience avec DDWD et ce ne sera assurément pas ma dernière. Espérons que d’ici là, nos deuxièmes doses nous permettront d’enflammer l’avant-scène!