Jérôme 50 (+ Antoine Fugère) à La Chapelle : bienvenue au camp de vacances!

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Notre recrue Charles Julien était à La Chapelle le 25 novembre dernier pour le spectacle de Jérôme 50. Il vous raconte la soirée comme si vous y étiez!

Antoine Fugère

C’est en cette soirée frisquette de novembre qu’Antoine Fugère et sa guitare se donnent pour mission de réchauffer nos cœurs avec un spectacle à l’ambiance feutrée et réconfortante. Antoine s’installe seul sur scène avec sa guitare et sa machine à drum affectueusement surnommée Korg. Il nous livre une performance intime donnant l’envie d’enfiler son plus beau sweatshirt de laine et de prendre une frette à ses côtés près du foyer.

Étant donné la proximité et l’intimité du spectacle, l’artiste nous offre une performance dissociée de son habituel rock. Il ne sacrifie pas pour autant le côté introspectif, cru et sincère de son catalogue, permettant ainsi à l’audience de connecter avec l’homme sur scène de façon plus personnelle. La foule ayant maintenant oublié la réelle saison, elle est maintenant prête pour le saut temporel qu’elle va bientôt vivre.

Camp de vacances chez Jérôme 50

On se transporte maintenant en été dans un camp de vacances animé par Jérôme 50 et son équipe de moniteurs motivés. Afin de bien définir la thématique du spectacle, on commence en force avec une interprétation de Si tu aimes le soleil, une chanson du dernier album de Jérôme, « Le camp de vacances de Jérôme 49 ». À la suite de cette chanson, on présente la compagnie de Jérôme, soit Simon Kearney a.k.a. Ficello à la guitare, Martin Plante a.k.a. Limonade à la basse, Gabriel Lapointe a.k.a. Sushi à la batterie et Boomerang a.k.a Antoine Lemieux-Rinfret au clavier.

La bande de moniteurs apporte immédiatement dans la salle entrain et complicité, de quoi mettre la foule dans une ambiance festive. Utilisant habilement une combinaison de chansons à répondre et de répartie bien placée, 50 invite les spectateurs à participer activement au spectacle dès les premières chansons. Un concept qui vient mettre un baume sur la dynamique plus calme et craintive que l’on connaît depuis le retour des spectacles à la suite du relâchement pandémique.

Jérôme et le groupe enchaînent ensuite avec la chanson Skateboard, tirée de l’album « Hierarchill ». Cette dernière établit très tôt dans le spectacle une attitude débordante d’une autodérision décomplexée qui nous suit tout au long du spectacle. Les moniteurs poursuivent avec leur adaptation de la célèbre chanson à répondre Boom-a-tchica-boom qui amorce l’alternance de chansons entre « Hierarchill » et « Le camp de vacances de Jérôme 49 » qui se poursuit tout au long de la setlist. C’est juste avant d’enchaîner avec Ouh la la que l’on a droit à une interprétation de Mario Pelchat de la part de Limonade. L’iconique Trois petit chats revisitée ne nous laisse pas indifférents, tandis que Jérôme se promène avec une présence sur scène et une gestuelle qui gardent notre attention tout au long du morceau. On change ensuite le tempo avec Chaise musicale qui nous rappelle à notre grand désarroi que nous sommes présentement assis et dans l’incapacité de danser.

Le spectacle prend dès ce moment une tournure aventureuse et fidèle à la thématique de camp de vacances. Jérôme laisse alors la place pour que les musiciens l’entourant démontrent leurs habiletés individuelles avec des solos prenant, autant à la batterie qu’à la guitare et à la basse. Ceux-ci parlent alors à la blague de Bring me to life d’ Evanescence et décident dans l’impulsion du moment d’en faire l’interprétation. Ensuite, le groupe dégénère et, dans un moment de spontanéité, décide de se lancer dans une interprétation de I’m just a kid de Simple plan, démontrant l’aisance et la complicité dont font preuve Jérôme et les autres artistes sur scène.

Nous avons ensuite eu la chance de témoigner de plusieurs prestations inédites. Jérôme invite le groupe à quitter la scène et invite l i l a à le rejoindre pour deux chansons en duo. Les chansons devraient faire partie d’un futur album enregistré avec une performance live. Elles présentent des textes réfléchis et imagés qui laissent présager un futur album apportant son lot de nouveau en termes de trame musicale et d’ambiance, sans toutefois mettre de côté la plume aiguisée de Jérôme. Ces extraits donnent l’eau à la bouche et donnent grand espoir que la prochaine parution étanchera notre soif de 50. Le groupe revient ensuite sur scène et termine le spectacle sur le dernier single de Jérôme 50, soit Tokébakicitte, ainsi que la populaire Hierarchill. Deux classiques sur lesquels nous devons nous rabattre pendant que Jérôme 50 travaille très très fort.

Jérôme 50 nous offre également un rappel rempli d’émotions. Il revient seul sur scène pour rendre hommage au père d’un proche maintenant admis en soins palliatifs. Une interprétation touchante de Jamais plus mort de Avec pas d’casque vient boucler la boucle du spectacle, rappelant que ce qui rend des soirées comme celle-ci spéciales, ce sont les gens qui nous entourent.

Dans ses compositions, Jérôme 50 sait très bien faire l’équilibre entre l’absurdité, la nonchalance, l’introspection et la critique, le tout sur une trame humoristique. Ces mêmes thématiques se retrouvent dans son spectacle, ce qui laisse transparaître l’honnêteté et la sincérité de son art.

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