24 février
Celina Wolfe
Ambiance ouatée pour l’auteure-compositrice-interprète de Montréal Celina Wolfe. Pop anglophone feutrée et teintée de country où la voix est centrale et claire. Les chansons ont des paroles romantiques avec une belle nuance de nostalgie. Il y a aussi un bon côté rock dans la musique, qui donne un certain rythme au travers de la douceur. Celina était accompagnée de Ken Presse (guitare acoustique) et de Mario Telaro (percussions) pour plus de rondeur dans la musicalité. Moment touchant et vulnérable avec la chanson Birthday Candles. La chanteuse, Loud and Blonde, ne laissait pas sa place par une présence bien sentie et une voix puissante. (Mona Déry-Jacquemin)
Charlotte Brousseau
Retour à la douceur avec Charlotte Brousseau et ses excellent.e.s musicien.ne.s, qui se sont lancé.e.s d’emblée sur Je cours encore vous attendre (ê-haouc), une œuvre d’une beauté symphonique qui contemple le vol des bernaches. La clarinette de Raphaël Laliberté-Desgagné semblait imiter le cri des oies, tandis que la voix de l i l a se mêlait à celle, émouvante, de Charlotte. Les compositions tirées de Boucles défilaient sous nos yeux, enrichies par les contributions sensibles des musicien.ne.s et, nous attrapant par les oreilles, nous amenaient sur le bout de notre chaise. C’est que Charlotte Brousseau parvient d’un tour de force impressionnant à créer des pièces qui, tout en semblant être extrêmement travaillées et réfléchies, brillent d’un éclat simple et apaisant. On se laisse alors porter par la poésie et par les histoires, comme le grain de poussière qu’on suivait dans la dernière pièce, une nouvelle composition qui se faisait joueuse et débordante d’envies. (Marie-Ève Fortier)
Ken Presse
L’auteur-compositeur-interprète montréalais Ken Presse (chant et guitare) était accompagné de Walid Mon (synthé et percussions) et de Stéphanie Parnell (choeurs) pour nous bercer de son projet indie-rock en anglais. L’électronique planante, la guitare et la fluidité de la voix du chanteur donnaient beaucoup de douceur à la musicalité. La sonorité avait quelque chose d’ambiant à l’image des excellentes chansons Holy Water et This Ain’t the Night qui démontre toute l’étendue et la beauté de la voix de Ken Presse. L’année dernière, Ken Presse a fait paraître The Thing About You puis Somebody Like You. Ces deux pièces et les autres présentées ont pavé le chemin pour son mini-album à venir au printemps 2022. (Mona Déry-Jacquemin)
Baladeur
La formation de Québec Baladeur, autrefois nommée Lockwell, nous présente sa métamorphose francophone en primeur dans une prestation intime et chaleureuse. Le groupe qui nous a habitués avec les années à des spectacles électrisants débarque dans le métavers avec un nouveau catalogue flirtant avec le rock, le pop, le jazz et le soleil de printemps. Dans ses nouvelles chansons, prévues pour une sortie au courant de l’année 2022, le groupe combine une poésie urbaine à la fois crue et raffinée, à des mélodies dansantes avec un arrière goût de funk. De quoi nous faire languir une reprise des spectacles en personne pour profiter de ce nouvel album en dehors de sa chaise d’ordi. (Charles Julien)
MC Auguste
Voilà un nouveau projet qui risque de prendre les mélomanes de Québec par surprise! MC Auguste, c’est la transformation (le mot est faible) de Gabriel Villeneuve (Gabriel Newlands, Juillet), qui enfile toge, couronne et paillettes dans le seul but de nous faire danser. Avec ses Prétorien.nes (Émilie Rochette, Marie Fillod, Roxanne Landry, Véronique Tremblay, Maxine Maillet), celui qui s’est proclamé empereur de la danse propose un concept aussi décadent que Rome la veille de sa chute. Une petite touche de Bronski Beat, un pastiche de Boney M, un gros clin d’oeil à ABBA, on ne peut que danser avec tout ce beau monde-là. Il reste peut-être à mieux définir ce projet, qui en est à ses premiers balbutiements, et ça paraît un peu. Il y a beaucoup d’autodérision et d’ironie (l’empereur de la danse ne pourrait vraisemblablement pas participer à Révolution), mais en même temps, il y a un univers, un concept qui a été longuement réfléchi et qui mérite d’être exploité à fond. Cet écart entre l’humour de MC Auguste et le sérieux de ses Prétorien.nes offre des possibilités infinies, on serait fou de ne pas pousser ce projet dans ses derniers retranchements!
En un mot : libérateur.
(Jacques Boivin)
Élégie
Fuck Élégie. Fuck son faux côté broche-à-foin même si le band est aussi tight que mon derrière. Fuck le mélange savoureux de pop, de post-punk pis de toutte ce que tu veux, c’est comme un sac de bonbons mangé d’une traite à l’Halloween : ça lève le coeur. Fuck les grosses faces laides à Boily-Duguay en arrière qui m’a fait faire des cauchemars vendredi passé. Fuck Villeneuve qui dit n’importe quoi mais qui chante avec sensibilité.
Des fois, j’me dis que seule une guerre nucléaire totale pourrait nous débarrasser de ce groupe-là, mais non crisse, comme des coquerelles, ils trouveraient le moyen de survivre.
(Jacques Boivin)
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