Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue – Compte rendu, 30 août au 2 septembre 2018

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JOUR 2 – Vendredi 31 août

Vendredi 11 heures. Jacques a un mal de crâne des ligues majeures. Pas facile, couvrir Anatole, ça donne toujours (un peu trop) soif. Vous pensez qu’on exagère? La dernière fois que Jacques a été malade de boisson, c’était au passage d’Anatole au Phoque OFF en 2017.

De son côté, Gabriel est juste UN PEU poqué de la veille. « Gabriel, je ne serai pas capable d’aller au pool party de Bonsound. Veux-tu y aller? » Pas besoin de vous dire qu’il ne s’est pas fait prier.

Jacques a fini par se lever (à 15 h 30) et après avoir englouti des tonnes de liquide sans alcool (le thème de sa journée), il était juste assez fonctionnel pour aller pleurer comme une madeleine au show de sa Képi préférée.

On vous raconte cette belle et longue journée :

Les Louanges

«On dormira quand on sera mort» – plein de gens (dont moi)

À bord de la CHYZ mobile, la délégation Lamontagne, Mailloux, Rioux, Tremblay met le cap sur la maison Bonsound. À l’arrivée, on y fait plusieurs discussions enrichissantes autour de la table de merch. C’est l’occasion d’obtenir en primeur numérique La Nuit des Panthères, premier long-jeu de Vincent Roberge alias Les LouangesCe dernier est l’artiste invité pour ce party piscine haut en couleurs, cocktails, hot-dogs et blé-d’indes. Un bris matériel obligeant le retard du spectacle nous permet de se ravitailler à toutes les sauces, mais surtout en Bourbon Lemonade.

Les Louanges en version full band piscine creusé, c’est plus que rafraichissant ! Ses deux premiers extraits suave-groovy Pitou et Tercel sont des préludes à un nouveau bonbon langoureux comme Guérilla. Suite à un plongeon dorsal, Roberge retourne derrière son clavier détrempé pour terminer sa perfo, synonyme d’une délicieuse deuxième journée musicale en perspective. (GT)

Les Louanges lanceront leur album La nuit des panthères le 22 septembre prochain au Maelstrom Saint-Roch. Les billets sont en vente sur lepointdevente.com.

Dave Chose

Les choix de 5 à 7 au FME, il y en a pour les fous et les fins. J’opte pour le Cachotier et un Dave Chose que j’ai hâte de découvrir en direct. Resto-bar en U, le Cachotier n’est pas la Cadillac des salles de spectacle. Malgré le fait qu’on se pile sur les pieds et que le nachos solo à 20 piastres n’est pas à se tirer par les fenêtres, le Jeannois nous en donne pour notre argent. À travers des portes de garage séparant le bar et la terrasse, Dave «Chose» Bilodeau, est accompagné, en pleine lourdeur, par Nicolas Beaudin à la guitare, Sam Beaulé à la basse et Jonathan Bigras à la batterie.

Beaucoup plus grunge et pesant qu’à l’audio, la combinaison avec les gens simplement venus pour manger est un peu bizarre, mais foutrement intéressante à observer. Par chance, Que’que chose, la plus corrosive, enterre parfaitement les parleurs. Plus posé, il dédie Le grand départ à Louis-Philippe Gingras, sans qui la chanson n’aurait pas pris forme. Personnellement, j’ai léger faible pour Chez Françoise qui donne envie de se taper un roadtrip au lac-St-Jean. Une introspection unique dans l’univers d’un gars qui a l’hostie de chienne de chauffer le quatre-roues(GT)

Dave Chose sera à L’Anti Bar et spectacles le 22 septembre prochain. C’est un rendez-vous! Billets ici.

Lydia Képinski

S’il y a une artiste montréalaise qui n’a pas besoin de présentation pour les lecteurs d’ecoutedonc.ca, c’est bien Lydia Képinski, qu’on avait eu la chance de découvrir il y a un peu moins de deux ans. On vous en parle sans cesse depuis, et avec raison! Depuis la sortie de son premier album complet (Premier juin) le printemps dernier, on fredonne sans cesse ses chansons aux textes brillants (vraiment) et aux mélodies plus qu’accrocheuses (sérieusement). Alors, on n’a pas boudé notre plaisir.

