Festif! 2022 : Deuxième journée sous le soleil

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Une journée amicalement musclée !

Deuxième journée du Festif! sous le signe du soleil. Décidément, le festival en a pour tous les goûts et continue de se démarquer par la qualité de sa programmation comme par l’originalité des lieux. 

Lou-Adriane Cassidy

Lou-Adriane Cassidy le fait depuis le début de l’été et elle n’a pas manqué l’occasion de le refaire à Baie Saint-Paul : l’autrice-compositrice-interprète de Québec est venue livrer une performance touchante, puissante et d’une sensibilité assumée sur la magnifique scène du quai.

Accompagnée d’une brochette de certains des meilleurs musiciens de la province, Lou-Adrianne s’est donnée toute entière. Ses textes colorés de vulnérabilité, combinés aux regards perçants qu’elle lance dans la foule et à son assurance percutante ne pouvaient pas, et n’ont pas laissé la foule indifférente.

Les cheveux dans le visage et l’énergie dans le piton, de l’authenticité et de l’assurance à revendre, on en prendrait toute la journée, de la Lou-Ad sur une scène enchanteresse comme celle-là.

(Vincent Thibault)

Show de piano surprise

Formule piano surprise au bout du quai. C’est sous un vent agréable et un beau soleil qu’est annoncé ce spectacle imprévisible! Je trouve par la bande passante ma cousine Julie dans les spectateurs que je n’ai pas vu depuis genre 10 ans grâce à mes cheveux jaunes flashs, devenus ma marque de commerce et servant agréablement de point de repère pour qui me cherche. Mon nom de code pour la fin de semaine sera donc pissenlit.

En premier, c’est Frederico Albanese qui s’installe au piano, pour nous jouer deux envoutants morceaux de son répertoire. Les yeux fermés, nous nous laissons bercer entre la houle de ses notes, les rires lointains sur la plage et celle des vagues au creux des rochers. Assis et à l’écoute, les festivaliers sont happés par le velours de la musique.

Privilège est le mot qui nous vient tous en tête à ce moment.

Vincent Roberge aka Les Louanges, s’installe à son tour avec bonhomie au piano, habillé d’une magnifique chemise colombe blanche en dentelle et portant un saillant pantalon rose pâle.

L’artiste nous gâte avec ses chansons dans une version acoustique presque jazz, pendant que les festivaliers claquent des doigts visiblement heureux de participer. Avec La nuit est une panthère, la magie opère et nous chantons en chœur ce hit incontesté et lancinant. La prestation unique a fini sur une chanson mélancolique d’amour, mais Vincent nous prévient ; À soir, son spectacle ne sera pas pour les doux ! Il sera par contre possible de le croiser dans les rues de Baie Saint-Paul pour fumer un bat.

(Mona Déry-Jacquemin)

Geoffroy

Et parlant de bat ! Quoi de mieux que d’en partager un avec du bon monde sur la berge pour Geoffroy sur la scène flottante !

Bouées et bateaux sont de sortis dans la boue des nombreux pas. Dans la bouillie grise de l’eau, les spectateurs sont survoltés sur leur morceau de plastique en face de la scène. Je me dirige comme une bonne madame qui t’chill sur l‘side vers l’arrière pour me rafraîchir là où l’eau retrouve une consistance à peu près normale. Il fait incroyablement chaud et c’est dans la bonne humeur que le spectacle devient salutaire contre les coups de chaleur. Je profite de ce moment de musique planante, assise sur les galets et ce, en compagnie de nouveaux amis de fortune. La pop sensuelle et la voix de Geoffroy coule comme la rivière et nous donne un répit pour la suite de la journée qui s’annonce amicalement musclée.

(Mona Déry-Jacquemin)

Anachnid

Une ambiance sombre, des paroles teintées de la souffrance de ses ancêtres, mais le sourire aux lèvres et débordante d’énergie, la performance de Anachnid sur la scène de l’Hydromel de Charlevoix vendredi après-midi sera sans doute un moment fort du festival.

L’artiste autochtone a ensorcelé la petite foule de ses textes aux influences variées, mélangeant habilement l’électro sombre aux vocalises rappelant des plaintes typiques de la musique cri.

Sa musique engagée rappelant l’histoire sanglante du colonialisme et inspirée de légendes traditionnelles a jeté un sort sur les festivali.ère.er.s qui en ont redemandé.

(Vincent Thibault)

Golden Dawn Arkestra

Décrire une performance de Golden Dawn Arkestra, c’est un bon défi. Le septuor éclaté originaire de Austin au Texas a une esthétique qui peut difficilement être décrite autrement que comme une combinaison de celle d’un culte, du métissage de cultures traditionnelles de partout dans le monde, de cirque et de celle d’un peuple extra-terrestre. Une bonne simulation de trip d’acide.

Les paillettes flamboyantes, l’énergie contagieuse de tous les membres du groupe et le volume à 11 ont mis les spectateurs en état de transe, obligeant les corps au mouvement.

Leur musique orchestrale, afro-futuriste et psychédélique est une recette explosive et surprenante. Si un.e ami.e est allée au spectacle, il ou elle va vous en parler.

(Vincent Thibault)

Orchestre tout puissant Marcel Duchamp

C’est une troupe de douze musicien.ne.s au look décontracté, débarquées au Québec de Genève en Suisse qui a accueilli la foule au Garage du Curé Exclaim! en soirée.

