Un samedi en compagnie de Peanut Butter Sunday (Entrevue + spectacle avec Dogo Suicide)

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Samedi 3 février le groupe punk acadien Peanut Butter Sunday était de passage au Pantoum, on a eu l’occasion de s’entretenir avec Michael Saulnier (guitare et voix), Normand Pothier (guitare et voix), André LeBlanc (batterie) et Jacques Binn (basse et voix) avant le concert. Le 23 janvier dernier le groupe de Baie Sainte-Marie lançait le simple Fort McMurray en prévision d’un futur album complet, leur premier suivant le mini-album « Quoi-ce y’a pour souper ». Cette nouvelle chanson parle de vouloir avoir du fun même sans argent avec une carte de crédit loadée. L’opus devrait contenir une dizaine de pièces, enregistrées en six jours de studio, aidé entre autres par la performance supersonique de Jacques, le bassiste. Quelques simples sont encore à prévoir dans les prochains mois avant l’arrivée de la galette, peut-être des vidéoclips aussi.

On a évidemment parlé du spectacle au Festival d’Été de Québec du mois de juillet où la formation a fait la première partie de Bad Religion et Green Day sur les Plaines. C’est environ sept heures avant le concert qui devait à la base avoir lieu sur la petite scène de la  terrasse du Manège Militaire que le groupe a appris qu’il serait annulé par la pluie et que la première partie sur les Plaines était maintenant disponible, le quatuor en a pleuré de joie. Sans aucun doute une occasion en or qui apporte de magnifiques opportunités pour un jeune groupe de la sorte. Le Phoque OFF, L’Impérial Bell (avec P’tit Béliveau) et les Plaines, après trois concerts à Québec, tous plus gros les uns après les autres, l’amour entre Peanut Butter Sunday et la ville de Québec est indéniable, peut-être même une des villes favorites au monde pour le quatuor.

Puis au Québec quand tu travel, il y a comme des différentes bières, moi j’aime ça il y tout le temps des différentes bières, et une bonne sélection non-alcoolisée. Ça déguste en tabarnak!

Le groupe a lancé sa tournée « Méga Tour 2024 » à Rimouski et Alma avant d’être du côté du Pantoum, la réception du public pour ces deux premiers concerts était vraiment au-delà des attentes. Autant c’est le fun pour eux de jouer devant leurs ami.es à la maison, ils mentionnent qu’il y a beaucoup plus d’occasions et d’endroits pour accueillir des spectacles au Québec, dont la scène punk est vraiment en santé. Il y a une plus grande culture d’aller voir des spectacles ici semble-t-il. Ça promettait donc pour cette troisième date de la tournée alors que le groupe local Dogo Suicide était en première partie.

Dogo Suicide

Je connais, de nom, Dogo Suicide depuis un bon moment déjà mais c’est vraiment en 2022 dans le cadre du Mini-Wild sur la rue St-Joseph que je les ai découvert. Depuis, le groupe a eu une ascension importante, peaufinant leur son vers quelque chose d’un peu plus expérimental. Le groupe composé d’Emmanuel Canadian (basse, voix), Nicolas Côté (guitare, voix) et Richard William-Turcotte (batterie, voix) fait son entrée sur My Heart Will Go On de Céline Dion, choix quelque peu surprenant tout de même. Comme c’est le cas habituellement, un buveur de bière anonyme s’installe sur la scène, se promenant parfois entre les membres du groupe ou s’approchant du public pour bien superviser le spectacle. Parmi les chansons jouées, on retrouve les trois pièces du EP de huit minutes « Le spleen de Dogo Suicide » disponible depuis novembre dernier. C’est un excellent exemple qui révèle où le groupe est rendu musicalement, ça passe du punk-rock au post-hardcore avec un soupçon emo. Un magnifique mélange d’influences qui fonctionne à merveille selon moi. Pour conclure le spectacle, le groupe demande un moshpit et le public ne se fait pas prier pour s’exécuter gentiment, le trio – quasi-quatuor – a définitivement ses fans bien en place en avant de la scène. La dernière fois que j’avais vu Dogo Suicide c’était en première partie de Mon Ami Souffrance dans ce même Pantoum, je l’admets, je ne trouvais pas que c’était un excellent fit. Cette fois-ci avec Peanut Butter Sunday, je trouve qu’on était beaucoup plus dans un élément similaire et ça m’a permit d’apprécier davantage ce que le groupe avait à offrir, en plus d’être conquis par le nouveau matériel.

Peanut Butter Sunday

C’est bon en tabarnak! -Léo Moffet, photographe

Peanut Butter Sunday fait son retour dans la Vieille-Capitale sous l’acclamation bien sentie du public réuni dans la salle de St-So. Le quatuor acadien a définitivement de l’énergie à revendre pour ce spectacle, c’est loud, c’est rapide, c’est festif, ça donne soif. Les deux guitares sont dans le tapis, la batterie fesse jusque dans le chest et la basse vient merveilleusement envelopper le tout. Les quatre musiciens ont une telle cohésion entre eux, que c’est un pur plaisir de les voir jouer ensemble, sans compter le charisme et la bonne humeur contagieuse qui transparaissent. Dans la salle, ça chante à tue-tête les paroles accrocheuses des chansons de « Quoi-ce y’a pour souper », y compris moi-même. __Les plus écoutées en ligne Soleil et Howard ont évidemment fait fureur live. __Une surprise, autant pour la foule que le groupe, le buveur de bière anonyme de Dogo Suicide est monté sur scène pendant que Peanut Butter Sunday jouait. Ça semble avoir plu aux acadiens qui ont considéré repêcher le buveur pour le reste de la tournée.

Michael, le chanteur principal, est allé faire un petit tour dans le public question de bien alimenter les moshpits, au grand plaisir des personnes directement devant la scène du Pantoum. Le groupe est resté plutôt discret niveau nouveauté, on a tout de même eu droit au dernier simple Fort McMurray mais aucune autre exclusivité malheureusement. Un show qui est passé tellement vite, on en aurait clairement pris davantage. Ça tombe bien, les quatre musiciens sont revenus pour un petit rappel, avant de terminer sur un point d’exclamation avec une reprise de All the small things de Blink-182, au grand plaisir des fans de pop-punk dans la place. Évidemment Léo et moi étions au premier rang pour chanter ce classique.

Autant que c’était toute une expérience, une petite fierté même, que de voir le jeune groupe de Baie Sainte-Marie fouler l’énorme scène principale du FEQ, il y manquait une certaine proximité que seule une salle de la dimension du Pantoum peut nous procurer. C’est donc aucune déception pour moi que d’avoir passé mon samedi soir en compagnie de Peanut Butter Sunday pour un show qui a foncièrement fait du bien à l’âme. Et quel plaisir que de redécouvrir Dogo Suicide qui a eu une évolution plus que magnifique dans la dernière année. C’était mon premier spectacle de 2024 au Pantoum et j’ai déjà l’impression qu’il restera parmi mes favoris au cours des onze prochains mois. J’espère voir la la chance de revoir la formation acadienne dans quelques festivals d’ici là.

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