Jour 3
Depuis le début du festival, je n’avais pas vraiment exploré les kiosques du Trianon, salle adjacente à l’accueil de l’Élysée Montmarte.
Des plateformes de soutien aux artistes en passant par des expériences de spectacles en réalité virtuelle, ce n’est pas les projets intéressants qui manquent. On y croise d’ailleurs des visages connus. Saluons au passage Louis-Philippe Labrèche (Le Canal Auditif) et Dorian Perron (Groover).
Après une injection impérative d’espresso, place à la musique!
Suite à l’épluchette du programme, j’opte pour une dose de rock pesant. Après deux journées plutôt soft, j’ai commencé cet apéro avec aplomb avec le psychédélisme rafraîchissant de You Said Strange.
Ils ne sont peut-être que quatre, mais les membres du Fuzz Club font du bruit pour vingt. Une entrée en matière foutrement réussie pour les gars de la Normandie qui surfent sur la vague de leur premier opus Salvation Slayer sorti en juin dernier.
Pendant la pause d’une heure précédant le concert fortement attendu de Gaël Faye, j’en profite pour discuter avec un duo-électro pop que j’adore! Després est composé de Camille du même nom et de son acolyte Rafael Thuïa. D’ailleurs, c’est leur prestation au Moulin Rouge aux petites heures du mat qui clôture mon festival. J’oubliais, l’entrevue sera publiée dans la prochaine semaine, restez à l’affût!
La célèbre Cigale est le théâtre d’un programme double légendaire. Premier à s’élancer, la coqueluche franco-rwandaise Gaël Faye nous en met plein la vue.
En formule trio polyvalent, il est accompagné par le pianiste Guillaume Poncelet et la percussionniste Louxour. Alliant parfaitement sa poésie et ses raps, il invite la chanteuse brésilienne Flavia Coehlo à monter sur scène. Ensemble, ils interprètent Ballade brésilienne, un morceau qui se retrouve sur le EP Des fleurs dont la sortie est prévue pour le 2 novembre prochain. Personnellement, j’étais légèrement déçu de ne pas entendre Petit Pays, mais bon, son freestyle fire fire où la foule participe pleinement est un passage phénoménal.
Un exemple remarquable d’un artiste en communion avec son public.
Les 25 minutes suivantes relèvent du pur génie. Ce génie nommé Oxmo Puccino, pilier du rap français. Malgré sa notoriété déconcertante, l’humble poète malien est de passage pour tester du nouveau matériel en compagnie d’un DJ Viktor manique du scratch. Tout au long de son court passage, il réconforte ses plus vieux fanatiques avec l’interprétation de morceaux classiques comme L’enfant seul. Étonnamment, c’est un tube que je ne connaissais pas qui attire mon attention. Normalement cérébral et réservé, Oxmo lance Le sucre pimenté en mode crowd work à la sauce pop accrocheuse.
Au final, un quart d’heure que j’aurais définitivement multiplié par cinq.
Lorsqu’on explore un festival à l’étranger comme le MaMA, certains noms sur la programmation nous accrochent simplement par l’originalité. Mon assistance à la prestation du duo amoureux Madame Monsieur est issue de ce processus. Aussi liché en apparence qu’à l’audio, l’électro pop d’Émilie Satt et Jean-Karl Lucas est un véritable party d’enthousiasme sonore.
L’envie de danser est instantanée, et les sourires systématiquement contagieux dans le visage des spectateurs. Sans réinventer la roue, l’engrenage pop tropical enrobant Madame Monsieur leur va à merveille.
Pour terminer cette soirée, je rejoins les nouveaux copains de Després au sous-sol du Moulin Rouge. Se remplissant petit à petit au compte de minuit, la salle surnommée « machinerie » est la piste d’atterrissage de la chanteuse Camille Després et du multi-instrumentiste Raphaël Thuïa.
Combinez la voix chaude et aérienne de Camille aux samples new wave créés par Raphaël et vous obtenez un aller simple rétro-futuriste où l’électro des années 80 est à l’honneur. La poignante Hidesuccède aux rythmées Cheeky Love et Shiny Steel. La paire originaire d’Angers balance également son plus récent single, Ciel, où Camille troque l’anglais pour sa langue maternelle.
À la fin de la perfo, le parterre est plein à craquer, synonyme d’une musique magnétique qui a fait fureur.
Si je devais décrire le MaMA en trois mots : découvrir, échanger et profiter.
En trois phrases maintenant… Principalement composée d’artistes émergents, la programmation rayonne de joyaux méconnus du grand public. On apprécie la formule convention, où les discussions musicales permettent d’élargir son réseau afin de mieux faire face aux réalités du milieu. Finalement, un festival sans festivités n’est pas un festival.
À l’avenir, si vous êtes de passage sur Paris en saison automnale, le MaMA est à cocher sur votre calendrier.
Un immense merci à l’organisation qui a relevé plusieurs défis comme des changements de salles à dernière minute.
On se fait la bise, et à un de ces quatre! xx