Le Phoque OFF 2022 enflamme le MÉTAVERS

PAR

23 février

Malika Tirolien

Si mes deux bras pouvaient tomber, c’est ce qu’ils auraient fait dès les premiers instants de la performance de Malika Tirolien. En trame de fond, un enregistrement du discours de Malcom X sur la légitime défense des personnes noires face aux actes haineux commis par les blancs. Puis, une voix somptueuse, agile et profonde qui se pose sur des accords aux couleurs complexes, jazz. Quand la batterie embarque, puissante, c’est l’explosion. Ça y est, on a plongé dans l’univers néo-soul et assumé de l’artiste montréalaise d’origine guadeloupéenne (et de renommée internationale). Celle-ci nous a présenté plusieurs pièces de son album intitulé « HIGHER », qui explore différentes thématiques liées à l’air (spiritualité, planant, comos, etc.). Le groove était indéniable et la chanteuse démontrait qu’elle sait, avec ses musiciens, manier le crescendo d’intensité. Versatile, Tirolien passait du rap aux vocalises, du français à l’anglais, suivant toujours son cœur, semblait-il. La finale, apothéotique, était du genre à vous laisser sans voix. On peut dire que ça commençait en beauté la soirée organisée par Fanmi se fanmi! (Marie-Ève Fortier)

zouz

Sobre en apparence seulement, zouz, composé de Francis Ledoux (batterie), David Marchand (voix, guitare) et Étienne Dupré (basse, synthétiseur), nous saisit par une intensité sonore très math-rock avec une texture post-punk très bien travaillée. Les paroles en français et la voix se mêlent et se cachent au milieu des instruments, créant un côté atmosphérique très hypnotique. Dès les premières notes de la chanson Seuls, la magie opère par le rythme catchy et obsédant. Le groupe de Montréal donne par la musique une énergie incroyable, un quelque chose de très dansant au travers avec des chansons comme Monotone. Les chansons de leur album  « Vertiges » ont presque toutes ce côté rond, presque rebondissant et joyeux. (Mona Déry-Jacquemin)

Hatalom

Hatalom (Romano Kis-Rabata à la guitare, Hubert Gagné à la guitare, Anthony Caron au chant, William Rousseau à la batterie et Seb Verret à la basse) nous ont servi un death metal technique en anglais à la texture black métal très mélodieuse. Des pièces longues d’environ cinq minutes à l’image de leur excellente chanson Negentrophy de l’album « Occhiolism ». Une musique lente où des variations de rythmes ponctuaient pour plus de mouvement, dont de belles variations en puissance avec les guitares. Le magnifique jeu de voix d’Anthony entre l’aigu et le guttural donnait un aspect de dialogue très particulier comme si deux personnages communiquent. C’était une prestation mystique et harmonieuse avec une exécution impeccable. Les cinq musiciens apportent un son très nordique et ample qui donnait envie comme dirait Anthony de faire des circle pit dans son salon.

Vitrail

Le groupe de métal de Québec Vitrail, composé de Simon Tremblay (guitare et voix), Frédéric Custeau (basse) et Richard-William Turcotte (batterie) nous ont fait vibrer avec des titres de leur album « Les pages oubliées », comme la très belle piste Poursuivre le vent. Simon screamait comme un rugissement d’une belle voix très harmonieuse qui était appuyée par la belle présence musicale black métal et progressive. Il y avait une alternance entre les rythmes rapides des blasts beat et des moments de douce accalmie. Le tout était très bien équilibré, la batterie bien présente et définie donnait beaucoup de profondeur. Beaucoup de technique sur scène, avec une exécution maîtrisée et une impressionnante agilité de la part du batteur Richard-William. (Mona Déry-Jacquemin)

KIZABA

Accompagné de Gone Deville (DJ), Jean-Claude Kamina Mulodi (guitare congolaise) et de Jean-Paul Moise (guitare pop-rock), KIZABA présente un son afro-électro où le traditionnel fait bon ménage avec le moderne. Originaire du Congo et basé à Montréal, Kizaba chantait en lingala, en français et en kikongo. Fortement inspiré de la tradition stylistique de la « Sapologie », Kizaba arrive à mêler avec brio des instruments et chants plus classiques à l’électro plus récent. Beaucoup de distorsion dans la texture et une vraie exposition colorée. Un doux rappel nostalgique de l’âge d’or des fabuleux dancehalls à Québec. Ça chauffe sur scène, les sonorités festives sont énergisantes et grisantes par les rythmes rapides et saccadés. Impossible de ne pas vouloir danser devant son écran avec des chansons comme Tu aimes danser. (Mona Déry-Jacquemin)

