Ça faisait un moment qu’on avait pas vu Lisa LeBlanc à Québec. Voulant s’assurer que l’Acadienne se souvienne de son passage, le public de l’Impérial Bell était gonflé à bloc. On peut dire qu’il n’y a pas que la sève des érables qui monte à l’arrivée du printemps, mais aussi l’énergie qui fait danser. Voici un résumé d’une soirée qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Présenté par Lisa LeBlanc elle-même, le pétillant et scintillant LUMIÈRE était la parfaite première partie. Le projet solo d’Étienne Côté, accompagné par Cédric Martel à la basse et d’Elliot Durocher à la guitare, avait pour mission de « nous réchauffer le coeur». Le trio a débuté par LE.DÉFI.DE.L’AMOUR qui a fait dansé quelques spectacteurs, déjà prêts pour la suite. Même seul sur scène avec sa guitare, en chantant AMITITÉ. DÉCHUE. l’énergie de LUMIÈRE est présente. Il en a profité pour casser Chapeau de roue et Sacrifice, deux chansons de son album à paraître «GLAM». Je peux définitivement dire que la mission est accomplie. Espérons que la prochaine fois que je le verrai à Québec, ce sera pour un spectacle complet!
Accueilie sur scène telle une rock star par les cris de la foule et la fumée, c’est une Lisa LeBlanc toute paillettée et souriante qui a fait son entrée sur la scène de l’Impérial Bell. C’est Dans l’jus qui nous a lancé dans son univers chiac disco aux accents funk. Malgré ses paroles faisant référence à des périodes plus sombres de sa vie, l’Acadienne a trouvé un style qui lui va comme un gant. Particulièrement en voix cette soirée-là, la foule de l’Impérial Bell ne s’est pas fait prier pour chanter le refrain de Pourquoi faire aujourd’hui et sautiller sur place.
«Je pense qu’on va avoir du fun!»
Lisa LeBlanc
Une des choses que j’apprécie le plus de Lisa LeBlanc, c’est à quel point elle est reconnaissante et émue de l’amour qu’elle reçoit. Comme si elle était branchée sur l’énergie du public, les chansons Cerveau ramolli et J’pas un cowboy, de son premier album sont devenues encore plus électriques et énergiques que la dernière fois que je les ai vues en spectacle. Le temps d’un aller-retour au Tim Hortons de Rogersvile pour un « café double-double et trois timbits » et pour connaître les derniers potins du coin avec Gossip, le party a continué avec Entre toi pi moi pi la corde à bois. Les musicien.nes qui accompagnent Lisa LeBlanc donnent tout ce qu’ils ont et semblent avoir autant de plaisir qu’elle et c’est tant mieux pour nous, car ça donne un méchant bon spectacle!
Pour permettre à ses musiciens (et à la foule) de souffler un peu, c’est Kraft Dinner que Lisa LeBlanc nous a offert, seule sur scène accompagné de sa guitare. La pièce est dédiée à Serge et Geneviève, dont c’était la première danse à leur mariage. Ce moment touchant est une des facettes de l’artiste que j’apprécie le plus : elle sait se montrer vulnérable lorsque ça compte, mais ça ne sonne jamais faux. Devant le refrain chanté en choeur par la « Petite chorale de l’Impérial Bell », difficile pour moi de ne pas être émue. Mes émotions étaient déjà bien présentes, et elle a frappé directement au coeur lorsqu’elle l’a combiné avec l’introspective Lignes d’Hydro,une de mes préférées dont je connais les paroles par coeur. Pendant cette chanson, j’ai pris le temps de fermer mes yeux et me laisser porter par la musique.
Le temps d’enfiler son banjo pour le trio You Look Like Trouble (I Guess I Do Too), Gold Diggin’ Hoedown et Ace of Spades, on a l’impression d’être nous aussi pluggé sur le 220. Devant plusieurs Acadiens et quelques Brayons, ceux et celles qui n’ont jamais visité l’Acadie ont pu avoir un cours 101 de la gastronomie acadienne avec ses explications des ployes et de la fameuse poutine râpée, juste avant de jouer son Menu acadien. Affectueusement appelées « mes p’tites patates », il n’y a que Lisa Leblanc pour faire chanter à un public déjà conquis, son amour des patates, carottes et nabos (NDLR: des navets en Acadie) bouilis.
Juste avant d’aller au rappel avec la très funky Tite Gêne, c’est la très dansante Veux-tu rentrer dans ma bubble? qui a permis aux musicien.nes de montrer toute l’étendue de leur talent. Si plusieurs artistes ne veulent pas jouer leurs grands succès, car ils les ont trop joués, ce n’est pas le cas pour Lisa LeBlanc et Aujourd’hui ma vie c’est de la marde. Elle trouve toujours un malain plaisir à trouver une nouvelle façon de la jouer. Cette fois-ci, son groupe a fait quelques pas de danse et a chanté derrière un seul micro. C’est carrément impossible de ne pas accompagner Lisa LeBlanc pour un moment que je qualifieras de jouissif. Parce que des fois, dans la vie, rien ne se compare au fait de chanter à tue-tête et en choeur avec d’autres humains que «p’t-être que demain, ça ira mieux, mais aujourd’hui, ma vie, c’est d’la marde». La bande de Lisa a terminé notre party acadien avec Quoi-ce tu fais pour.
Oui, Lisa LeBlanc nous fait danser avec son énergie contagieuse, mais sa force, c’est aussi ses paroles qu’elle écrit et qui se chantent bien en groupe dans une salle de spectacle ou bien dans un festival près de chez vous.
Galerie photos