Pour citer Dante du film Clerks, « Je ne suis même pas censé être ici! » J’adore les deux groupes mais je devais être au spectacle de Virginie B dans la salle du rez-de-chaussée. Puisque le spectacle était finalement dans le studio du deuxième, au lieu de la salle du troisième qui n’était pas encore tout à fait prête, ça devenait donc possible de ne pas manquer aucun des quatres artistes du 12 octobre. Voici donc mon compte-rendu sur le lancement de « Fille poupée » par Crachat avec General Chaos en ouverture.
General Chaos
On est General Chaos, on a 15 ans et on est de Montréal.
Ça fait déjà un bon bout que j’entends parler de General Chaos, il y a vraiment une jeune relève sérieuse dans le punk montréalais et ce groupe en est un parfait exemple. Le trio a déjà beaucoup de spectacles derrière la cravate malgré son jeune âge, et ça paraît, le groupe est vraiment tight. Tout comme Crachat ensuite et Virginie B en bas, c’était officiellement soirée de lancement pour General Chaos. Après une démo et quelques simples, le premier opus complet du trio, « Outta My Way », est disponible depuis le 27 septembre. J’avais pris le temps d’écouter la galette avant le spectacle et j’ai vraiment apprécié, du punk rock qui s’écoute facilement mais surtout qui sonne super bien, c’est parfois dur de croire que ce sont des jeunes de 15 ans. Il faut dire que le trio s’est bien entouré puisque c’est Ryan Battistuzi qui a produit et mixé l’album, il a entre autres produits des albums cultes comme « Trompe L’Oeil » de Malajube ou bien « Les Matins de Grands Soirs » des Breastfeeders. Gros coup de coeur pour la pièce Bee Hive qui m’est longtemps restée prise dans la tête. Il y a vraiment une belle unité au sein de la scène montréalaise, on a droit à une reprise du groupe Conflit Majeur, autre jeune formation de la métropole. Bref, aucune déception avec Général Chaos, on comprend facilement pourquoi on entend déjà autant parler du groupe.
Quel ver d’oreille!
Crachat
J’ai déjà vu trois fois Crachat cette année seulement, le groupe ne semble jamais refuser une occasion de jouer, à mon plus grand plaisir. Mais j’avais un peu peur de ne rien avoir à dire de cette quatrième performance, heureusement le fait que c’était le lancement de « Fille Poupée » a rendu la soirée encore plus spéciale. Des fois je me demande comment un trio avec des paroles aussi dénonciatrices peut avoir des aussi gros sourires durant ses spectacles, c’est vraiment beau à voir. Le groupe semblait un peu déçu de devoir jouer dans le studio au lieu de la salle du troisième puisque beaucoup moins de personnes pouvaient entrer. Mais selon moi ça a vraiment relevé l’ambiance, ça fait un peu « show de salon » et ça colle parfaitement à la musique du trio. Les joyeux moshpits nombreux et on voit même du body surfing. Il n’y a peut-être qu’une soixantaine de personnes mais c’est les soixante plus crinqué.es qui avaient déjà leurs billets avant le changement de salle. Ça fait déjà un bout que l’album est enregistré, de nouvelles pièces ont déjà été composées depuis, on a donc pu entendre des nouveautés en exclusivité. Parlant de quelque chose d’exclusif, on entend une chanson avec le refrain « J’haïs les bands qui font des covers de Pennywise » ce qui m’a bien fait sourire. Je n’avais pas réalisé au début mais c’était en fait une reprise très punk de Chanson d’une Rouspéteuse de Lisa Leblanc, qui a l’origine chante « J’haïs les chansonniers qui font des covers de Johnny Cash. » Crachat a donc réussi à se surpasser et c’est sans aucun doute mon spectacle préféré du trio jusqu’à maintenant. Mention spéciale au décors diy qui inclut plusieurs poupées réparties un peu partout dans le studio.
J’avais tellement hâte de pouvoir enfin écouter cette chanson dans mes écouteurs, ça a toujours été une de mes préférées des spectacles de Crachat.
Deux lancements plus que réussis dans le studio pantoumien. Du plaisir, des moshpits, du body surfing, de la dénonciation du patriarcat, des jeunes de 15 ans qui assurent comme des pros, bref tout y était pour une soirée mémorable. Soulignons le travail colossal de Mya Perrier qui a fait la technique dans les deux salles, une vraie machine!