Safia Nolin présente Kanen : Belle relève!

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Par un vendredi soir de décembre, j’ai assisté au plateau double au Grand Théâtre de Québec de Safia Nolin et Kanen, sacrée Révélation de l’année au dernier Gala de l’ADISQ.

Toute en douceur, en intimité et sous des éclairages simples, c’est Safia Nolin qui a ouvert la soirée, accompagnée seulement de sa guitare et de sa voix. C’est avec Et si, de, de son EP sorti cette année, que j’ai plongé dans son univers bien à elle. Habituée à faire des premières parties, elle a choisi plusieurs pièces de « Limoilou », son premier album, comme Technicolore, Acide et La laideur, que j’ai instantanément reconnue et qui est un baume sur les émotions que j’ai vécues cette semaine-là. Revenant à peine d’une tournée européenne qui l’a amenée en France, en Finlande et en Estonie, Safia Nolin y est allée de plusieurs anecdotes de son périple. Ce que j’aime d’elle, c’est ce côté candide, voire même sans filtre, dans ses interventions. Sans artifice, elle nous interprète Lesbian Break-up Song, qu’elle dédie à la communauté queer.

Puis, Kanen et son groupe la rejoignent sur scène pour Dead Shopping Mall, leur duo, qu’elles ont lancé cette année. Avec Kanen, l’énergie est toute autre. Avec l’apport de ses quatre talentueux musiciens, dont Jérémie Essiambre et Simon Walls, les réalisateurs de son album, son univers musicial se magnifie sur scène, devant presque un hybride de rock psychédélique et d’indie rock.

Kanen nous invite dans son album Mitshuap, ou maison en innu-aimun. Depuis, elle nous mentionne que sa nouvelle maison, c’est la scène, un endroit où elle se sent en sécurité. Au fil de la tournée, elle s’y est épanouie et ça se voit dès les premières minutes du spectacle. Durant Assi et Ekuan Ek(u), elle s’est y promène avec son pied de micro. Elle habite ce nouveau territoire comme si elle avait toujours été, avec énergie et sa voix puissante.

La pièce titre de l’album Mitshuap est jouée au ukulélé, seule sur scène, ce qui me fait encore plus apprécier les mots de cette pièce. Tout comme Safia Nolin en ouverture, Kanen est d’une authenticité et d’une candeur sur scène, nous parlant de son déménagement de sa Côte-Nord natale à Sainte-Foy pour le Cégep. Sur Fuck That Shit, on sent toute la colère de Kanen. J’ai eu un véritable coup de coeur pour Les heures des météores et Grande fille, que j’avais adoré sur l’album, mais qui sur scène, gagnent à être entendues et vues.

C’est aussi ce que je retiens de mon concert de Safia Nolin et Kanen : Deux artistes authentiques, aux textes sincères et empreints de leurs vécus et qui méritent d’être entendues en concert. Deux univers différents, mais qui, l’espace d’un instant dans le mois de décembre, sont allées à la rencontre l’une de l’autre pour partager leurs histoires et qui nous ont fait vivre beaucoup une soirée riche en émotions.

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