Sûrette : un microalbum amer, un lancement doux

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Après nous avoir teasé.es pendant quelques mois, Sûrette, le projet pop-rock de Vincent Leboeuf Gadreau (Inner Odyssey), existe maintenant de manière officielle après la sortie du microalbum « Un peu amer » le 24 mars dernier. Il a d’ailleurs été lancé en grandes pompes dans un Maelstrom plein au bouchon cinq jours plus tard.

Un microalbum amer

Y’a une vibe Vulgaires Machins sur « Un peu amer ». Des textes coup-de-poing, directs, à partir desquels Vincent et sa bande tirent à boulets rouges sur plusieurs enjeux de l’heure comme la masculinité toxique, les applications de rencontre et la difficulté d’entretenir des relations intimes dans le contexte actuel. Nope, c’est pas subtil, mais ça n’a pas besoin de l’être, parce que Vincent tente de brasser la cage des dudes avec son cynisme et sa désinvolture.

Accompagné de Rachel Hardy-Berlinguet (basse, voix) et Loïc Paradis-Laperrière (batterie), Leboeuf Gadreau nous offre cinq pièces résolument rock, aux accents un brin punk (de là le parallèle avec Vulgaires Machins), mais avec un gros clin d’oeil au prog, un genre qu’il apprécie particulièrement comme on a pu le voir avec ses projets précédents. Encore là, un style musical qui s’adresse aux dudes d’un certain âge, ceux qui auraient tout avantage à écouter les messages qui ne se cachent même pas derrière la musique.

Un lancement doux

Le 29 mars dernier, on a retrouvé Vincent et Loïc sur la minuscule scène peu éclairée du Maelstrom. Pour la version live du groupe, la paire était accompagnée de musicien.nes toutes étoiles : Louis-Solem Pérot avait sorti son regard de rockeur pour remplacer Rachel à la basse, Chanelle Tremblay (Winterglow) est venue attendrir les textes punchés de Vincent aux choeurs et Juliette Drapeau a rocké sa six-cordes.

Bien sûr, on ne s’attendait pas à un spectacle de deux heures avec juste cinq tounes. Vincent peut être volubile quand il le veut (oh que oui), mais ses chansons n’ont pas vraiment besoin de mise en contexte, le message étant pas mal limpide. On apprécie d’ailleurs le fait que les dudes se sont déplacés en masse pour écouter Sûrette, preuve qu’on peut parler de masculinité toxique entre gars.

Ces trente minutes ont passé très vite. Les pièces du microalbum prennent de l’ampleur sur scène, le petit côté revendicateur sonne comme une tonne de briques, mais ce sont les accents prog qui nous accrochent (dans le bon sens du terme). C’est pas grand chose, pas question de transformer une Toxique et heureux en toune en trois volets totalisant 15 minutes, mais une petite envolée mélodique ici, un petit solo de guitoune là, et voilà, vous avez quelque chose qui prend sa propre forme sur les planches. On aurait même pu se partir un petit moshpit (entre personnes consentantes, bien sûr) sur La course à l’amour.

On espère que ce projet va rejoindre de nombreuses oreilles. Pas juste pour son message, mais aussi parce qu’il est tout simplement le fun.

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