Bon Enfant : Lancement de « Bon Enfant » – Pub chez Girard, 14 novembre 2019

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C’était pas une soirée habituelle au Pub chez Girard le 14 novembre dernier. Au lieu de siroter leur bière ben tranquille, les clients réguliers de ce petit bar du quartier Saint-Sauveur se sont fait décoiffer par le beau rock québ de Bon Enfant.

Tout d’abord, ça a dû sentir l’invasion… Des hordes d’étudiants, de jeunes et de moins jeunes trippeux de musique – ça c’est nouzôtes – qui débarquent, avec leurs tuques pis leurs manteaux en feutre, j’imagine que ça peut être déstabilisant. Ça s’assoyait, ça se tenait debout, pas trop sûrs de quelle formule allait être préconisée pendant le spectacle. Après un boutte, les réguliers ont probablement réalisé que ça mordait pas, les mélomanes, et qu’en plus on était smatte. Nous, on attendait impatiemment l’arrivée du groupe, qui lancerait officiellement, à Québec, un premier album pas piqué des vers.

Pas long après, de vrais musiciens se sont installés sur la fausse scène, complétée d’un gros drap tie-dye en trame de fond, comme les T-shirts du band. C’est que Bon Enfant fait honneur aux influences seventies de sa musique! Ensuite, ça a commencé en douceur avec Ode aux pissenlits, nimbée de synthétiseurs. Apparemment, le groupe n’allait pas jouer les pièces dans le même ordre que l’album. 

Daphnée Brissette, la chanteuse, s’est ensuite lancée avec verve dans le premier couplet de L’hiver à l’année, solidement appuyée par les quatre autres musiciens. Un début en lenteur qui nous a suffisamment réchauffés pour le rythme plus groovy d’Aujourd’hui. Avec cette solide entrée en matière, le groupe nous a démontré qu’il saurait nous captiver tout le long, clients réguliers inclus! À gauche, à droite, des gens se dandinaient déjà et de nombreuses têtes blanches hochaient la tête d’un air approbateur. 

Bon Enfant enfilaient les pièces de leur album homonyme avec aplomb, suivant une progression remarquable. Encore une fois, si le groupe débute en tant que nouvelle entité, on sentait que le talent et le sens musical déborde chez ses membres. Guillaume Chiasson s’est gâté quelques solos de guitare bien sentis, Alex Burger assurait le groove à la basse, Melissa Fortin faisait briller les mille et un sons de ses claviers et Étienne Côté amalgamait sa voix avec celle de Daphné tout en frappant ses tambours. En fait, tous prêtaient leurs voix de temps à autre à ce projet au fil des chansons, ce qui donnait encore plus de force aux mélodies. 

Ça n’en prenait pas plus pour que les spectateurs chantent aussi les paroles, et ce en particulier sur Ménage du printemps. Après une transition style orgue d’église, on a plongé dans A l’abri, puis on a divagué sur Insomnie, un bonbon psychotrope pour les oreilles autant en spectacle que sur l’album. L’enthousiasme des habitués, à ce point-là de la soirée, dépassait presque celui des timides spectateurs. 

Entre deux « WOO! » d’une nouvellement convertie vraiment crinquée, justement, les cinq musiciens ont continué à nous émerveiller. En sandwich entre Liste noire et Faux pas, Daphnée a pris le temps de remercier le Pantoum. Ya de quoi! Grâce à eux, on a tous pu se retrouver ensemble dans ce lieu inusité pour apprécier un spectacle – à guichet fermé, rappelons-le – dans ses meilleures conditions – et ce sans test de son, rappelons-le. 

Visiblement réchauffés eux aussi par l’enthousiasme du public, les membres du groupe ont généreusement bonifié la festive Magie de jams avant qu’elle se termine un peu abruptement . Oups! Après tout, le groupe a joué – quoi – dix fois ensemble à date? Qu’à cela ne tienne, le quintette a enchaîné avec Petites batailles, qui leur a valu de chaleureux applaudissements d’un public qui en aurait redemandé, si le groupe avait eu plus de tounes. 

On a profité de la soirée tous ensemble après ça, afin de prolonger ce «beau moment romantique ensemble» et pour célébrer la vitesse fulgurante à laquelle Bon Enfant développe sa cohésion de groupe et se fraie un chemin dans les coeurs.

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