C’est aujourd’hui qu’est lancé le vidéoclip Zugzwang de Mon amie Souffrance, quelques jours après le dévoilement de la programmation de l’édition 2021 de la Fête de la musique de Québec (FMQ). C’est d’ailleurs au cours de cet événement que j’avais découvert ce band québécois l’an dernier et qu’il avait figuré dans mes coups de cœur. J’avais alors été marquée par les agencements musicaux et ce style auquel je n’étais alors pas habituée. Pour ceux qui ne connaissent pas Mon amie Souffrance, le groupe composé de quatre amis (Dave à la basse, D-Boy à la batterie, v-drums au synthétiseur et Sébastien à la guitare) se qualifie lui-même de «Quatuor instrumental de Québec donnant dans les harmonies dissonantes, le jazz approximatif et les envolées lyriques visqueuses; quelque part entre le post-punk et le prog ». Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur le style de la formation.
C’est donc avec ravissement, mais aussi avec curiosité, que j’ai fait mon premier visionnement de Zugzwang. Sébastien Delorme, guitariste, me précise avant ma première écoute que les images sont tirées d’extraits vidéo de la famille de Charlotte Brousseau, auteure compositrice-interprète qui nous a offert la piste J’irai, tournés dans les années 60 à 80. Elle a fait elle-même le montage avec l’assistance de Sébastien afin de faire un amalgame cohérent avec la musique. On y distingue effectivement des scènes familiales typiques de l’époque, notamment religieuses, un spectacle aérien, des activités quotidiennes de loisir, etc.
Si l’écoute de la piste sonore seule est fort agréable, l’expérience est incontestablement différente lorsqu’on y juxtapose le contenu visuel judicieusement sélectionné qui y ajoute de la dimension. On se retrouve alors avec l’impression d’être devant une œuvre artistique complète où l’image sert la musique et où la musique sert l’image. Ce visionnement m’a tout de même suscité des interrogations et je n’ai pas pu m’empêcher de demander à Sébastien quelle était l’inspiration ou l’intention derrière la vidéo, s’il y avait un angle avec lequel je devais l’écouter et sa réponse m’a particulièrement amusée. Pour reprendre globalement ses mots, il me précise que chacun est libre de l’interpréter à sa manière et qu’il n’y a pas de mode d’emploi ou d’angle de réflexion en particulier à adopter lors du visionnement. Ses paroles m’ont interpellée, puisque cette liberté de percevoir et de ressentir me semble être un aspect central dans l’appréciation d’œuvres artistiques, comme on saurait apprécier une toile abstraite, par exemple. Je me suis donc ensuite laissée prendre au jeu d’écouter la vidéo à plusieurs reprises dans différents contextes et j’ai eu le plaisir de constater effectivement que l’expérience est différente d’une fois à l’autre. Je suis curieuse de savoir quelle sera la tienne, que tu connaisses déjà le groupe ou que ça soit une découverte.
Tu peux également écouter Zugzwang sur les plateformes en attendant leur présence au FMQ 2021. Reste à l’affût pour savoir le lieu et l’endroit de leur performance!