L’Orchestre tout puissant Marcel Duchamp, composé de xylophonistes, guitaristes, batteurs, chanteu.se.r.s, violonistes, alouette! n’avait effectivement pas besoin de costumes flamboyants pour en mettre plein la vue. La chimie était palpable entre les musicien.ne.s aux larges sourires qui naviguaient les polyrythmies avec aise.

L’épopée musicale qu’a été leur concert était analogue à une aventure dans une jungle sonore où les pas se transforment en percussions, le vent en cuivres et le chant des oiseaux en guitares et en voix. On a visité des sommets aux paysages colorés, descendu dans des vallées foisonnantes, grimpé des falaises escarpées et arpenté des sentiers paisibles.

À force d’avoir pris en haine toutes les servitudes
nous serons devenus des bêtes féroces de l’espoir.

Gaston Miron, paroles de la chanson Bêtes Féroces

(Vincent Thibault)

Les Louanges

Après avoir livré une performance des plus touchantes au bout du quai en après-midi, Vincent Roberge et Les Louanges étaient de retour, mais avec un objectif différent au Chapiteau Lotto-Québec : tout arracher.

«Fuck les microdoses.» Ont été les premiers mots sortis de la bouche du chanteur pop lévisien – ça a mis le ton pour la soirée. Malgré une panne de son en tout début de spectacle, le groupe a gonflé le chapiteau de décibels rassembleurs. Le groupe est passé à travers plusieurs des grosses chansons de Crash, leur dernière sortie.

Vincent était clairement heureux d’être au Festif!, prenant la parole à plusieurs reprises pour remercier ses musiciens, la foule et nous présenter les circonstances d’écriture de ses pièces.

La prestation s’est terminée avec un bain de foule pour Tercel où les spectateurs ont entonné «C’pa la fin du monde, messemble». Ça s’appelle finir sur un «high«.

(Vincent Thibault)

Dani Dorchin et la virée navette

Petite pause à Dani Dorchin dans le sous-sol de La Maison Otis. Dans la salle tamisée, l’artiste d’Israël joue percussion, guitare, harmonica et ce tout en chantant. Livrant un rock blues des plus magnifiques dans une atmosphère d’intimité, il était impressionnant de voir Dani évoluer avec ses instruments avec aisance, laissant cette impression de facilité là où des années de travail sont nécessaires.

On se dépêche pour aller prendre la navette près de l’hôpital et une ligne sympathique nous attend ; même chaud noir, les gens font la file poliment. Dans la grosse autobus scolaire, les festivaliers crient de joie en direction pour le pit à sable, endroit lunaire et étrange qu’est cette carrière. Des néons bleus se détachent dans le ciel et de magnifiques feux de camp parsèment le chemin jusqu’à la scène. Des machineries et des gros camions sont stationnés dans la noirceur, le visuel est à couper le souffle.

Gros Mené

Quand on chiale, on écoute pas le show !

Proverbe lunaire

Plusieurs personnes de l’avant quittent dès le départ et pour cause puisqu’un mosh pit violent n’attend pas l’autre, même notre Jacques national s’enfuit prestement tellement le mouvement de la foule est féroce. Pour ce spectacle, Fred et ses musiciens nous offrent du stoner lourd, des dérapages, Serge Brideau en curé et un Just-to-Buy-my-Love de p’tite mère. Une expérience inoubliable avec un groupe de génie dans un lieu tout droit sorti d’un fantasme de science fiction.

Simplement exceptionnel.

(Mona Déry-Jacquemin)

Les Shirley

Retour sur du Elvis, nous sommes survoltés dans l’autobus. Pendant que Let it Rock hurle dans les haut-parleurs, le chauffeur roule gaz au boute et zigzague dans l’euphorie des festivaliers qui dansent et claquent des mains. C’est un moment surréel et complétement jouissif ; après le film de science-fiction, voici venu le temps de la comédie musicale !

Si j’meurs dra là, ça me dérangerais même pas.

Moi à mon compagnon David Sanchez.

Nous nous glissons juste à temps pour qu’une des Les Shirley et ses musiciens de dernière minute nous brasse violemment avec amour. Nous avons même droit à une nouveauté qui sortira à l’automne. Enwaille direct dans le mosh pit, ça rock en s’il-vous-plaît ! 

Nous repartons, boobtapes aux vents, pour aller sur l’agréable terrasse de l’appart, flatter notre désormais chat de Baie Saint-Paul et regarder les étoiles jusqu’à ce que le sommeil nous trouve. Il faut bien qu’il nous trouve le maudit ! Nous n’en sommes après tout qu’à la deuxième journée et demain il fera chaud les amis !

(Mona Déry-Jacquemin)

Pour cette troisième journée Lysandre, Emma-Jean Thackray, Les Lunatiques, P’tit Belliveau, Le couleur, Dijah SB, Les Hay Babies, Lisa Leblanc, Salesbarbes, Zouz, Frankie amd the Witch Fingers, Mononc’ Serge, Québec Redneck Bluegrass Projet et bien d’autres ! 

Survivrons nous jusqu’au dimanche pour Saratoga à 4h du matin ? Croiserons nous Vincent Roberge perdu dans les rues ? Trouverons-nous un autre membre de nos familles ?

Lisez-nous pour connaître toutes ses réponses !

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