The Submissives. Photo : Nicolas Padovani[/caption] 22h15. Le sol de la scène est jonché de draps, les micros décorés de tulle. Une lumière rouge inonde la scène. Telles six mariées cadavériques, les musiciennes toutes de blanc vêtues font leur entrée : The Submissives. Elles s’exécutent à la manière de pantins, sans parler, sans sourire, en se regardant à peine. Mise en scène qui accompagnait bien leur musique : une pop à saveur très sixties, mais où il semble toujours y avoir un hic. Le groupe cultive le malaise à coup d’accords et de notes presque justes, de rythmes décalés. Comparable à une boîte à musique déglinguée, la performance cringe des Submissives avait quelque chose de fascinant qui a su captiver l’auditoire. [bandcamp width=100% height=120 album=2184821419 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small] [caption id="attachment_39651" align="alignleft" width="300"] Brave Radar. Photo : Nicolas Padovani[/caption] On est restés dans une atmosphère similaire avec Brave Radar, qui savait toujours placer quelque chose de décalé dans sa musique uptempo et accrocheuse. Même en tapant du pied et en hochant de la tête, les spectateurs étaient ainsi tenus en haleine par cette imprévisible musique. Dans l’esthétique, la musique du groupe montréalais pouvait se rapprocher de celle de Genesis ou encore de Caravan. Si on comparait The Submissives à une vieille boîte à musique, on pourrait dire de Brave Radar qu’ils avaient le charme étrange du vinyle usé qu’on fait jouer un peu trop lentement. [bandcamp width=100% height=120 album=3015812186 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=973950779] [caption id="attachment_39667" align="alignright" width="300"] Pure Carrière. Photo : Nicolas Padovani[/caption] Du pop déconstruit et déjanté, il n’y avait qu’un pas vers le chaos expérimental. Pure Carrière, un pied dans chacune de ces catégories, nous a fait basculer. «Ben oui, ben non, ben oui», le public a suivi le groupe de Québec dans son délire musical, chantant avec eux les paroles et sautant sur place. Fuckés, festifs, planants, jouant avec une énergie contagieuse, les trois musiciens ont présenté du contenu varié et aux allures changeantes. On s’est tous assis spontanément pour la «toune introspective», juste avant d’être surpris par un Kyrie nouveau genre, puis animés par l’ivresse de solos déjantés. Pour les deux dernières pièces, un invité surprise s’est même montré la binette. Il faut taire son nom, mais on peut révéler qu’il joue dans VICTIME et qu’il écrit mes chroniques. [bandcamp width=100% height=120 album=3216995102 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]