Gab Bouchard – « Triste pareil »
J’ai tout simplement abusé de l’album Triste Pareil depuis sa sortie, et selon mon Spotify, c’est littéralement l’album que j’ai le plus écouté cette année pour un total de 2 141 minutes. Assez simple, l’album convient qu’on soit triste ou joyeux et s’écoute dans presque tous les contextes ! La simplicité qui émane de ses paroles ramène l’émotion à leur puissance brute, à la nature humaine sous son jour le plus épuré alors que les notes folks des guitares amènent une touche chaleureuse inspirant l’empathie. Un de mes petits bijoux de 2020 ! (Noémie Rocque)
On l’attendait presque comme le Messie. Gab Bouchard aura peaufiné et esthétisé sa peine de coeur avec autant d’amour, qu’on aimerait presque être en déprime post-rupture nous aussi. Ce premier album est un très grand pas dans une carrière qu’on saura déjà deviner. C’est avec dix chansons, aussi belles les unes que les autres, qu’on a l’impression d’embarquer avec lui dans une jasette de fin de soirée avec autant de fragilité et d’amertume que l’amour peut provoquer. C’est triste pareil. C’est beau pareil. (Charline Clavier)
Charlotte Brousseau – « Boucles »
Un premier EP folk très beau et très doux pour la québécoise. Des paroles fantastiques, à la fois poétiques et ancrées dans notre époque. Une richesse incroyable pour une musique aussi légère. Morceau wow : Mouvement (Nicolas Padovani)
Comment Debord – « Comment Debord »
Le génie de Comment Debord, c’est la richesse de la trame musicale qui accompagne la simplicité des chansons. C’est la force de la « commune », des rassemblements qui font du bien, comme des fêtes de famille sans vieux mononcle louche. Ce sont les textes intemporels de Rémi Gauvin. C’est la pop funky qui mélange les paillettes et la flanelle. Des vers d’oreille qui se dansent sans penser à rien et des chansons qu’on gueule autour du feu pour faire sortir le méchant en beauté. Un genre de rencontre entre Beau Dommage et Choses sauvages qui nous donne hâte de se retrouver autour d’une table, se faire confiance pis se taper dans les mains sans armure de papier foil. (Jacques Boivin)
Un joueur qu’on attendait depuis un bon moment à ecoutedonc a enfin fait son entrée chez les grands avec son premier album homonyme! Comment Debord, c’est la synthèse parfaite entre le groove des seventies et l’identité québécoise à son plus authentique. C’est à la fois terriblement vintage et drôlement actuel. Mettez ça sur votre table tournante, c’est de la chaleur en barres de mesures. (Marie-Ève Fortier)
Antoine Corriveau – « Pissenlit »
Antoine Corriveau avait besoin de sortir de ses pantoufles. L’auteur-compositeur-interprète nous avait habitués à ses chansons lourdes et sombres, mais ici, il se promène entre l’ombre et la lumière, entre les chansons engagées et les pièces plus légères, entre les arrangements riches et le dépouillement. Dit de même, on pourrait penser que Pissenlit est une collection hétéroclite sans fil conducteur, mais comme la plante du même nom, cet album est une ode à l’espoir et à la résilience, même dans ses moments les plus tristes et enrageants, en plus de s’approprier le territoire pour le redonner à toutes celles et à tous ceux qui l’occupent depuis bien plus longemps que nous. (Jacques Boivin)
Le Couleur – « Concorde »
Le trio créatif qui forme Le Couleur a vraiment trouvé une formule full band qui sait donner du pep à leurs compositions en ajoutant des percussions, une guitare et des claviers (et, bien sûr, les gens qui vont avec – allez donc lire nos compte-rendus si vous savez pas de qui on parle) à leur attirail festif. Grâce à ce cocktail instrumental amélioré, on retrouve sur Concorde une disco aussi imagée et colorée que sur P.O.P., mais avec des tendances plus psychédéliques et, oui, rock! Quelque chose d’équilibré, mais aussi d’irrésistible, à se mettre sous la dent encore et encore. (Marie-Ève Fortier)
