July Talk à l’Impérial Bell : Des gigawatts d’énergie!

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Lundi dernier, à l’Impérial de Québec, prenait place un programme double de bon vieux rock’n’roll qui a permis aux amateurs de guitare criante des quatre coins de la ville de se rappeler qu’avec de la bonne musique (et des spectacles en personne!), on va être capables de passer à travers un autre hiver, aussi inhabituel s’annonce-t-il.

Aussitôt arrivé dans la salle, le public a été accueilli par des affiches tellement remplies d’amour qu’on se demandait comment elles tenaient aux murs avec seulement un peu de gommette. Quand tu entres dans une salle de spectacle et que tu es accueilli par une aussi belle invitation à s’aimer, c’est un bon indice que le spectacle risque d’être mémorable.

July Talk, groupe Ontarien bien connu pour ses performances explosives, a choisi d’inviter Worry pour débuter la soirée. Le quatuor de rock alternatif de la capitale a réchauffé la foule avec un son qui rappelait le pop-punk d’Avril Lavigne et les mélancolies du secondaire. Cette belle dose de rock imprégné de nostalgie nous a permis de reconnecter avec l’adolescent rebelle en nous. Le quintette composé de Kerry Samuels à la guitare et à la voix, de Marianne Poirier (l i l a) à la voix, de Joey Proteau (Gaspard Eden) à la guitare, de Laurence Gauthier-Brown (Victime) à la basse et de Simon Choquette à la batterie nous a partagé leurs coins sombres pour nous aider à apprivoiser les nôtres. Ce sera un plaisir de voir le groupe continuer de se faire les dents sur la scène locale, lui qui n’en était qu’à sa deuxième prestation devant public (en formation complète).

Le vestiaire à 2,50$, les forêts de têtes et les bottes qui collent dans la bière renversée, c’était un plaisir de se retrouver finalement debout à un spectacle et July Talk nous a donné l’occasion d’en profiter.

Votre humble rédacteur a cherché pendant tout le spectacle pour trouver le fil qui branche Peter Dreimanis, le chanteur de July Talk, sur le 220V, sans succès. C’est toujours la seule explication qui semble logique pour justifier la quantité d’énergie que sa bande et lui font déferler sur la foule. Dès son entrée sur la scène, le groupe nous a partagé sa passion de vivre à 100 milles à l’heure avec le succès Picturing Love.

Une personne dans la foule m’a confié qu’elle avait oublié de qui July Talk était la première partie au FEQ en 2016 (c’était Red Hot Chili Peppers). C’est dire à quel point le groupe a une fougue irrésistible et une énergie hors du commun.

Le groupe a fait magnifiquement état de son expérience sur scène en nous offrant un habile mélange entre les chansons de leurs deux premiers albums, dont le son est comparable à un brasier, et celles de leur dernière sortie, où les mélodies rappellent davantage un poêle à combustion lente. Pris par la dynamique magnétique des deux vocalistes, la foule semblait rivetée autant qu’animée par ce spectacle dont l’intensité rivalise avec le brasier d’un feu de forêt.

La toujours aussi intense Leah Fay (voix) a une fois de plus séduit la foule de Québec avec son intensité libidique et son regard perçant. L’attitude des deux vocalistes, qui ont tout laissé sur la scène, était supportée de belle manière par Ian Docherty à la guitare, Danny Miles à la batterie, Josh Warburton à la basse et Dani Nash aux percussions et à l’accompagnement. Alternant entre leurs chansons les plus populaires (Guns and ammunition, Push and Pull, Summer Dress) et d’autres moins connues (Pray For It, Good Enough, Governess Shadow), le groupe laissait à la foule le temps de reprendre ses esprits avant de la relancer dans un ouragan de musique head-bangesque.

Tout au long de leur prestation, on aurait dit que la musique sortait directement d’eux, plutôt que de leurs instruments.

C’est une autre prestation électrique que le groupe a laissé profondément gravée dans la tête de chacun des spectateurs de l’Impérial, les laissant cruellement revenir chez eux dans le froid de la sueur qui imprégnait leurs vêtements.

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