Du rock et de la chaleur avec Gawbé à L’Anti

PAR

Antoine Fugère

Comment rocker seul? C’est le pari qu’Antoine Fugère a relevé le temps de quelques morceaux en ouverture du concert de Gawbé donné jeudi dernier à L’Anti. Accompagné par son ami Korg, une boîte à rythme générant des pistes de percussions, Antoine a su montrer au public qu’il est possible de rocker avec des ressources limitées. C’est avec une attitude décontractée que le guitariste nous a servi des arrangements habiles et bien exécutés. Dès les premiers accords, on sentait déjà des influences bleues et un groove qui a instantanément fait bouger les têtes. Les pistes rythmiques pré-enregistrées à saveur électro, les mélodies de guitare planantes et la poésie sautillante livrée par une voix maitrisée donnaient aux pièces un caractère original. Ça donnait envie d’en entendre plus!

Gawbé

C’est devant une salle complète que la formation de Québec Gawbé, un projet mis en branle par Gabrielle Côté (chant et guitare), accompagnée par Jérémy Dufour (batterie), Mathieu Ferland (basse), Antoine Fugère (guitare) et François Fortier (piano), a livré son premier concert à L’Anti, également diffusé simultanément sur le web.

L’interprétation de la pièce Les miettes en ouverture a de tout suite donné le ton au concert où rock percutant et mélodies enveloppantes s’opposaient et se complétaient pour former un univers musical aux multiples facettes, mais avec une ligne directrice claire. Les arrangements, parfois un peu chargés, présentaient de façon générale un bel équilibre. Je pense notamment à Je me balance, une composition toute en nuance et en finesse où chaque instrument trouvait bien sa place.

La voix de Gawbé, à la fois douce et plaintive, impressionne par sa précision et le contrôle avec lequel elle se déploie. Aussi solide dans des morceaux rock que dans des pièces au arrangements plus intimes et minimalistes, on sent une grande polyvalence et une forme de sincérité chez la chanteuse.

Le groupe se distingue décidément par sa maitrise de l’art du break : omniprésence de ruptures instrumentales qui donnent du souffle aux chansons. La romance, mon coup de cœur, en est un exemple frappant et a su plaire à la foule énergique.

Décidément très heureuse de jouer devant un public nombreux et réceptif, Gawbé s’est présentée à nous dans le calme et la sérénité, en mettant tout le monde à l’aise. Elle a débuté les hostilités en présentant les musiciens qui l’accompagnaient, geste atypique, « pour que tout le monde se connaissent », a-t-elle lancé en rigolant. C’est effectivement l’impression qu’on avait dans la salle où tout le monde semblait se connaître et c’est dans cet esprit rassembleur que s’est déroulé l’entièreté du concert au plus grand plaisir de ceux qui ont pu y assister.

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