FME – 29 août au 1er septembre 2019

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Vendredi 30 août

P’tit Belliveau et les grosses Coques – PARTY PISCINE BONSOUND / Midi

Pour les p’tits nouveaux, le party privé Bonsound est un méchant beau cadeau du ciel Abitibien. Grosso modo, c’est une rendez-vous à ne pas manquer où nous avons droit à une tonne de cadeaux, année après année. Prêts pour une expédition en eaux-vives, Mathieu Aubre et moi-même attaquons la piscine de la « maison Bonsound » avec une canne à pêche dans la main gauche et une bourbon lemonade dans la main droite. Entre deux lignes à l’eau et quelques bouchées de mac n’ cheese, les gars de P’tit Belliveau et les grosse Coques s’installent autour de la swimming pool. Fort d’un accent plus qu’adorable et d’un bluegrass-country foutument bien ficelé, le P’tit Belliveau en a conquis plusieurs! Récente signature de notre maison de disques d’accueil, la gang de la Nouvelle-Écosse n’a certainement pas fini de faire parler d’elle. 

« Mon drapeau Acajonne vient d’Taiwan »

Gabriel Tremblay

Philémon Cimon – GUINGUETTE CHEZ EDMUND / 15 h

De passage pour une troisième fois en Abitibi-Témiscamingue dans le cadre du FME, le doux Philémon Cimon était des plus souriants à son arrivée sur la scène extérieure de la Guinguette chez Edmund. J’attendais avec impatience de continuer mon festival sur la brise fraîche du « Pays » de cet homme dont l’authenticité frappe dès la première note. Cimon a le don de dégager amour et joie autour de lui, présentant toujours ses spectacles à la manière d’un conte, teintés d’histoires racontées et chantées, une force particulière à lui de se faire proche du public. En solo sur scène, armé de sa guitare, il prend le temps d’expliquer avant chacune de ses compositions le chemin qui l’a mené à écrire ses chansons, ou le plaisir qu’il a eu de faire figurer sa grand-mère dans son dernier album. J’en ressors le coeur léger, l’impression d’avoir partagé un moment intime à la Fred Pellerin, connaissant mieux les diverses réflexions qui habitent l’esprit vagabond de l’artiste. Cimon évolue définitivement dans un style qui lui est de plus en plus propre et unique, qui représente bien sa fierté d’être Québécois, sa passion pour l’histoire et la nature. L’image parfaite du FME, me direz-vous. 

Marilou Boutet

Sessa – CAFÉ-BAR L’ABSTRACTO / 17 h

Après une sieste et quelques pintes (désolé pour la promotion récurrente de la culture de l’alcool), mon acolyte pêcheur et moi se dirigeons dans un café hyper chaleureux. Au rendez-vous, Sessa : guitariste brésilien et ex-membre de Yonatan Gat. L’Abstracto est plein à craquer, littéralement. En compagnie de trois mélodieuses choristes et d’un paisible percussionniste, Sergio Sayeg interprète principalement son dernier microsillon « Grandeza » paru en juin dernier. Au final, ce fut une heure musicale des plus contemplatives et un public ensorcelé par un tendre folk de Sao Paulo.  

Gabriel Tremblay

Laurence-Anne – SALLE ÉVOLU-SON / 18 h

Artiste récemment débarquée sur la scène musicale québécoise de par la sortie de son premier album « Première Apparition », le nom de Laurence-Anne résonne de plus en plus à travers les conversations entre mélomanes. Je la découvre ce vendredi sur une scène à l’éclairage teinté de rose et de mauve, où les instruments sont recouverts de lianes qui pendent même du plafond. Sommes-nous vraiment au spectacle de Laurence-Anne? Moi qui m’attendait à une performance quelque peu timide puisqu’elle en est encore à ses débuts, je découvre un univers très sensuel aux émotions qui se gâtent en intensité, qui porte un vilain plaisir à jouer avec les contrastes entre les différentes compositions douces puis vivantes. Le groupe prenait le temps de construire toute une ambiance sonore avant de réellement démarrer les chansons, livrant ainsi un spectacle tout autre que l’album qu’on retrouve sur les plateformes musicales. Ce dernier s’avérant beaucoup plus pop, la performance avait une allure psychédélique et expérimentale. On nous a même joué une nouvelle chanson, Accident, probablement la plus énergique du matériel que le groupe nous a livré jusqu’à maintenant. Je me souviendrai particulièrement de la composition que je portais déjà comme ma préférée, Poison, dont chacune des paroles chantées par la jeune femme et sa choriste semblait peser plus fort que jamais. Coup de foudre musical. 

