T’as le droit :
de te sentir comme tu te sens;
de t’habiller comme tu t’habilles;
de faire ce que tu fais.
C’est sous l’égide de cette magnifique philosophie punk pleine de vulnérabilité que la soirée très personnelle s’est déroulée à l’Anti Bar & Spectacles le 13 mai dernier. Parce que quand des artistes poussent des limites comme iels l’ont fait ce soir-là, c’est à tout le monde que ça donne un peu plus le droit de vivre avec plus d’audace et de vérité.
Makk Mikkael
Avec son rock fruité aux effluves de dream pop, le duo torontois de Makk Mikkael nous a donné l’impression de nous accueillir dans une chambre d’adolescent.e au papier peint fleuri. Accompagnée à la basse et au séquenceur, l’autrice-compositrice a mis la table pour une soirée de communion autour de sentiments refoulés et de rêves brisés.
Sons nostalgiques et flottants émanaient de la scène, le public se laissant doucement porter par la voix douce de Makk. On sentait bien la confiance montante de la jeune artiste, particulièrement dans son interprétation de Practicing Punches, où elle s’est montrée une fière représentante d’une génération en grand besoin de tendresse, mais qui n’a pas peur de montrer les crocs.
Sophia Bel
Avant même la première note, on savait que le lancement d’album de Sophia Bel en serait un mémorable. Arrivant sur scène avec des bottes de cuir à semelles compensées et une robe de bal de satin rose, arborant un maquillage coloré, la chanteuse et de son groupe tout aussi magnifiquement accoutré ont chargé l’atmosphère de l’Anti d’anticipation.
« Bienvenue dans mon adolescence » ont été les premiers mots de l’artiste montréalaise aux influences marbrées de pop des années 2000 et d’hyper-pop, préparant le public à une performance haute en couleurs et saturée d’émotion. La décomplexion et la vulnérabilité de l’artiste allaient teinter cette performance qui s’est révélée absolument digne du Centre Bel.
Sophia Bel et ses musiciens ont choyé les spectateur.rice.s avec plusieurs chansons tirées de leur premier album, « Anxious Avoidant », paru cette année chez Bonsound. Les chansons aux sonorités riches et profondes reflètent un travail de composition impressionnant, le tout superbement complété par la voix riche de la chanteuse. La batterie millimétrique et énergisante de Laurent Saint-Pierre, les synthés aux sons planants et remplis de sensibilité de Christian Sean et la basse pleine de groove de Sam Beaulé se complémentaient magnifiquement, le tout tissant une trame sur laquelle la chanteuse pouvait continuer de nous hypnotiser en toute confiance.
Explorant des thèmes très personnels, les différentes pièces révèlent la maturité de l’artiste, en contraste avec son look de jeune rebelle. Une introspection remplie de compassion teintait chacune des pièces. La performance en entier était magnifiquement ficelée, nous faisant voguer de moments de défoulement à d’autres plus lents avec brio.
On ne serait pas surpris de voir le groupe qui se produit déjà à Osheaga à la fin juillet dans plusieurs festivals d’envergure très bientôt.