Nos albums préférés de mi-2020

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À cette période de l’année, on serait normalement en train de se reposer après un Tadou bien rempli, juste avant de repartir la machine avec le combo infernal Noce-OFF-FEQ-Festif. On serait en train de rusher ben raide avec nos aperçus, on astiquerait nos appareils photos, on serait dans le jus, mais heureux.

On le sait, la première moitié de 2020 n’aura pas été tendre envers nos musiciens préférés. Tout s’est arrêté net à la mi-mars, alors que l’année s’annonçait des plus prometteuses. Heureusement, on a eu beaucoup de musique à se mettre entre les oreilles.

C’est pour ça qu’on a décidé de prendre un peu de temps pour vous parler de quelques-uns de nos albums coup de coeur de cette première moitié de l’année. On s’est limité à un album par personne (une idée un peu idiote de Jacques, paraît-il). On aurait voulu vous en mettre le triple, voire le quadruple, mais ça, on va le réserver pour nos palmarès de fin d’année qui, eux, seront des plus volumineux, promis juré!

Beat Sexü – « Deuxième fois »

2020 est une mine d’or d’albums, et quand on m’a demandé d’en choisir qu’un seul, j’étais incapable de me décider! Considérant que j’avais déjà fait plusieurs déclarations d’amour jusqu’à présent dans mes critiques, j’ai choisi d’y aller avec l’album auquel je rattache la plus forte expérience, soit le deuxième album de Beat Sexü.

Quand je suis allée au lancement dans un Maelstrøm bondé, je ne connaissais pratiquement pas le groupe. J’avais découvert l’album le matin même et je l’avais écouté sur repeat toute la journée, trouvé un billet en revente in extremis, et rejoint Mary et Jacques que je connaissais alors qu’à peine. La FORCE COSMIQUE a fait son oeuvre, j’ai dansé comme une folle en avant-scène, trippé ma vie, sur le band, mais aussi trouvé ma place dans cette tribu de journalistes qu’est ecoutedonc.ca.

Beat Sexü, c’est donc mon coup de coeur bonheur de mi-année, la motivation pour faire mon ménage, l’armée contre la solitude du confinement, l’ambiance de mes partys de cour. (Noémie Rocque)

Foisy. – « Mémoires »

Ce qui m’a frappé le plus dans ce trip cinématauditif de Foisy., c’est sa douceur. L’auteur-compositeur-interprète chante doucement, sans filtre, tout ce qui lui passe par la tête, et assume sa vulnérabilité en ouvrant son coeur et ses émotions et montrant le tout à la Terre entière sans avoir l’air d’avoir trop de ressentiment dans le sang. Entouré d’une équipe du tonnerre (Antoine Corriveau, Adèle Trottier-Rivard, Cédric Dind Lavoie, Pietro Amato, Salomé Leclerc, entre autres), ce voyage dans les vieux films de famille de Foisy. nous fait sourire, pleurer et beaucoup réfléchir sur notre propre humanité. « Mémoires », c’est l’album parfait pour calmer une crise, panser des plaies ou juste se rappeler qu’il reste encore un peu de beauté en ce bas monde. Parfait pour ce début d’année beaucoup trop anxiogène pour beaucoup trop de gens. (Jacques Boivin)

Jimmy Hunt – « Le silence »

24 minutes, une poignée de mots sur de planantes guitares quelquefois nimbées de synthés éthérés. Un rythme et une progression étranges, qui rappellent les vents changeants précédant l’orage. De langoureuses lignes de basse et sa voix vaporeuse, ses textes toujours à demi-voilés, aux résonances d’un autre monde, microbiote. Et dans les interstices, le silence. Cet album de Jimmy Hunt s’écoute en boucle; dans le bruit du quotidien, il semble toujours se conclure trop tôt. (Marie-Ève Fortier)

Palissade – « Palissade »

Un groupe qui semble musicalement tout droit sorti de l’ex-URSS mais qui est originaire de Québec. Leur premier album homonyme augmente considérablement le niveau de qualité d’un répertoire post-punk/cold wave déjà fort impressionnant et justifierait très bien une notoriété internationale. Les textes intimistes et poignants livrés en français avec une voix de stentor par le multi-instrumentiste Thomas Denux-Parent sont couchés sur une musique stylée à souhait et extrêmement accrocheuse, gracieuseté de Martin Labbé, aka le spécialiste de la basse, et Catherine Roussel, que l’on retrouve aux claviers ici ainsi qu’au sein de Non-Lieu, projet parallèle qu’elle mène avec Thomas. Un clip fort réussi pour une pièce vraiment excellente a permis à Palissade de se faire une belle carte de visite et le reste de l’album ne déçoit pas du tout, le niveau de qualité étant toujours très élevé. (François-Samuel Fortin)

Klô Pelgag – « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs »

Klô nous avait déjà habitué à des albums criant de créativité et ce dernier opus n’en déroge pas. Nous voyageons au cœur des mers agitées pour enfin s’échouer sur une rive calme et conciliante, prospère à une remise en question. Klô Pelgag, joueuse professionnelle d’envolées lyriques, nous donne son cœur et ses humeurs sur un plateau, l’effet miroir fonctionne, un peu, beaucoup, toujours. (Charline Clavier)

Mara Tremblay – « Uniquement pour toi »

Uniquement pour toi, le 7e album de Mara, a frayé son chemin jusqu’à nos oreilles en mai dernier dans une période tumultueuse pour plusieurs d’entre nous. Dans un geste d’abnégation apprécié, elle a choisi de libérer ce réconfortant album aux textures riches et aux textes touchants. Musicalement, c’est concis, varié et souvent aérien. Au niveau des textes c’est comme un long tunnel au bout duquel on voit la lumière. Si ça ne va pas toujours aller, il y a beaucoup de beauté qui mérite qu’on embrasse la vie et qu’on s’accroche. (Je pense entre autres à la superbe On verra demain et à une merveilleuse déclaration d’amour maternelle sur Comme un cadeau.) Cet album fait un bien fou et sera pour moi à jamais associé à la résilience; un diamant parmi la riche discographie de cette chanteuse d’exception. (Julien Baby-Cormier)

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