Phoque OFF 2024 : Tous les genres sont permis à L’Ampli

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Si on se fie à la foule qui s’est massée à L’Ampli de Québec le 13 février dernier, on peut dire sans se tromper que cette série de vitrines mettant en vedette Vaëlle, Clara Dahlie, Maïa Davies et Lavande était plus qu’attendue. Florence BG vous présente un court résumé de cette chaude soirée.

Vaëlle

Univers dans les pastels de la barbe à papa, regard enluminé d’un maquillage précis, qui pourrait faire penser à la fois aux Na’vis d’Avatar et à un masque de bal futuriste. Vaëlle nous a livré une performance d’un professionnalisme affûté comme une lame de rasoir. Cette artiste, qu’on connaissait déjà bien pour sa participation à plusieurs autres projets musicaux, nous a cette fois-ci entraîné·e·s dans un véritable labyrinthe sonore. « Le rôle des musiciens, je pense, c’est de faire des chansons qui sont des câlins dans la noirceur d’un monde qui brûle », a déclaré Vaëlle peu avant la fin de sa – trop courte – période allouée. Si la noirceur et la flamme peuvent se côtoyer, c’est bien dans les mélodies de la jeune femme, qui était accompagnée de Mathieu Hébert (batterie) et Antoine Lemieux-Rinfret (claviers).

Clara Dahlie

Un regard à la fois audacieux et fuyant, une présence sur scène tant humble que terriblement solide, une voix qui se sait magnifique mais peut-être un peu freinée par le trac : c’est Clara Dahlie, jeune artiste de Québec qui a manifestement les moyens de ses ambitions – et qui le sait. Il s’agissait seulement de son deuxième spectacle, et elle n’a qu’un monoplage de sorti, mais je suis certaine qu’on n’a pas fini d’entendre parler de cette chanteuse aux sons à la fois R&B, pop et opéra. Sa musique et son souci du détail au niveau visuel, que l’on sent s’inscrire dans une démarche perfectionniste et mesurée (le visionnement du vidéoclip de Rengaine m’en avait donné l’intuition, le spectacle l’a confirmé), fusionnent les genres avec doigté. Luz a sans aucun doute été mon coup de cœur. Elle était accompagnée par Raphaël Laliberté-Desgagnés (guitare) et Gabriel Arseneau (percussions). 

Maïa Davies

Un mot : frappée. J’ai été frappée. Frappée d’étonnement, quand j’ai entendu les premières notes poussées par cette Montréalaise au visage pâle, aux cheveux noirs, des notes qui venaient des tripes. Je ne m’attendais pas à une démarche aussi raw. Seule devant son piano, dans toute sa fragilité mais surtout sa force revendiquée, Maïa Davies lançait à la foule un cri du cœur, celui d’une femme brisée par une relation toxique dont elle se remet progressivement. Si on aurait aimé un peu plus d’interactions en français, et une version peut-être écourtée de sa performance qui a largement dépassé les 20 minutes accordées (par respect et équité pour les autres artistes), Maïa Davies a sans aucun doute touché droit au cœur une grande partie de l’assistance par son authenticité.

Lavande

Seul band complet de la soirée, Lavande (nouveau projet de Meilo Spear-Lalande, dont le projet précédent s’appelait Mélodie Spear) a certainement mené à l’épisode le plus dansant de cette série de vitrines à l’Ampli de Québec. Avec cette belle brochette de musiciens composée de Louis-Solem Pérot, Julien Moisan-Labelle, Léopold Wasungu et Renaud Belles-Isles, on n’a pas du tout eu le temps de s’ennuyer, naviguant entre pop, rock des années 2000 et grunge. Si les paroles des chansons se rendaient un peu mal à nous (volonté artistique ou problème technique?), on a toutefois bien profité des interventions de Meilo, qui sait vraiment comment animer une foule.

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