Une autre année, une autre floppée d’albums. On en a écouté de la musique, en 2019. De la musique d’ici (surtout), mais aussi de la musique d’ailleurs. De la pop, du rock, du rap, du folk, voire du jazz (pas mal punk). Des gars, des filles. Des familles. Des vétérans et des recrues. Des valeurs sûres et des découvertes. Des nommés au Polaris, des gagnants à l’ADISQ.
Bon, y en a là-dedans qui ne créeront pas de surprises. Y’a du christie de beau matériel qui a été encensé aussi ailleurs. D’un autre côté, notre formule plus hiérarchill que hiérarchique nous permet de glisser quelques vrais coups de coeur qui méritent vraiment votre attention en cette fin d’année.
Malheureusement, comme à chaque année, nous avons laissé en plan de magnifiques albums qui vous auraient plu à vous aussi. On pense à Corps coquillage de Laura Babin ou à Upside Down de Bellflower, ou encore à L’éternel retour de Barrdo. Et on n’a vraiment pas changé de trottoir en écoutant le p’tit dernier de Raton Lover. ENTRE AUTRES!
Bon. Assez palabré (déjà que ça manque pas de mots en dessous), passons aux choses sérieuses et célébrons les 40 albums coup de coeur des membres de notre équipe.
Alaclair Ensemble – America Volume 2
Ce mixtape surprise d’Alaclair Ensemble, enregistré sur la route pendant les dernières tournées du groupe, est sans aucun doute un gros morceau de ce qui ressort de la scène rap québécoise en 2019. Ce collectif de chansons aux couplets de feu prouve qu’Alaclair Ensemble est au top de la game présentement. (Danaé Maltais)
Artistes variés – La Renarde, sur les traces de Pauline Julien
La Renarde, c’est les textes et les chansons tirées de l’œuvre de Pauline Julien, interprétés par 14 artistes féminines québécoises, comprenant entre autres Fanny Bloom, Klô Pelgag et Queen Ka. Lorsqu’on écoute La Renarde, on ressent l’émotion et la délicatesse qui se dégage de ce magnifique projet. (Danaé Maltais)
Atsuko Chiba – Trace
À défaut de parler exhaustivement de leur spectacle au festival OFF, j’ai décidé de placer l’album Trace d’Atsuko Chiba dans mon top 5. Après tout, depuis juillet que j’écoute cet incontournable record à maintes reprises. Tellement bien ficelé, Atsuko Chiba est l’exemple parfait d’un band tight en parfaite harmonie. Rien n’est laissé au hasard dans leur post-punk psychédélique qui nous défonce agréablement le tympan. Atsuko Chiba est une de mes plus belles découvertes de l’année, hands down! (Gabriel Tremblay)
Barker – Utility
La proposition la plus légère de mon classement. Un album électro sublime et complètement unique en son genre, où tout repose purement et simplement sur le pouvoir des synthétiseurs sans rajouter de beat ou de drum pour hocher la tête. C’est intelligent, minimaliste et ça va être très gentil avec tes écouteurs. (Nicolas Padovani)
Mathieu Bérubé – Roman-savon
Aussi mélodramatique qu’une telenovela mexicaine, cet album-concept de Mathieu Bérubé s’écoute d’une traite, même si on a parfois envie de recommencer plusieurs morceaux. Un gros album de pop de chambre où on se laisse emporter par la grosse voix suave de Bérubé et par les plus beaux arrangements qu’on ait pu entendre cette année. Nos radios manquent de pièces pop-rock comme Elle et moi, délicieuse, qu’on aurait envie de mixer avec Eye in the Sky d’Alan Parsons Project. Et vos vies manquent clairement de chansons comme La soudure, qui s’immiscent dans vos têtes pour ne plus jamais en sortir. Un travail colossal pour un résultat plus que convaincant. (Jacques Boivin)
Big Thief – UFOF
Rien de révolutionnaire dans la musique de Big Thief. C’est tout simplement du folk-rock bien foutu, porté par la voix efficace d’Adrianne Lenker et des efficaces musiciens de la formation américaine. C’était leur premier disque de l’année, le deuxième Two Hands est également réussi, mais moins poignant. (Julien Baby-Cormier)
James Blake – Assume Form
Ce tournant urbain de James Blake fut des plus mitigés par ses fans et médias. Alors que pour certains, plusieurs écoutes sont nécessaires afin d’apprécier la densité d’Assume Form, je n’ai pas eu ce problème. Je l’ai dévoré sans la moindre retenue, en me régalant au passage de toutes ses collaborations délectables. Barefoot in the Park avec la sensation espagnole ROSALIA est une pièce tout simplement splendide. Where’s the Catch? avec André 3000 allie electro et hip-hop à merveille. Bref, toute qu’une année pour James Blake qui a également prêté sa plume au bénéfice d’un essai sur la santé mentale. (Gabriel Tremblay)
Bon Enfant – Bon Enfant
Un premier album pour le groupe formé de Daphné Brissette, Guillaume Chiasson, Étienne Côté, Mélissa Fortin et Alex Burger. Avec des claviers et des sonorités rétro-pop, Bon Enfant possède une très grande maturité musicale et nous offre un album qu’on ne se tanne pas d’écouter. (Danaé Maltais)
Avec ce premier album du supergroupe Bon Enfant, on se replonge avec plaisir à une époque où tout semblait plus simple. De l’adult-rock qui rappelle parfois les Mac ou qui nous replonge dans une des périodes les plus prolifiques du rock québécois. Parce qu’y a rien qui change, tout est pareil. Cette collection d’onze morceaux est tout simplement jouissive. Entraînante. Mélodieuse. Juste sur tous les plans. Si les membres de Bon Enfant étaient nés 40 ans plus tôt, ils auraient un gros contrat avec un major (pis ils se feraient voler tous leurs masters, faque finalement, c’est peut-être mieux de même). (Jacques Boivin)
Lou-Adriane Cassidy – C’est la fin du monde à tous les jours
Certains albums nécessitent plusieurs écoutes avant qu’ils ne vous saisissent, mais l’oeuvre que nous a présenté Lou-Adriane Cassidy m’a captivée dès les premiers instants. Ses titres ont cette force décomplexante de faire écho à nos questionnements et nos expériences personnelles. Respiration restera une chanson que je chérirai pour un long moment. (Charline Clavier)
Elle a beau être tombée dans la marmite de potion magique quand elle était petite, Lou-Adriane Cassidy dépasse toutes les attentes. La jeune femme a su s’entourer d’une équipe de la muerte pour écrire, composer et endisquer cette collection de petites perles pleines de clins d’oeil à la pop française. Surtout, on voit mal comment cet album, comme sa créatrice, pourrait mal vieillir. Intemporel. (Jacques Boivin)
Chocolat – Jazz engagé
On attendait Jimmy Hunt et sa bande depuis quelques temps déjà et aucun regret. Cet album est tout à fait sensationnel. Satirique et à la limite du politiquement correct, Chocolat dépeint dans une suite de textes l’éloge presque vomissant de certains artistes actuels. (Charline Clavier)
Combien d’entre vous avez eu peur lorsque vous avez appris le titre du nouvel album de Chocolat? Un album double où Jimmy Hunt et sa bande de chocolatés ont mis le paquet. C’est solide du début à la fin, et même si c’est fucking long, on n’arrive juste pas à se tanner des riffs assassins et de l’énergie du groupe le plus bum au Québec. En plus, le ton satirique de l’album nous accroche un sourire qui a bien du mal à disparaître. (Jacques Boivin)