Du 2 au 5 septembre, le FME (Festival de musique émergente) en Abitibi-Témiscamingue présentait sa 19e édition. Pour une deuxième année, le festival a su faire des pieds et des mains pour nous offrir une programmation riche et complète malgré les mesures sanitaires toujours en place et l’instauration du passeport vaccinal.
Comme chaque année, le FME est aussi l’occasion pour les différents acteurs de la scène de se retrouver, que ce soit pendant les spectacles ou lors d’événements réservés à ceux-ci. C’est un moment solidaire et festif qui permet de témoigner notre reconnaissance les uns envers les autres parce que la musique émergente, c’est une grosse histoire de cœur et une famille qui travaille ensemble pour faire rayonner ce que le Québec a de meilleur.
Différentes scènes intérieures et extérieures ont accueilli pendant les quatre jours du festival les différents artistes. De plus, des shows cachés étaient annoncés moins d’une heure avant ceux-ci. Il faut souligner que le FME était l’un des festivals de l’été qui avait prévu le plus de femmes à sa programmation! De plus, on y retrouvait plusieurs artistes de la diversité culturelle ainsi que de la diversité sexuelle et de genre.
Pour l’occasion, Marie-Ève, Noémie et Danae étaient à Rouyn-Noranda et vous rapportent ici leurs coups de cœur de la fin de semaine. Voici donc en ordre alphabétique ceux et celles qui les ont marqués!
Alias
Montréalais d’adoption, Emmanuel Alias est bien actif dans le milieu émergent et travaille sur plusieurs projets. Il fait preuve de versatilité et cela se manifeste nettement dans les pièces de It’s Not Funny Stop Smilin’, son premier EP sous le nom d’Alias. Sur scène, en plus de livrer une performance musicale psych rock déchaînée, le musicien s’est révélé des plus expressifs et possédait totalement la petite scène du Diable Rond. Ses interactions entre les pièces étaient constantes et pertinentes contribuant à l’attachement naissant du public envers l’artiste. Le microalbum n’a même pas encore un mois, mais on peut déjà présager que ce ne sera pas le dernier du multi-instrumentiste.
Par Noémie Rocque
Beat Sexü
Les festivalier.ères se sont réuni.e.s vendredi sur le bord du Lac Osisko de Rouyn-Noranda pour la prestation de début de soirée de Beat Sexü. Ouvrant le bal avec le génial titre Sempre Juntos, le groupe a ensuite enchaîné en présentant des extraits psych-pop, afrobeat et funk de leur dernier EP « Deuxième chance ». Parues en février, les chansons Si tu, Passion donjon et C’quoi ton signe du mini-album ont fait vibrer la foule. Des morceaux tirés de l’album « Deuxième fois » (2020) ont également été présentés. Jean-Étienne Collin-Marcoux (percussions, voix) a pris la parole pour nous dire de profiter du moment présent – en effet, pouvoir assister à un festival sous un soleil chaud de septembre est une chance inouïe de ces jours-ci!
Par Danaé Maltais
Calamine
Issue de la scène montréalaise, Calamine s’est entre autres fait connaître par son passage au Francouverte 2021. Tant par ses textes que dans ses interactions sur scène, elle s’exprime avec une franchise toujours juste pour aborder divers sujets dont la diversité sexuelle. Elle se décrit d’ailleurs comme une rappeuse queer, féministe et anticapitaliste. C’est sous ces couleurs qu’elle nous expose à d’autres réalités et ça fait du bien! Sur scène, Calamine était accompagnée de musicien offrant un son plus complet et des textures musicales plus franches qu’on en a l’habitude pour le genre. L’apport du saxophone contribue énormément en ce sens en ajoutant des rythmiques entraînantes aux pièces. Au programme on a eu droit à quelques nouveautés d’un prochain album à paraître. Restons à l’écoute!
Par Noémie Rocque
CBRAE
Très free punk tout ça. Les gens se sont regardés en se demandant si CRABE ferait un rappel. Le duo improbable a quitté en laissant résonner la distorsion de leur guitare et les tribulations de leurs séquences rythmiques. Juste avant la fin, nous avons eu droit à des Mii-xplications, tout de suite après la deuxième apparition de Mathieu Arsenault (Seulement) aux cris. Le set de CARBE, c’était comme une crise épileptique musicale qui sautait des rythmes latins au Cold Wave, du jazz à la distorsion, etc. On n’avait jamais le temps de se tanner, parce que les rythmes, les sons, les mélodies étaient en constant changement, et ce sans préavis. Entre deux remerciements, le groupe a joué plusieurs nouvelles pièces, ainsi que des titres qui figurent majoritairement sur Sentients, cet album réalisé à la gloire de la capacité de toute chose de posséder une expérience vécue. Première impression, les coups de batterie chirurgicaux, la guitare qui égratigne, les effets qui nimbent l’ensemble des sons sans cacher leur précision: c’était comme un coup de défibrillateur – ou peut-être de crabificateur. À ce moment-là, le groupe a pris le temps de présenter ses musiciens. C’était la première fois que je voyais le groupe, et l’heure et demie d’attente a valu la peine. On s’est installés là où l’on pouvait dans un Cabaret de la dernière chance assez rempli (le show affichait plus-que-complet et plusieurs personnes s’en sont mordu les doigts) en attendant fébrilement l’arrivée du groupe expéri-mathématique CBRAE.
Par Marie-Ève Fortier
Emma Beko
Emma Beko est montée sur la scène du QG avec Beau Geste aux beats. Elle avait recouvert la scène de centaines d’animaux en peluche et en avait complètement recouvert son pied de micro. En plus de ce décor, elle était habillée d’un t-shirt sur lequel on avait cousu d’autres t-shirts. Déjà, avant même qu’elle ne chante le moindre son, elle nous avait plongés dans son univers. Elle nous a d’ailleurs expliqué que toute sa vie elle s’était sentie un peu en marge et qu’elle espérait que sa musique puisse rejoindre les autres qui se percevaient comme différents pour qu’ils se sentent moins seuls à leur tour. L’authenticité et le naturel d’Emma Beko sont tout simplement charmants et sa voix juste et puissante complète parfaitement la proposition que l’artiste nous offre dans ce nouveau projet solo.
Par Noémie Rocque
Pour la suite, tourne la page!