Depuis plusieurs mois déjà, la Ligue d’improvisation musicale de Québec s’associe avec Le Pantoum pour nous offrir La Série improbable, un genre de hors-série par rapport aux vrais matchs de la LIMQ où les musicien.nes ne font que participer pour le plaisir sans compétition. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, mais je savais que j’allais avoir du fun.
Les participant.es de cette soirée du 21 avril, l’avant dernière de la série, étaient Frédérick Desroches (Roland et batterie), Martin Lizotte (clavinet et basse), Miriane Rouillard (Moog et flûtes) ainsi que Vincent Gagnon (piano et ping pong) le tout animé et dirigé par le maître d’oeuvre Alexandre Racine. Ce dernier débute la soirée en nous parlant de l’histoire du piano, en passant par son prédécesseur le clavecin, et invite les musicien.nes à y exécuter des pièces d’époque. On avance éventuellement dans l’histoire musicale du piano pour en arriver aux musiques contemporaines, le maître d’œuvre demande aux participant.es d’improviser une pièce de rock des années 1980 à la Guns N’ Roses. Avant d’attendre ce que les improvisateur.trices avaient à nous offrir, il décide plutôt d’offrir le choix au public entre cette option, un rock and roll à la Jerry Lee Lewis ou bien un disco. C’est le disco qui l’emporte haut la main, à mon grand plaisir, je dois l’admettre. Une belle occasion d’éclairer la boule disco du Pantoum et on est parti pour quelques minutes de musique dansante fort agréable avant de se rendre à l’entracte.
Alexandre Racine débute la deuxième partie de la soirée en demandant aux musicien.nes de créer une chanson d’ouverture de talk show. Il nous pointe alors un tableau d’animation de foule avec, entres autres, les actions « applaudir », « rire » ou « ovation » question qu’on se sente bel et bien dans l’ambiance d’un talk show. Dans la partie inférieure du tableau, c’est plutôt des « boutons » de télécommande : avance, ralenti, muet et pause. C’est pour le jeu suivant, si l’animateur pointe « avance » les musicien.nes doivent accélérer le tempo, « ralenti » est évidemment ralentir le tempo et « muet » veut dire de faire semblant de jouer. Ça a donné un méchant beau spectacle! Le jeu qui m’a le plus marqué, celui de la critique d’album, a suivi. On sépare les participant.es en deux groupes de deux, le premier fait la « critique » d’un album qui est alors imposé au deuxième. Par exemple, le duo de Martin et Miriane ont entre autres mentionné que le batteur chantait dans une langue inventée, ce qui a donné lieu à des faces tout simplement spectaculaires de Frédérick. Un autre moment fort a été lorsque Vincent, du groupe Ping Pong Go, a dû créer, tant bien que mal, un rythme avec une raquette et des balles de ping pong. Il est évidemment impossible de décrire l’entièreté de la soirée, il fallait définitivement être là et la vivre.
Je dois l’avouer, je ne connais pas grand-chose en théorie musicale, je suis incapable d’identifier les notes, je peux à peine évaluer si une note est plus aiguë qu’une autre. J’avais donc un peu peur que ce genre d’évènement ne soit pas pour moi, que ce soit vraiment pour les personnes bien calées en musique. Finalement c’est simplement du gros fun, ça reste tout simplement impressionnant de voir les artistes créer devant nos yeux des morceaux à partir de rien, avec certaines contraintes en plus. C’est d’autant plus spectaculaire de voir les quatre musicien.nes s’accompagner de la sorte et rarement ne pas être sur la même longueur d’onde. Honnêtement, je regrette d’avoir attendu aussi longtemps avant d’assister à une soirée de La Série Improbable. La prochaine, et dernière de la saison, aura lieu le 19 mai, toujours au Pantoum. C’est une journée fériée en plus, si je reviens à temps du Pouzza Fest, je serai présent sans hésitation.
Galerie photos