Ça commence par Les routes indolores, cette pièce fondée en partie sur le thème des Mystérieuses cités d’or. Pendant que les trois musiciens (ben oui, un nouveau membre s’est ajouté) s’exécutent sur scène, on entend la voix de Lydia, qui n’est pas du tout dans notre champ de vision. Où se cache-t-elle? Oh, la voilà, descendant l’escalier de la salle Évolu-Son pour rejoindre son public au parterre! Mais c’est qu’elle a beaucoup travaillé sa voix, la Képi, c’est solide… et soutenu, même s’il y a çà et là quelques moments de « faiblesse » (who cares?).

Après une Brise-glace toujours inspirée… et inspirante (notamment grâce au jeu de violon de Blaise Borboën-Léonard), Lydia poursuit avec un gros bloc de chansons de Premier juin, dont 360 jours (qui commence tout en douceur pour devenir follement dansante avec son rythme tango-pop-électro), Maïa (précédée d’une histoire de pêche), Les balançoires (une chance sur une que je pleure en maudit), Sur la mélamine (ou comment faire danser un gars trop hungover pour manger) et la magnifique Belmont. Oh, on a aussi eu droit à la toujours épique Andromaque, qui venait juste de prendre beaucoup d’ampleur à notre départ vers le spectacle suivant.

Merci, Lydia, de confirmer, chaque fois que je te vois, que mon coup de foudre pour toi en 2016 était parfaitement justifié. (JB)

Lydia sera également au Show de la rentrée le 12 septembre prochain. Et ça va être un des meilleurs moments de votre soirée. Parole de boss!

Choses Sauvages

Un lancement à l’étranger ô combien groovy pour nos Choses Sauvages adorées. La formation funk-rock montréalaise a écarquillé bien des yeux et des oreilles au Cabaret de la Dernière Chance. Les amateurs présents au «Cab» (pour les intimes) obtiennent en primeur le nouveau matériel élaboré depuis près de trois ans. Un rendez-vous où les bulles coulent à flot, les lignes de basses retentissent et les têtes hoches continuellement. Félix Bélisle (flûtiste traversier à temps partiel) et sa bande livrent avec brio leur album éponyme en commençant par la douceur d’Ariane. En plus de la déjà connu Valse des trottoirs, ils explorent des contrées plus percutantes sur Damoclès(GT)

Si vous en voulez d’avantage, Choses Sauvages sera également de la programmation du show de la rentrée le 12 septembre prochain. Allez-y pour Gabriel!

Basia Bulat

Coudonc, c’est la soirée de mes grandes amours! Après Lydia, c’est maintenant au tour de Basia Bulat de me faire verser quelques larmes de bonheur à l’Agora des arts. Seule avec sa guitare et son piano, Basia, accueillie on ne peut plus chaleureusement (on dirait que je ne suis pas le seul à avoir un gros kick sur elle…), profite de l’occasion (son premier FME) pour plonger dans son répertoire. Des vieilles tounes, des plus récentes, des toutes nouvelles et une reprise juste parfaite de Ballade à Toronto d’un certain Jean Leloup. Les huit personnes dans la salle qui ne la connaissaient pas sont eux aussi tombés en amour avec cette jeune femme à la voix d’or qui semble s’émerveiller de tous les petits riens qui ponctuent sa prestation. On en aurait pris beaucoup plus que ces 45 minutes qui ont passé si vite! (JB)

Galaxie

Fraîchement sorti de 11h30 de route et après un bref passage au lancement Choses Sauvages, je me suis dirigé vers la scène extérieure où le public commençait à se rassembler pour profiter pleinement de l’expérience Galaxie. Les gars étaient crinqués pour faire danser le public qui a bien répondu à l’appel et leur donner cette énergie contagieuse qui les démarque. Une fois que le mur de son a percuté la foule, personne ne pouvait rester indifférent aux costumes éclatés, aux jams étirés et aux solos virtuoses. Un départ en force pour cette soirée de feu. (Louis-Solem Pérot)

Galaxie sera à l’Impérial Bell le 24 novembre prochain. Un des gros shows de l’automne à Québec!

