Phoque OFF 2023 – 14 février

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Pis? Votre Saint-Valentin? L’avez-vous passée collé-collé avec l’être cher? À moins que vous l’ayez passée collé-collé avec un public de feu, devant une scène remplie d’artistes de talent.

C’est ce que votre équipe préférée a fait. Nous avons célébré l’amour de la musique et fait le plein de noires, de blanches et de croches de toutes sortes. Voici un autre LONG compte rendu.

Oli Féra

Par Gilles Deleurme

Viola Ferrando alias Oli Féra ouvre le bal avec sa chanson Le bouquet : Quelle voix! Elle résonne en puissance au rythme de ses danses endiablés. L’artiste multidisciplinaire se sent comme un poisson dans l’eau sur la scène. Les morceaux s’introduisent comme des ballades très folk puis finalement grimpent dans les octaves et en intensité rock! Il fait le reconnaître, du talent, la formation en a! Je me suis surpris à avoir la chair de poule en écoutant sa fougue et ses intonations vocales. En avril 2023, son premier EP sortira avec une chanson très « radio edit » Comme dans les vues. À surveiller de près, ce groupe a énormément de potentiel!

Vivresse

Par Gilles Deleurme

Vivresse nous offre une introduction mêlant guitare à la AC/DC au rythme d’une cloche digne de la toune (Don’t Fear) the Reaper de Blue Öyster Cult sur fond de voix aiguë à la Bee Gees. Vous l’avez compris, Vivresse ce sont des rythmes accrocheurs très rock le tout en français! Accompagnée tantôt de synthétiseurs, tantôt de flûte traversière, la formation déconstruit les codes et joue suivant des structures de chansons marginales comme bon lui semble et c’est efficace! La dernière chanson, digne d’un opéra rock nous fait voyager d’une ballade pop au punk agressif. Le groupe a lancé un premier simple en juin dernier.

Renard Blanc

Par Gilles Deleurme

C’est sur fond de larsen et distorsion que Renard blanc s’introduit. Le trio maskoutain nous présente ses pièces planantes nous plongeant dans un rêve éveillé accompagné de projections dignes de lightshow à la Velvet, de lumières stroboscopiques et d’animations issues de l’univers de leur album Nuit. Le tout agrémenté d’une guitare saturée en distorsion et reverb, de rythmes saccadés d’Alexandre Crépeau à la batterie, de la basse vrombissante d’Antoine St-Onge et de la voix de Vincent Lepage oscillant entre Thom Yorke et Josh Homme. Leur prochain album sortira le 14 mai 2023, un lancement (à ne pas manquer) est d’ailleurs prévu au Pantoum.

Atsuko Chiba

Par Gilles Deleurme

Finalement, la formation d’Atsuko Chiba clôt la soirée. Mêlant rythmes punk « râpés » de Karim Lakhdar (clavier, guitare, voix) et ambiance planante, la formation psychédélique nous invite à un voyage diversifié et audacieux avec l’impression qu’à tout moment l’intensité va exploser. Les deux dernières chansons sont issues de leur nouvel album paru le 20 janvier dernier : changement de décor et de registre sur fond d’anime à la japonaise, de moogs sur le bend et de guitares bien lourdes. La dernière chanson Water, It Feels Like It’s Growing (extraite du dernier album du même nom) nous amène en territoire down-tempo avec des sonorités plus expérimentales, un long jam psyché comme on les aime.

Gawbé

Par Mona Déry-Jacquemin

Au troisième étage du Pantoum, décollage avec l’indie rock alternatif de Gawbé pour l’ouverture des vitrines de la soirée Dure Vie et leur nouvelle mascotte : le poivron. Oui, oui. Sur la scène agrémentée de la magnifique cage lumineuse de la scénographie se trouve deux poivrons (un jaune et un rouge) un comble quant on sait que Léo Moffet affecté à la photo est intolérant aux solanacées. Rapidement le jaune se fait croquer et échoue éventré sur le bord de la scène. Dans un bon fond de rock garage, les paroles en français voguaient poétiquement. L’écho des guitares et du piano donnaient un petit effet en profondeur avec en balance la batterie rapide pour un effet dansant. Donnant cette impression de couche, à la manière de l’eau salée et de l’eau douce, les textures des sonorités se superposant agréablement.

