Voyons, les titres d’albums à coucher dehors cette semaine! Après Laurence-Anne et son « Oniromancie », voici Solipsisme avec son « Labyrinthologie », qui nous place dans « un département hospitalier renfermant des patients en quête existentielle intérieure, pris dans le labyrinthe que représentent leurs pensées ».

Rien qu’à lire ça dans le communiqué de presse, on sait qu’on s’en va écouter quelque chose de pas ordinaire. Surtout que derrière la console, à la réalisation, on trouve Guillaume Chiasson (Ponctuation), un gars qui s’y connaît pas pire dans le genre de musique jouée par le groupe mené par François Lemieux.

« Labyrinthologie », c’est du psych rock particulièrement doux et extrêmement mélodieux. Le genre de musique que tu mets dans ta vieille minoune pour rouler pas trop vite sur des routes de campagne en fin de soirée. Un album où les pièces s’enchaînent sans trop de transitions, où le rythme ne change pas trop d’une pièce à l’autre, où la distorsion est juste assez omniprésente pour envoûter sans déranger.

Lemieux (voix, guitare, synth) et ses acolytes (Samuel Gaudreau à la guitare, Xavier Laprade à la batterie, Maxime Doyer à la voix et à la basse et Taylor William Fitzpatrick Johnson à la guitare) font de la dentelle dans un genre musical pourtant plus propice aux effluves de gaz, et ils le font bien. Nos oreilles sont constamment sollicitées, notre cerveau essaie de décortiquer chaque piste et on tente très fort de donner un sens aux textes colorés.

Il semble que comme moi, mes collègues aient beaucoup apprécié Almanac (avec Paige Dipiazza-Barlow de MIELS qui vient prêter sa voix envoûtante dans un registre qu’on lui connaît un peu moins) et Soleil sinistre/Fleurs déesses, probablement la pièce la plus audacieuse du lot.

C’est peut-être juste ça qui manque sur cette galette : un peu d’audace. Le groupe est resté sage, préférant clairement montrer qu’il maîtrisait son matériel plutôt que de prendre le risque de perdre du monde en chemin avec un rock psychédélique trop éclaté. On peut dire que sur ce plan, c’est très réussi : d’habitude, mes écoutes d’un album sont saccadées. Je tombe sur une toune un peu plus folle qu’un autre, je l’écoute 3-4 fois en boucle et je prends une pause pour décanter avant de passer à la suivante.

Avec « Labyrinthologie », je me rends du début à la fin d’une traite. En fait, c’est l’album au complet que j’écoute en boucle bien au chaud dans ma doudou, une tasse de chocolat vaporeux à portée de main.

Du très bon stock.