Les Bluecharms

Les Bluecharms, c’est quatre filles du nord du Nouveau-Brunswick qui font du bluegrass avec une grosse touche de garage. C’est rythmé, c’est entraînant, ça déplace de l’air et si on avait été devant public, nul doute qu’il y aurait eu un petit moshpit de Brayon.nes. Si Maggie Savoie (voix, guitare, dobro, harmonica), Isabelle Savoie (voix, basse), Louise Poirier (voix, batterie) et Marie-Christine Arpin (voix, guitare) ne se prennent pas trop au sérieux, elles ne niaisent pas avec la musique. Leurs textes sont humoristiques (Finance-moé) ou engagés (Le Nord se vide), et l’exécution est toujours d’une redoutable efficacité. C’est tight, mais surtout, c’est follement amusant. (Jacques Boivin)

In Solastalgia, EitherWay.

Écoanxiété montréalaise avec le projet In Solastalgia, EitherWay.. Excellente nouveauté du talentueux Jean-Philippe Hébert (guitare), qui était accompagné de Gabriel Héli-Harvé (guitare), de Marc-André Labelle (claviers et machines), de Balloo (basse) et de Mathieu Leguerrier (batterie). La musique était très atmosphérique, un post-rock instrumental à la sonorité vertigineuse et absorbante. Avec des enregistrements audio venant habiller les instruments, les chansons étaient longues, laissant vraiment le temps de les apprécier à leurs justes valeurs. Les pièces présentées avaient une suite logique avec un fil conducteur musical très appréciable. Les musiciens avaient une présence incroyable et un abandon salvateur se dégageait d’eux. À l’avant, comme un Angel de Buffy contre les vampires qui aurait viré poète/motard, Gabriel accompagnait avec beaucoup de complicité un Jean-Philippe qui dégageait une force stoïque complètement bouleversante. Tout en restant dans ce côté ambiant et cinématographique, les variations de la musique et du rythme, entre métal et prog, donnaient des textures uniques à l’ensemble. (Mona Déry-Jacquemin)

Dan-Georges Mckenzie

L’auteur-compositeur-interprète innu Dan-Georges Mckenzie est venu mettre un peu de soleil dans la place. Avec ses trois musiciens chevronnés, l’artiste originaire de Uashat mak Mani-Utenam nous a fait faire un tour dans ses sentiers bien battus à coups de pièces country-folk-rock interprétées solidement. On ne comprend pas nécessairement les paroles (mon innu-aimun est un peu rouillé), mais ça ne nous empêche pas de bien saisir les émotions transmises par l’artiste grâce à un solide sens de la mélodie et à un grand respect des codes du genre. Par exemple, on n’a pas besoin de fouiller très loin pour comprendre qu’Eka Patshitinemu parle d’espoir (l’opposition des couplets et du refrain est un bon indice). Non, ça ne réinvente pas la roue. Oui, c’est simple. Mais c’est aussi diablement efficace. J’ai le refrain de Nuta Tshishe Manitu dans la tête depuis dix jours, et pas moyen de le déloger. C’est de la musique faite pour rassembler toute une communauté et lui faire passer de bons moments ENSEMBLE. (Jacques Boivin)

Douance

Sobriété et rouge à lèvres bleu pour Douance (Alexandrine Rodrigue). Avec une esthétique très années 1990 visuellement et musicalement, Rodrigue et ses musicien.nes Agathe Dupéré (basse et voix), Marc-Antoine Sevigny (batterie) et Mélanie Venditti (guitare et synthés) nous ont interprété des chansons de leur EP et deux nouvelles chansons. L’artiste de Montréal offre un son indie-grunge sous la forme de ballades aux paroles vulnérables et intimes. Des thèmes durs sur une musique grinçante typiquement grunge. Il y a une pointe de douceur et de mélancolie très assumée avec des chansons comme Trop et Tu vas finir par te tuer. Beaucoup de sincérité et de beauté qui reflètent une vive douleur de vivre. (Mona Déry-Jacquemin)

The Death Wheelers

The Death Wheelers nous a charmés avec un rock stoner instrumental et avec une esthétique de motards de fin du monde. Le groupe de Québec composé d’Édouard Desaulniers (guitare), Hugo Bertacchi (guitare avec son magnifique casque), Max Bernier Tremblay (Basse), Jean-Michel Perrier (Batterie) a misé sur une musicalité qui donnait envie de headbang et de rouler très vite. Les sons lourds et certains rythmes rapides donnaient une sonorité unique en son genre avec des passages frôlant le classique rock. Textures métal et punk très intéressantes, excellente maîtrise et grande technique de la part des musiciens. Un côté très film apocalyptique extrêmement plaisant. (Mona Déry-Jacquemin)

Notre compte rendu se poursuit à la page suivante.

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