Limoilou en Musique sonne toujours le début de la saison estivale des festivals à Québec. Encore une fois cette année la programmation était riche, variée et surtout, entièrement gratuite. On est allé y faire un tour à la soirée rock du samedi 7 juin en plus d’un petit passage au Nano Cinco la veille où le hip-hop était à l’honneur. Retour sur cet évènement toujours fantastique où le soleil a brillé toute la fin de semaine au grand bonheur de toustes.
Sensei H
Pour une deuxième année consécutive, la microbrasserie Nano Cinco, située à quelques pas seulement de la scène principale, proposait des spectacles en complément à la programmation extérieure. Une formule 5 à 7 pour commencer la soirée et un after-show à 23h pour bien terminer le tout. Ce n’est pas les évènements qui manquaient à Québec le 6 juin, bien qu’on ratait le show rap à la Place Limouloise (on avait une claque sur la gueule qui nous attendait à l’Arquemuse), une visite s’imposait au Nano pour voir la rappeuse la plus vraie du Québec nous interpréter les chansons toutes fraiches de son EP surprise « En attendant l’amour », on parle ici de Sensei H. J’ai adoré les cinq pièces du nouvel EP mais je dois dire que la chanson finale, Tu sais mon frère, m’a particulièrement parlé avec ses propos confrontants sur les inégalités :
Je peux pas signer de gros contrat
Qu’est-ce qu’il feront de mon argent
S’acheter un F150
Une autre maison de vacance
Qui restera vide 95% de l’année
Pendant que certains de mes frères sont ni chauffé ni éclairé
Une formule un petit peu plus épurée et relaxe face au spectacle de lancement de son dernier album, on a droit à une version trio avec Vérone à la contrebasse et contrôleur MPC ainsi que Maude Bastien à la batterie. Fidèle à son habitude Sirine est authentique et vulnérable dans ses interventions mais toujours aussi solide lorsqu’il est temps de lancer ses verses. C’est tout le temps un plaisir de voir Sensei H à l’œuvre, cette fois-ci sur l’heure de l’apéro de façon un peu plus décontractée c’était un méchant beau et bon moment.
Calamine
Après avoir passé la soirée dans un opéra punk, Jacques et moi retournons au Nano Cinco pour l’after-party de Calamine, le feu est déjà pogné dans la place à notre arrivée. On a droit à la formule trio toujours aussi parfaite avec Valérie Lachance-Guillemette au saxophone et Kèthe Magané aux beats et à la guitare. Calamine passe souvent à Québec ces derniers temps, elle était de la soirée Plurielles en collaboration avec l’Université féministe d’été il y a quelques semaines (on s’en veut d’avoir manqué ça!) et le 14 juin elle est (était) du côté du Centre : Hub Créatif dans le cadre du festival Flammèches et dissidence, pourtant l’engouement pour l’auto-proclamée « Lesbienne woke sur l’autotune » est toujours bien là à chaque fois comme le démontre ce party au Nano Cinco. Si j’ai qualifié plus tôt Sensei H de la rappeuse la plus real je dirais que Calamine pour sa part est la rappeuse la plus pertinente du Québec, toujours à l’avant-plan pour défendre les personnes marginalisées et dénoncer les inégalités. D’ailleurs avec de tels propos dans ses paroles, on rêve d’entendre ses chansons en version punk, ça marcherait tout autant.
Les Reynette
On annonçait de la pluie pour le samedi 7 juin, finalement il faisait excessivement beau sur la 3e avenue, parfait pour le Grand Bazar et, bien sûr, la grosse soirée rock de Limoilou en Musique. Celle-ci débutait avec un band de Limoilou, Les Reynette. À mi-chemin entre un groupe de musique et une équipe de baseball, la formation est composée de Little Miss Roy (voix, claviers, percussions), Vanessa Giasson (voix et guitare), Nicholas Jenkins (voix et basse) et Olivier Laroche (voix et batterie) et fait dans un rock’n’roll bien garage. C’est entraînant, festif, rassembleur, c’est parfait comme ouverture pour cette soirée. Le quatuor a même été rejoint par deux invitées, Julie Morneau et Fred Cyr pour un magnifique moment. C’était la deuxième fois en quelques mois que Les Reynette jouait avec Les Breastfeeders, je dois dire que c’est un agencement particulièrement efficace. Le groupe sera de retour à Québec dans un autre fabuleux festival gratuit, le samedi 21 juin au Parvis St-Jean-Baptiste pour la Fête de la Musique de Québec.
Kouna et Pavel (chantent Les Goules)
Par Jacques Boivin
Bon, Maxime a décidé de prendre un break, m’a prendre la relève, surtout qu’il y a pas tant de choses à dire que ça.
Ben quoi? C’est Kouna pis Pavel. Qui chantent des tounes des Goules. Classique après classique. Deux guitares et quelques centaines de voix. Les deux artistes sont en forme, la preuve, Kouna est pas capable de rester assis plus de cinq minutes, faut absolument qu’il aille haranguer la foule, question de nous faire chanter encore plus fort que lui. Évidemment que ça marche, y’a tu quelque chose de plus le fun que chanter Crabe à tue-tête avec son voisin?
On en a profité pour nous annoncer que le mythique groupe de Québec allait être de retour pour une série de shows pendant le temps des Fêtes, dont le 29 décembre à l’Impérial Bell.
Les Breastfeeders
Un groupe qui n’a plus besoin de présentation, un des meilleurs bands live au Québec même, Les Breastfeeders terminait cette soirée coulée dans le rock. J’ai vu quelques fois la formation rock ‘n’ yéyé au cours de la dernière année et on ne se tanne jamais. Habituellement je suis occupé à prendre des photos, cette fois j’ai pu prendre le temps d’observer davantage la foule. La musique des Breastfeeders déclenche vraiment quelque chose dans les hanches des gens, c’est automatique tout le monde se met à danser sur les hits qui se succèdent entremêlés de pièces tout aussi bonnes du dernier opus « Le ville engloutie ». Évidemment, l’intense tambouriniste Johnny Maldoror est fidèle à ses habitudes, occupant la grande scène au complet, faisant quelques acrobaties et a même plongé dans un bac à poubelles pour y repêcher sa tambourine qui y était tombée.
C’en est étourdissant de tenter de le suivre mais c’est toujours impressionnant, tout comme le reste de sa bande qui est tight comme un métronome. Le moshpit limoulois était particulièrement actif, la foule était vraiment enflammée d’avoir la chance de voir ce groupe légendaire pour gratiss. Un autre samedi réussi pour Limoilou en Musique qui parvient toujours à programmer des méchants bons bands de rock et le public est toujours au rendez-vous. Un événement peut-être sous-estimé dans l’offre de Québec mais les vrai.es sont toujours là!
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