Petite Vallée 2024 : Récit de voyage désorganisé d’un photographe nostalgique (partie 1)

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Ce n’est pas chose simple que de savoir quoi écrire pour te raconter ce qui se passe au Festival en chanson de Petite-Vallée depuis ces 41 dernières années. Juste pour les douze jours que j’ai passés là-bas à la fin du mois de juillet, je pourrais te faire un roman. Mais je vais essayer de synthétiser, on n’a pas toute la journée. Petite Vallée, c’est unique. Ces ami.e.s qui deviennent de la famille choisie avec qui tu peux voir des ces performances mémorables de nos artistes préféré.e.s avec une proximité magnifique et déconcertante. Une gamme immensément variée d’émotions et de fêtes à toutes échelles, de jour comme de nuit. Niché au cœur de cette belle Gaspésie, ce petit village de 130 habitants a pu inspirer tant de projets, de musique ou d’artistes, tous arts confondus. Il ne peut donc qu’être un phare guidant l’été des mélomanes endurci.e.s bravant les spectaculaires paysages que nous offre la 132, d’un bout à l’autre. Goûter le terroir, vivre au rythme des marées et voir des ces couchers (et levers!) de soleil qui te laissent béat de beauté. C’est aussi ça, Petite-Vallée.

Et j’ai roulé, avec Alice, en direction du soleil couchant et du spectacle préfestival qui m’était tout destiné, soit oui merci et Charlotte Brousseau. Se faire accueillir en Gaspésie par la douce voix de cette dernière et des arrangements musicaux poignants, c’est un oui. Charlotte sait nous envelopper dans un cocon de douceur quand elle nous chante ses mots. Pour ce qui est de l’autre groupe de ce plateau double, je les ai photographié au début du mois, au FEQ. Et fin juillet avec ouimerci à Petite-Vallée, tous les éléments étaient en place pour que je passe une bonne soirée. Encore une fois une superbe performance d’un de mes groupes « chouchous » du moment. Un public tranquille mais ouvert à la découverte devant cinq musiciens talentueux aux accrocheuses mélodies. Mettons que ça commençait bien les 45 spectaclesque je verrai et photographierai dans ces 12 jours.

Cette année, tu aurais capoté. On a eu droit à tellement de moments inoubliables qu’on dirait que s’en remettre ne sera pas chose simple (et c’est un sentiment partagé par beaucoup de festivaliers, selon ce que j’ai pu entendre). Bon, par quoi commencer pour revenir sur cette 41e édition sous la thématique « Aïe Aïe la Maline ». Je t’ai parlé de ces grands artistes du Québec qui ont marqué ma vie musicale et qui ont pu passé devant mon objectif encore cette année? On parle plus d’artistes émergents, ici, mais je passe quelques lignes à parler de ces artistes bien établi.e.s et après on passe à la relève, c’est promis. La thématique était en place pour rendre hommage à Marie-Jo Thério. Je connaissais peu et son univers fut intéressant à découvrir que ce soit dans son spectacle solo ou l’hommage par une tonne d’artistes de la Gaspésie et d’un peu partout, ce format grandiose qui en rend émotif plus d’un. Un de mes spectacles coup de cœur du festival aura été le grand Marc Déry. Il nous a fait voyager dans son univers singulier, enchaînant les succès que j’ai crié à gorge déployée avec toutes les paroles en tête de les avoir déjà chantées mille fois (merci Maman!) Évidemment, j’ai aussi été conquis par le choix des musiciens, des membres de La Ligue d’improvisation musicale de Québec, Jerr Carrier et Patricia Deslauriers. Pouvoir photographier Michel Pagliaro était aussi assez spécial, ayant grandi avec ce rock québécois. Encore une fois, succès après succès et un public qui chante sans cesse. (Un phénomène assez récurent, au Festival en chanson.) Et je l’avoue, j’ai bien aimé chanter haut et fort tous les succès des BB avec Ludovick Bourgeois, un beau plaisir coupable et un assez bel hommage du fils envers cette carrière de son père et des beaux blonds.

Évidemment que Petite Vallée fut pour moi une belle zone de découverte, encore cette année. Je pense entre autres à Maïa Barouh qui m’aura certainement provoqué quelques déhanchements aux sons de sa flûte et de cet électro-pop plus que dansant et juste assez psychédélique. J’ai aussi été charmé par la prestation vocale de Rose Naggar-Tremblay dans la magnifique église de Grande Vallée. J’aurai aussi fait la grouillade de manière démesurée durant le spectacle de Sheenah Ko qui a captivé la foule avec toute cette puissance musicale quand elle habite la scène. Il y aura aussi eu Luciole et Luan Larobina avec le projet/défi d’écrire une chanson par jour, à partir de mots fournis par les festivaliers. On aura eu droit à des voix douces, une amitié évidente se créant entre les deux artistes au cours de ces dix jours de création et des chansons toutes aussi touchantes les unes que les autres. J’ai aussi pu voir pour la première fois le groupe VERANDA, qui propose un folk/country/bluegrass avec une joie de vivre débordante. On y danse, on y rit et c’est franchement efficace pour réchauffer une salle, un solo de violon ou de mandoline à la fois.

Tu sais que je suis autant en amour avec cet endroit, cet événement à cause de l’offre de spectacles d’artistes émergents des quatre coins du Québec qui est grandiose. Et la programmation de cette année, parsemée de groupes d’ami.e.s et d’artistes que j’adore, n’y faisait pas exception. Tout d’abord, la cohorte de chansonneurs 2024 qui nous offrent leur présence dans de multiples spectacles au cours du festival en était encore une de grande qualité. Tu sais, de ces artistes que je connaissais un peu dont tu apprends à découvrir l’univers et la personnalité flamboyante en étroite proximité durant ces douze jours. Cette année, la cohorte était composée de Bagaï, Émile Bourgault, FEU TOUTE!, FROU, Louve Saint-Jeu, Maud Evelyne, Sandra Contour et Velours Velours. Toutes ces personnes ont fortement contribué à rendre inoubliable cette 41e édition du festival. Que ce soit au détour d’un déjeuner au Camp ou sur scène les huit ensemble, il y a toujours une place pour elleux dans nos oreilles, autour du feu, à notre table. Belle Grand Fille au Camp Chanson aura été une des belles performances touchantes et vraies de cette édition. Un de mes coups de cœur du festival, je n’avais pas eu la chance de voir ce spectacle encore. L’authenticité et la douceur vocale de l’artiste me touchent beaucoup. J’ai aussi découvert Marion Cousineau avec cette poésie brute et cette présence vocale captivante. Cette année en était une spéciale aussi à cause de la pléiade d’artistes de la ville de Québec qui sont venus prendre un temps avec nous sur le bord de la mer. Tu te doutes bien que ça m’a fait sentir à la maison, ça. Je repense entre autres à Bonanza qui a ébloui les foules de son jaune citron flamboyant. Ça aura été la découverte de beaucoup d’ami.e.s du festival, avec raison. Du talent brut sur scène, des performances vocales impressionnantes et tout le monde qui danse, c’est ça qu’on a vécu avec le Prince Limonade ce soir-là. On a aussi eu droit à une journée de la programmation entièrement dédiée aux artistes de Québec. Je t’en parlerai bientôt.

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