Simon Lachance lance « Le chemin des pots cassés » à Québec

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Depuis la pandémie, je me re-glisse tranquillement vers l’univers de la musique québécoise locale (merci, ecoutedonc.ca). Lorsque je me suis proposée pour faire la rédaction du lancement de Simon Lachance, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Un son pop, une belle voix, une ambiance agréable, des paroles qui résonneront, peut-être. C’est lorsque j’ai commencé à récolter mes informations préalables (j’essaie d’être une bonne rédactrice), que l’excitation a monté. À lire le projet, les collaborations, les entrevues, j’avais hâte de vivre cette expérience unique. Mon expérience ne peut être qualifiée par un seul mot, donc je vous laisse le soin d’embarquer avec moi dans cette soirée du 9 mars dernier.

Le 9 mars dernier, au Théâtre Petit-Champlain, à Québec, c’était le lancement du premier album solo « Le chemin des pots cassés » de Simon Lachance. Petite salle intimiste que j’affectionne particulièrement. La lumière se tamise, le principal attendu monte sur scène, nous voyons aussi des visages connus derrière les instruments. Ils débutent en jouant Rivière, première chanson de l’album.

L’auteur-compositeur (portant plusieurs autres chapeaux) explique son projet solo : le développement des conclusions introspectives par rapport aux images de la masculinité qu’on adhère ou qu’on requestionne, par rapport à sa thérapie personnelle ou encore par rapport à sa relation avec lui-même et les autres. Un projet soutenu par plusieurs personnes, dont son père, décédé récemment. Il présente ensuite ses collaborateur·rices (et artistes invité·e·s) pour ce soir : Gabrielle Shonk, Julyan, San James, Simon Kearney, Henri et Simon Kinkead, ainsi que Marc Chartrain. Ce concert mis en scène par Salomé Leclerc est le premier qu’ils jouent devant public. Ils jouent La douleur ne ment jamais et Les mots manquent d’espace. Des textes profonds et sensibles contrastés par un son pop un peu plus candide.

Ensuite, Simon Lachance se retrouve seul sur la scène, derrière le piano. Il se confie en utilisant une métaphore sur les pots cassés, qui est aussi le titre de son album : « c’est un peu coupant, mais c’est le seul chemin de la réparation. » Il joue ensuite Corde à linge, où sa voix résonne d’humilité en chantant « Qu’est-ce que d’être un homme? » à chaque refrain.

Il invite ensuite Gabrielle Shonk, à venir avec lui sur scène. Ils racontent le camp, le vent, la maison de poupées et les chansons qui s’envolent avec Quand le calme reviendra, en nous apportant avec eux. C’était peut-être le vent, mais on sentait les yeux humides d’émotivité dans l’harmonie des instruments et de leurs voix.

Ils continuent en invitant Simon Kinkead et Julyan à se joindre à eux. Ils se racontent ; les souvenirs, l’école, l’entraide et l’amitié. Julyan chante 1999 qui nous transport entre là-bas, la Petite-Vallée, et aujourd’hui.

Simon retourne ensuite vers les titres de son album solo, avec De l’autre bord retour des musiciens, À retardement (retour des chœurs) et Deux loups. Ensuite, ils enchainent avec « Des fleurs sur les joues » de Kinkead. Ils finissent avec « Pendant que tu dors ». Le public applaudit, se lève. Simon revient et nous offre « Saint-Jean Baptiste ».

Le spectacle était une démonstration des liens forts qui se construisent à travers la collaboration dans un monde musical en constante compétition. Une démonstration d’une vulnérabilité assumée et décomplexée. L’aboutissement de réflexions, toujours en évolution, dans leur contexte social, personnel et identitaire. Simon Lachance et ses excellents collaborateur·rices nous ont offert une expérience mélangeant la complexité, l’émotion, la lourdeur et la légèreté sur fond pop qui résonne encore et qui se fera surement résonner encore (dans nos autos, dans nos appartements, dans les partys, dans l’escalier, pis surement dans des shows près de chez vous).

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