Le Couleur nous a offert avec Concorde une bonne dose de disco scintillant et d’harmonies vocales riches. L’univers musical léger entre en contraste avec les textes oniriques, qui abordent tous la mort de façon différente, en ayant comme inspiration le tristement célèbre accident du Concorde. Un retour aux sources avec plus d’instruments traditionnels, toujours enrobé dans les saveurs 70s. (Danaé Maltais)
Helena Deland – « Someone New »
Probablement, l’une des sorties qui me tardait le plus d’écouter. Après sa suite de monoplages diffusés en 2018, Helena Deland nous offre en 2020 son premier album. Sa voix envoûte et ses textes enveloppent toujours autant. On sent que l’artiste a voulu faire une déclinaison de ses bases de création déjà bien présentes dans ses premières œuvres. Les revendications et l’émancipation de l’artiste transpirent au fil des chansons. Ses questionnements en tant que jeune femme font écho à un public large pouvant s’identifier facilement. Helena et son album sont d’une douce compagnie pour ce nouvel hiver incertain. (Charline Clavier)
L’autrice-compositrice-interprète Helena Deland a tiré dans le mile avec ce premier disque en carrière. En toute vulnérabilité, Someone New propose un son authentique dans un folk rock intimiste et sensible. Les revendications féministes l’ayant inspirée pour l’écriture de cet album ont donné lieu à des textes riches qui entrent parfaitement en phase avec le reste de l’œuvre. (Danaé Maltais)
Eman – « 1036 »
Il s’agit du troisième disque du prolifique Eman d’Alaclair Ensemble, mais le premier où il est crédité en solo, sans son acolyte de toujours VLooper. L’album est un excellent compromis entre devenir plus accessible et demeurer authentique, il regorge de collaborations de haut niveau aux résultats fructueux. Plusieurs extraits ont un pendant télévisuel fort réussi. Le rappeur est au sommet de sa forme, tant au niveau technique qu’à celui des textes, malgré que se côtoient une capacité à l’auto critique et une tendance un peu plus prononcée à reconnaître qu’il se trouve au sommet de l’échiquier du rap jeu québécois. Cette excursion solo fait partie de la constellation d’albums solo de grande qualité que les membres du collectif ont publié cette année et les précédentes. (François-Samuel Fortin)
Émérance – « Tour de machine »
Cet album est sorti le 15 décembre, mais déjà avec Forêt mixte, EP paru en mars dernier, Émérance s’était frayé un chemin au creux de mon cœur. Le premier disque comme le second m’auront accompagnée et m’accompagneront certainement encore dans les périodes les plus difficiles de la pandémie, m’apportant instantanément un doux apaisement. Même s’il a troqué toutes ses cordes contre les signaux des synthés modulaires, on reconnaît bien là le talent et la poésie de Stéphane Lafleur. (Marie-Ève Fortier)
Gus Englehorn – « Death & Transfiguration »
Ça m’a prit un temps avant de vraiment plonger dans la musique de Gus, mais une fois dedans, le courant est tellement fort qu’on peut juste se laisser porter ! Malgré la pandémie, j’ai eu la chance de le voir jouer dans un party de rue alors que la pluie nous tombait dessus, et j’ai eu la chance de le revoir à la Fête de la Musique de Québec. Pour ma part, de voir en chair et en os l’esprit fougueux de l’homme derrière Death & Transfiguration m’a tout simplement permis de consolider mon amour pour son travail. (Noémie Rocque)
Bernardino Femminielli – « L’exil »
Du jazz fugace et brumeux, du disco un tantinet insalubre, des ambiances dépravées, voilà ce à quoi nous convie Femminielli sur son plus récent opus, qui aborde d’une manière tout à fait poétique les thèmes de l’exil et de l’auto destruction. Moins facile d’accès que son prédécesseur Plaisirs Américains, Exil demeure un album qui mérite des écoutes répétées, avec ses moments exploratoires et ses moments plus accrocheurs, le tout avec un humour pince sans rire et un sens de l’autocritique exacerbé. Musicalement, on fait autant dans les longues pièces avec un aspect plus contemporain et les déglingues gainsbourgeoises invitant aux mouvements lascifs. (François-Samuel Fortin)