Festival d’été de Québec – 15 juillet 2023

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Pendant que la moitié de la ville n’en avait que pour la venue de Lana Del Rey, la fête « ska forain » battait son plein au Parc de la Francophonie… et c’était la « soirée entre ami.es » à la scène Hydro-Québec. Dans les deux cas, on y était, on vous présente ça ici :

Au Parc de la Francophonie…

Par Marie-Ève Duchesne

Mobina Galore

Après Carotté, c’était au tour du duo punk de Winnipeg Mobina Galore. Les deux musiciennes ont du plaisir (et ça se voit) : elles explosent sur scène et enchaînent leurs chansons Escape Plan et Whiskey Water. C’est pour moi et plusieurs autres festivaliers une belle découverte.

The Planet Smashers

Je n’étais pas surprise de voir les vétérans de la scène ska dans les artistes de ce soir. Voir les Planet Smashers, ce sont des retrouvailles avec de vieux amis et c’est exactement comment le chanteur Matt Collyer s’adresse à nous. Hautement énergique et content d’avoir plus que 6 chansons cette fois-ci, le groupe a créé une atmosphère de party qui a rapidement gagné le parterre avec un mosh pit. Toujours plaisant de voir la participation de la foule pour Surfin’ In Tofino.

Streetlight Manifesto

Le groupe du New Jersey mené par Tomas Kalnoky était attendu par ses fans et il a livré toute une performance. Streetlight Manifesto a débuté fort avec Everything Went Numb, pièce titre de cet album qui fête ses vingt ans cette année. Pour eux aussi, ce sont des retrouvailles avec les amis de Québec, comme le chanteur nous a appelé. Même si leur dernier album remonte à une décennie, cela n’a pas empêcher leurs fans ont chantés et de créer plusieurs mosh pits. Somewhere in the Between a terminé notre soirée haute en énergie, les jambes un peu fatiguées d’avoir autant sauter.

À la Place de l’Assemblée-Nationale

Par Jacques Boivin

Barry Paquin Roberge

La soirée entre amis a débuté du bon pied avec un de nos groupes chouchous (ce mot devrait revenir à quelques reprises), qu’on aime justement parce que la troupe sait comment mettre le party dans la place. (Étienne) Barry (, Sébastien) Paquin (et Alexis) Roberge ont sorti leurs plus belles chemises d’été, leurs lunettes de soleil les plus scintillantes et leurs sourires Pepsodent, et ils ont interprété, avec leurs ami.es (Anna Frances Meyer à la flûte et au vol de show, Jocelyn Gagné à la basse et à l’attitude punk et Jonathan Lafrance à la batterie et au foulard au cou), quelques pièces de leur répertoire dansant pas possible. Que ce soit celles de l’excellent « Exordium to Ecstacy » (ça fait deux fois en deux jours que je tape ce dernier mot… oh boy) ou du plus ancien, mais toujours jouissif « Voyage Massage », la belle foule (pour un show à 18 h) a pu chanter et danser sur ces magnifiques pièces ensoleillées qui donnent le sourire aux lèvres. On s’est même fait passer un Québec, comme le veut maintenant la tradition!

Jouissif.

Les Hôtesses d’Hilaire

Pas besoin de le répéter trop souvent dans ce texte, on aime Les Hôtesses d’Hilaire ici. Menée par un Serge Brideau particulièrement en forme (on voit que sa campagne électorale a été bonne pour le cardio) et en voix (as usual), on a eu droit ici à plus d’une heure de rock psychédélique d’une efficacité incroyable. Le quintette savait qu’il avait « Pas l’temps de niaiser », et il a mis toute la gomme devant un parterre qui était ma foi très, très, plein, et y’avait pas juste des fans des Hay Babies dans la foule, croyez-moi! En plus des pièces du dernier album (dont This Is My Pencil, avec l’aguise-crayon comme accessoire), on a voyagé dans le répertoire éclaté du groupe, notamment avec l’incontournable MDMA. On a même eu droit à quelques pièces de « Viens avec moi », l’opéra rock que votre pas très humble serviteur a vu quelque chose comme quatre fois. Et tant qu’à avoir la moitié du cast de l’opéra rock sur place, Serge a invité Anna Frances Meyer à venir chanter Post ta shit avec lui, et bien entendu, Les Hay Babies sont venues assurer les choeurs… vêtues d’un costume de homard ma foi fort savoureux.

À se rouler par terre de bonheur.

Les Hay Babies

Comment dire… depuis la première fois que j’ai entendu Fil de téléphone, je suis accro à ce trio acadien. Et difficile de rester de glace devant l’évolution incroyable de Julie Aubé, Vivianne Roy et Katrine Noël au fil des ans. En trois albums, elles sont passées d’une folk-pop quand même un peu convenue malgré sa grande efficacité (j’écris ça en écoutant « Mon Homesick Heart » à un rock vintage qu’elles ont remis au goût du jour sur un des meilleurs albums concepts sortis au Canada français depuis le début du millénaire. Ambitieuses et pleines d’assurance, les trois jeunes femmes sont aussi devenues rapidement de véritables bêtes de scène. Julie, c’est la douceur incarnée. Katrine, c’est celle qui se montre vulnérable derrière sa grande force apparente. Vivianne, c’est la punk qui est toujours à un cheveu de se déchaîner.

Bien sûr, « Boîte aux lettres », cet album concept inspiré par de vraies lettres trouvées dans une boîte, a eu une place privilégiée sur le programme de la soirée. Ça tombe bien, c’est l’album qui met le mieux en valeur tout ce que j’ai dit plus haut! Les morceaux les plus rock, comme Almost Minuit et Jackie, ont bien entendu été les plus appréciés du public, mais il fallait voir la foule réciter par coeur les paroles de Look At Me Now pour comprendre qu’on était entouré.es de fans fini.es comme l’auteur de ces lignes.

Accompagné solidement par Mico Roy – en double duty – à la guitare et Marc-André Belliveau à la batterie, ainsi que par Anna Frances Meyer qui est venue jouer de sa flûte magique sur quelques morceaux, le trio a réussi à nous faire oublier qu’il se passait peut-être un moment historique sur les Plaines. Le FOMO? Pas hier soir. Hydro-Québec was the place to be.

On va se rappeler longtemps de ce show. Pas pour ses feux d’artifice (y’en avait pas). Pas pour ses effets spéciaux (y’en avait pas plus). Pas besoin de ça quand on a tout le talent du monde et qu’on joue de la si belle musique.

J’ai hâte de voir où la vie va mener Les Hay Babies après ce cycle. Tout ce que je sais, c’est que rien ne peut les arrêter. En solo, à trois, à cinq, avec d’autres gensses, elles sont dans notre paysage sonore pour rester.

Oui, j’ai pleuré.

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