Obia le Chef

Le calme avant la tempête…

Figure marquante du rap montréalais depuis près de dix ans, Obia le Chef jouit enfin d’une popularité grandissante grâce à 7e ciel. Terre promise du label, le chef et maître des WordUp Battles est venu nous souffler sa dernière galette dans l’oreille. Des oreilles juvéniles majoritairement endormies face aux souflettes du grand chef. D’ailleursObia ne s’est pas caché pour dénoncer l’état végétatif de la foule. Les quelques problèmes de beats n’ont pas empêché le principal intéressé de tirer le maximum de ses verses. À mon humble avis, la plus marquante de son œuvre reste Pinel et c’est justement celle-ci qui rejoint le plus d’amateurs en cette soirée hip/hop du théâtre Paramount. (GT)

Yes McCan

Fleuriste, comédien, pompier ou rappeur ?

Choisissez votre métier, on débute une partie de Destins. Dommage que le concert/lancement du rappeur-comédien soit interrompu par un ti-clin qui a choisi la profession de pompier. «Malheureusement», je n’assiste pas à la fin de cette scène rocambolesque où un trouble-fête utilisa un extincteur pour gâcher le spectacle. La première vague de boucane suffocante me suffit à sortir du Paramount. Malgré tout, j’assiste aux élans théâtraux d’un Jean-François Ruel distribuant des fleurs d’entrée de jeu. Ayant obtenu le privilège de son album avant la date de parution, je constate physiquement que Money Convos est la plus puissante de OUI (tout, tout, tout, toutttte). L’ancien fleuron de Dead Obies est dorénavant très calme sur scène, voir statique. Son cloud-rap décontracté y est pour quelque chose. Sinon, j’ai bien aimé l’idée du bassiste et de ses quelques notes de guitare. En espérant que cela fasse taire quelques détracteurs du mouvement. (GT)

Yes McCan sera à la Salle multi de Méduse le 21 septembre prochain. Billets.

Pierre Lapointe

Gabriel : Bravo Pierre, tu m’as conquis. J’étais un admiratif dubitatif, maintenant je suis un fanatique. Le décompte rock-garage de 9 minutes,les corps déjà froids dans un blanc total et l’intervention sur les humains cons, c’était fantastique !

Louis-Solem : Lapointe nous a tous surpris avec sa sortie d’album le 24 août dernier en nous proposant un rock garage en compagnie de Philippe Brault. Ça reste de la chanson, mais avec un côté brouillon et limite punk qu’on ne lui connaissait pas. Si son album était assumé, en spectacle, Lapointe avait de la difficulté à tenir son rôle de chanteur de band yé-yé qui a mal viré. Même si l’attitude manquait un peu de la part du chanteur, le band était énergique et ils ont sû donner un spectacle solide en dépit de l’heure tardive à laquelle ils ont commencé. On a eu aussi le plaisir de voir Random Recipe se frotter (littéralement) à Pierre Lapointe pour La sexualité et partir le bodysurfing.

Random Recipe

En chemin vers le retour à notre bien aimé Mistral (notre luxueuse suite), on a pu attraper un spectacle surprise de Random Recipe au Morasse, cette poutinerie légendaire de Rouyn-Noranda où de nombreux festivaliers en fin de soirée s’étaient amassés. La scène improvisée a fait bondir la foule de mélomanes rassemblés autour du duo féminin, créant un doux chaos à l’intérieur du restaurant. Une tentative de bodysurfing failli bien faire tourner le spectacle à la catastrophe quand la porte de garage glissa du plafond pour tomber sur quelques spectateurs. Heureusement, elle fut retenue de justesse et on a décidé de rentrer à ce moment, avant que la soirée ne tourne au vinaigre. (LSP)

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