FRIMAT J2 : Un programme qui déménage

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Toujours au pays des pins gris, le soleil était au rendez-vous pour cette deuxième journée. Après avoir rafraîchi nos corps à la plage d’un petit lac bordé de forêt boréale, direction Le Prospecteur, la microbrasserie du coin pour débuter cette deuxième journée de musique.

5 à 7 avec Charlotte Brousseau

Accompagnée de Nicolas Lalonde à la voix et à la 2e guitare, Charlotte Brousseau a présenté des pièces de son répertoire présent et à venir. Elle s’est également merveilleusement approprié une reprise de Mat Vezio, Nos visages canons et Rien d’Étienne Dufresne. L’artiste s’est retrouvée émue devant un public plus qu’attentif. La température était parfaite sur la terrasse du toit du Prospecteur. Les paroles de Charlotte sont raconteuses et nous parviennent dans un flot fluide où on se laisse emporter facilement. Elle a ce don de captiver, de garder notre attention par sa poésie imagée. Nul besoin de camoufler cette puissance dans les artifices musicaux tel que ce spectacle acoustique nous l’a si bien démontré, et ce, jusqu’à ce que le son de la cloche de l’église marque les six heures du soir.

Bonus : Charlotte laisse Nicolas Lalonde nous présenter une pièce de son propre projet. C’est Conduite Intérieure qui nous initie à son univers fort prometteur à la prose douce et à la voix chaude.

Le programme principal

Feu toute!

Les riffs bien gras et dansants de Feu Toute! ont rapidement transformé le parterre en piste de danse. Il faut leur donner, il y avait abondamment de conviction et de détermination sur scène. Toutefois, le côté théâtral et humoristique, qui se veut parfois absurde et d’autres fois revendicateur, pourrait se peaufiner pour s’entendre sur une identité plus distincte. Néanmoins, la prestation s’est révélée des plus efficaces pour ouvrir cette soirée à en constater l’enthousiasme dans la salle.

Dumas

Pour la dernière fois, Dumas a présenté le spectacle de sa tournée de Le cours des jours. Son concept? Un voyage dans le passé avec les musiciens originaux de 2003. La cité de l’or était des plus enthousiaste, chantant, dansant et criant avec un Dumas rebondissant sur scène. Bien que l’artiste propose des airs musicaux rock auxquels on peut s’attendre, il est définitivement l’un des nouveaux pionniers de la musique d’ici, un classique qui sait encore attirer les foules. Il faut souligner la mise en scène, tant dans les costumes simples que les ballons de plage lancés par douzaine dans le public.

Après l’Asphalte

Quatuor paritaire constitué de solides musiciens, Après l’Asphalte a apporté une dose de pas propre après Dumas. Empreint d’une forte attitude, chacun des membres s’ancre sur la scène. Le violoncelle entre la main de Laurie Perron ajoute des textures presque Trad à leur punk-folk sale. Si vocalement, le timbre des voix ne se démarque pas, les paroles quant à elles racontent en visant la revendication quotidienne ou sociétale. À un moment, la formation souligne la présence des Premières Nations et des violences qui leur ont été infligées par le passé. L’interaction s’est conclue par un remerciement aux peuples autochtones qui nous accueillent sur leur territoire.

Gazoline

Dès la première chanson, Gazoline a réussi à ramener les festivaliers qui s’étaient installés à l’extérieur pour profiter du feu de foyer. Il y avait une ferveur sur scène qui se manifestait dans l’expression des musiciens. Notamment, une fois qu’on enlève la guitare à Xavier Dufour-Thériault, celui-ci explose sur les planches, sautant partout et escaladant les enceintes de son. À un moment, Xavier explique qu’ils ont adopté un nouveau style, la « tite calotte. Dans le fond, c’est comme une calotte, mais tu lui enlèves son essence, la palette. » Ils ont alors invité un courageux à monter sur scène pour faire couper la palette de sa calotte et rejoindre leur gang. Le courageux a quitté ensuite la scène en bodysurfing. Fou de même! Sur Ces gens qui dansent, le chanteur s’est lancé dans un mashup récitant LQGR song (OMG OMG), un petit délice pour les plus vieux de la salle. Bref, y’avait du plaisir sur scène et c’était contagieux! Le quatuor en a dedans et la proximité entre la scène et le public était parfaite pour créer une connexion mémorable.

La soirée s’est ensuite poursuivie avec un trio de rappeurs : Tito BP, Skiifall et Rowjay. J’avais bien hâte de voir Skiifall, mais je n’ai malheureusement pas pu assister aux spectacles de fin de soirée pour cause de migraine. Pour en savoir plus, je suis certaine que mes collègues médias sauront offrir une couverture à la hauteur.

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