Marilou Boutet

Lou-Adriane Cassidy – LE PARAMOUNT / 17 h

Jeune femme à l’âme qui impressionne par sa sagesse, Lou-Adriane Cassidy a beaucoup fait jaser d’elle ces derniers mois pour son album brute mais plein de sensibilité, « C’est la fin du monde à tous les jours ». Un univers qui rentre dedans et qui donne envie de découvrir l’artiste de ses propres yeux pour en saisir l’intensité crue. C’est ainsi dans cette optique que je me rend au Paramount, première rangée où elle nous joue ses compositions ainsi que celles que lui ont écrites Philémon Cimon et Tire le Coyote. Nous l’avons imitée dans son sourire éclatant et son excitation à performer devant un public attentif. Elle semblait être pile là où elle devait être, son terrain de jeu qu’est la scène. Bien qu’on pourrait s’arrêter à son âge pour dire « Hein, est ben bonne pour une jeune! », mais la vérité est qu’elle fait preuve d’une grande maturité musicale; les paroles qu’elle compose étant empreintes de réalités dont nous pouvons facilement y voir notre reflet. Elle termine en force avec son hit Ça va ça va, atteignant des notes assez hautes et toujours avec cette même justesse et cette teinte rauque qu’on lui connaît. Un moment plein d’humanité qui nous a tous adouci les bobos. 

Marilou Boutet

Philippe Brach – AGORA DES ARTS / 20 h

On m’avait souvent parlé des spectacles de fou de Philippe Brach, j’attendais ainsi sa présence au FME avec impatience afin de pouvoir démystifier si, oui ou non, il s’agissait réellement de the thing. Comme le dit le dicton, il faut le voir pour y croire! Verdict: je n’y pas seulement un peu cru, je porte maintenant en moi la foi Brach! Telle un vrai comédien de théâtre, l’auteur-compositeur-interprète a joué jusqu’à la dernière note le rôle de chanteur d’un groupe « hommage à Brach », et ce en arborant une perruque coupe-longueuil et un regard fou, dont les yeux étaient plus grands que sa tête. Il dansait au point que j’ai eu peur qu’il s’enfarge dans les instruments!  S’il y avait fallu aller chercher plus d’énergie, il aurait probablement fallu se projeter sur la lune pour tenter d’en trouver, car on avait l’impression que chaque parcelle de danse et de chant qui existait sur la planète se concentrait à ce même endroit, à l’Agora des arts. Brach s’est même accordé une petite pause en plein spectacle, couché au milieu de la scène parmi les musiciens qui lui jouaient une berceuse (repos bien mérité, quand même!). La foule a passé un beau moment en la compagnie du groupe, chantant à tue-tête chacune des paroles. Malgré tout le jus qu’il nous a donné, l’artiste a su projeter sa voix vers des notes très hautes et longues, prouvant qu’il était autant une bête de scène que de chant. Il faut définitivement le voir performer pour comprendre la belle folie qui l’habite et ainsi découvrir ses chansons, des plus connues jusqu’aux petites discrètes, sous un tout nouvel angle. Je vous le dit… Il faut le voir pour y croire!

Marilou Boutet

Loud – SCÈNE EXTÉRIEURE DESJARDINS / 21 h

Pas le choix de connaître au moins quatre ou cinq chansons du rappeur québécois de l’heure, Loud, qui a lancé à la fin mai un deuxième album (le premier, « Année Record », ayant fait sauter les palmarès) intitulé « Tout ça pour ça ». Sa collaboration avec Charlotte Cardin, Sometimes, All The Time, a également pas mal fait jaser, alors qu’il n’a pas manqué de la performer à son spectacle sur la plus grosses des scènes du FME. Sa présence parmi les plus grands du rap québécois étant déjà bien établie, c’était une valeur sûre que d’aller assister au spectacle du jeune homme qui a d’ailleurs profité de la foule accueillante et festive pour inviter avec lui sur scène Lary Kidd, qui partageait auparavant la scène avec Loud dans l’ex groupe Loud Lary Ajust. Bien qu’il est toujours plaisant de voir le jeune rappeur déclamer ses hits, je trouve ses spectacles quelque peu redondant depuis quelque temps. Serait-il temps qu’il sorte du matériel plus différent qu’à l’habitude, sous des rythmes variés? Des coups de fusil sonnaient entre chacune des chansons, ce qui a vite pris un côté répétitif. Ainsi: bon matériel, mais peut-être avons-nous soif de nouveau?

Marilou Boutet

Victime – CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE / Minuit

Fallait bien être un tantinet chauvin quand même!

Nos trois énergumènes préférés (Gougoux, Poupou, LGB)  jouaient au « Cab » à une heure plutôt tardive… et c’était pas une raison pour les manquer. Très peu de festivaliers et de festivalières semblaient connaître le punk expérimentalement crié de Victime. Avec l’énergie juvénile qui leur va à merveille, le trio pantoumien brasse la cage et les poutres du bar de la 8e rue. En matière de se déhancher drôlement le mi-tronc, mi-jambe (nom que porte d’ailleurs leur récente galette), la sympathique lead-bassiste Laurence Gauthier-Brown est particulièrement divertissante. Vous en parlerez à l’ancienne collaboratrice Caroline Bourbonnais, qui dansait comme s’il n’y avait pas de lendemain. 

Gabriel Tremblay

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