Jalouse

Par Mona Déry-Jacquemin

Dans son plus beau suit noir et blanc Jalouse, seul sur scène, nous a présenté des morceaux de son album sorti le mois dernier (« Nature Morte »). Jouant avec l’électro de sa console, sa guitare électrique et des paroles oniriques, Jalouse nous a transporté dans son monde aérien et expérimental. Les rythmes avaient ce côté spatial, suspendus au possible avec une texture tirant presque vers le spoken word. L’artiste nous jase amicalement entre les chansons et nous remercie de l’avoir choisi pour la Saint-Valentin et il nous l’a bien rendu par sa poésie d’amour naïf.

Perséide

Par Mona Déry-Jacquemin

La scène se regarnit pour Perséide et ses cinq musiciens pour un retour pimpant. Avec son flow rock psychédélique et rond, les spectateurs timides au premier abord, ne se font pas prier pour danser franchement. Avec des paroles en français, la voix un peu voilée, nous oscillons entre les moments d’accalmie et le gros groove. Le party pogne et personne n’y échappe. Il y avait une énergie et une bonne humeur entre les musiciens qui déteignaient sur les spectateurs. Perséide nous a laissé par une magnifique montée ou devrais-je dire descente au fond du terrier où les rythmes psychédéliques ont clôturé avec grandeur la soirée.

Beny Esguerra & New Tradition Music

Par Noémie Rocque

Débutant dans la salle avec ses percussions, Beny Esguerra entraîne déjà la foule à taper des mains. Déménagé à Toronto lorsqu’il était enfant, sa musique indigenous-cumbia marquée de hip-hop est assurément imprégnée de son parcours, tant dans ses origines colombiennes que dans ses accroches fortes à saveurs nord-américaines. Son flow est fluide et ses airs accrocheurs se soldent définitivement en une « nouvelle musique traditionnelle » des plus efficaces. En salle, nul besoin de vous dire que les hanches se balancent de gauche à droit et de l’avant vers l’arrière. Sa musique est un hymne à la résilience.

Mandy Yaken

Par Noémie Rocque

Le visage de Mandy Yaken vous est familier? Peut-être le connaissez-vous sous le nom de Mehdi Cayenne? En effet, c’est sous ce nouveau nom que l’artiste nous a balancé son nouveau projet anglo en tapissant les plateformes de l’excellent album « Wisdom Teeth » à la fin de 2022. En salle, on sent bien les nombreux grooves de la trame numérique bonifiés par la batterie de Gabriel Couture. Sur scène, la présence de Mandy est fortement théâtrale. Il serait assurément intéressant de voir de nouveau en formation complète ce projet explosif sur les planches de Québec Cité.

Odreii

Par Noémie Rocque

On a eu la chance d’entendre le RnB-soul d’Odreii l’an dernier dans le Métavers. L’artiste montréalaise a néanmoins su nous surprendre à nouveau. Naviguant entre les airs graves et aigus, elle nous transporte dans un univers dansant et entraînant. La formule est accrocheuse et on n’en comprend assurément la popularité qui en découle. Même seule sur la trame, elle réussit à remplir tout l’espace. Si l’assistance était déjà dansante depuis le début de la soirée, Odreii a continué de réchauffer l’ambiance. De toute sa vitrine, l’artiste n’a jamais perdu sa fougue nous gardant ainsi connectés à sa performance.

YMNK

Par Noémie Rocque

Venu de France pour notre plus grand plaisir, YMNK c’est un sacré bidouilleur! C’est sur ses synthétiseurs et ses enceintes qu’il a lui-même bricolés qu’il nous propulse dans son éléctro pop modulaire. Étonnant par moment, sa musique est bien ficelée. Si les airs répétitifs sont typiques au genre, il le fait avec un style habile qu’il définit à sa façon afin d’en créer ses propres ambiances. Sa recherche de sonorité propulse ce projet à un autre niveau. Les basses bien grasses sont marquées par les notes de guitares et les sons électroniques alors que les notes aiguës des synthés transcendent l’espace. Et que dire de son énergie? YMNK a des ressorts dans les jambes et c’est contagieux! C’est un coup de coeur!

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