Petit OFF – grandes émotions

PAR

29 août : psychédélismes humides

En ce troisième et dernier jour du Petit OFF, la pluie aurait facilement pu venir gâcher le fun… si on avait fait face à des personnes moins passionnées! Choisissant de maintenir les spectacles version mouillée, l’équipe technique a retroussé ses manches et enfilé ses bottes de pluie.

Perséide

Les cinq musiciens de Perséide n’ont peut-être pas réussi à invoquer le soleil dans le ciel, mais ils ont définitivement illuminé notre après-midi avec leur rock psychédélique rêveur et un brin anatolien. D’une pièce à l’autre, ils nous faisaient découvrir l’univers fantasmagorique de Parmi les arbres, un album qui recèle une nature majestueuse, presque magique.

Pendant qu’une marée de parapluies s’agitait sur le parterre, le groupe de Trois-Rivières poursuivait son « aquaplanage » en toute sérénité, visiblement heureux de pouvoir se produire en spectacle après une trop longue pause forcée. Dans les parties instrumentales, les lignes de guitare (à 6 ou 12 cordes) et de clavier s’étiraient et semblaient se nouer en boucles, traversées par différents effets et enrubannées de textures. Ça donnait un effet contemplatif à l’ensemble, les sonorités de l’orgue farfisa du claviériste complétant le portrait avec une savoureuse touche vintage.

Marie-Ève Fortier

yoo doo right

Détrempés et, avouons-le, quelque peu frigorifiés, on espérait que le crachin céleste allait cesser avant l’arrivée de yoo doo right, mais les précipitations n’ont fait que s’intensifier. Pas le choix: on devait s’abandonner et accepter la pluie qui s’abattait sur nous. Finalement, c’était l’état idéal pour recevoir aussi de plein fouet le mur de son du groupe de Montréal, qui comptait plus d’amplis sur scène qu’il n’y avait de caisses de son.

Inspiré directement par la musique krautrock, ce qui semble ressortir encore plus en spectacle que sur album, le trio a présenté des pièces à prédominance instrumentale largement improvisées, distortionnées et fuzzées, qui se basaient sur des rythmes répétitifs (dits motorik) ayant pour effet de nous plonger plus avant dans une espèce de transe. De quoi vivre un moment d’une rare intensité et se décrotter les entrailles à coup de vibrations sonores.

Fait intéressant, le groupe se démarquait aussi par la spontanéité surprenante avec laquelle il parvenait à faire progresser ses pièces, que ce soit en effectuant un virage soudain vers un autre style ou encore en jouant avec le tempo. Ça pouvait donner des allures stoner, voire drone, à une musique qui pouvait par la suite reprendre son élan et – pourquoi pas – se saupoudrer ici et là d’afrobeat.

Marie-Ève Fortier

C’est avec des étoiles dans les yeux et des grands sourires aux visages que le public a quitté cette dernière soirée du OFF, après en avoir vu de toutes les couleurs autant côté météo que côté musique. En tout cas, pour un micro-festival organisé en moins de trois semaines, ça nous aura remis sur le piton sur un moyen temps!

Pages : 1 2 3

VOUS CHERCHEZ QUELQUE CHOSE?