Foisy. – « Mémoires »
Sorti le 13 mars en même temps qu’on annonçait l’état d’urgence sanitaire au Québec, Mémoires est un baume sur des plaies vives. Le premier album de Foisy. nous donne 33 minutes de réconfort. La voix douce et fragile de l’auteur-compositeur-interprète nous ramène à notre propre sensibilité, et il y a dans les mélodies « pop de chambre » des dix chansons de l’album un effet « chocolat chaud pour l’âme ». Si, parfois, on a envie de faire des câlins aux artistes qui nous chantent leurs chansons écorchées, cette fois, le câlin, on a vraiment envie de le recevoir. Mémoires, c’est le plus beau des câlins qu’on puisse recevoir en ces temps difficiles. (Jacques Boivin)
Fuudge – « Fruit-Dieu »
Si, pour toi, la douceur pis la tendresse passent par du gros fuzz, du drum qui bûche pis un chanteur-guitariste qui doit ben dépenser 1000 calories par chanson, Fruit-Dieu de Fuudge t’est destiné. Le band mené par David Bujold livre ici une nouvelle claque à la figure qui fera la joie des headbangers québécois. Plus doux que son prédécesseur, grâce à quelques touches plus psych que grunge, Fruit-Dieu est l’album le plus complexe de la discographie du groupe, le plus mature également. Détrompez-vous, malgré son titre qui sonne comme une joke un peu immature, la complètement scato-awesome Beurrée d’marde est probablement la toune qui renferme le mieux tout ce que Fuudge à nous offrir. Non, je ne ferai pas de jeu de mots avec ça pis le nom du groupe, mais mettons qu’à partir de maintenant, le brun, ce n’est plus la couleur de l’amour, mais bien celle de l’Apocalypse. (Jacques Boivin)
Gaspard Eden – « Soft Power »
Véritable coup de cœur pour l’album Soft Power qui m’a permis de découvrir cet auteur-compositeur-interprète de Québec. Probablement l’album que j’ai le plus fait écouter à mes proches et amis, qui se prête autant à des après-midi hivernaux relaxes qu’à des soupers. À la fois accessible et différent. Les pistes, quoique uniques, forment un tout cohérent, ce qui en fait le genre d’album qu’on écoute du début à la fin sans même s’en rendre compte. Nul doute qu’il continuera à m’accompagner pour réchauffer les longs mois d’hiver. Un premier album pour cet artiste autodidacte et j’ai déjà hâte de voir comment évoluera le style et l’inspiration de Gaspard Eden. (Isabelle Bilodeau)
Geotic – « Oxperls »
Bandcamp a fait tellement de bien aux artistes cette année que plusieurs ont décidé de sortir des exclusivités aux premiers vendredis du mois. Ici je viens inclure cette performance en extérieur de Geotic, musique ambiante low-tempo incluant piano, tranquillité, bruit du vent dans les arbres et dans le micro pour une immersion complète. Morceau cool : Elinted (Nicolas Padovani)
Les Hay Babies – « Boîte aux lettres »
En 2020, je me suis fait une nouvelle chum : Jacqueline, une femme trop badass pour son époque partie de son Acadie natale pour aller vivre la vida loca à Montréal et dont on peut suivre les péripéties dans les lettres qu’elle envoyait à sa mère (mettons que c’était pas toujours aussi rose qu’elle l’aurait souhaité). Un album concept ambitieux qui montre le meilleur de notre trio acadien féminin préféré. Les textes sont magnifiques, les mélodies, les arrangements sont plus que solides, on se ferme les yeux, pis on se trouve dans un univers cinématographique des plus colorés. Comme Les Hay Babies, Boîte aux lettres est une vieille âme parfaitement à l’aise en 2020. (Jacques Boivin)
Je considère cet album comme étant la plus belle bouée de sauvetage du confinement. Lancé début mars, j’ai tardé à l’écouter pour ensuite le faire jouer à chaque jour. Teinté d’une pop vintage assumée, les trois artistes nous racontent les histoires qu’a pu vivre Jackie dans les années 60. Une certaine résonance fonctionne encore, et on embarque dans ce voyage dans le temps. La légèreté qui émane de tous les titres, même ceux dont l’amertume aurait pu prendre place, donnent aux minutes d’écoute une envie de danser seul.e avec soi-même et se laisser du répit, enfin. (Charline Clavier)
Jimmy Hunt – « Le silence »
Cet album est aussi magnifique qu’il est concis. (Jacques Boivin)
Joyfultalk – « A Separation of Being »
Projet électro expérimental de Jay Crocker venant de Nouvelle Écosse. Beaucoup d’inspirations sont évoquées dans ces 3 morceaux qui répètent la même mélodie dans plusieurs styles musicaux (japonais, classique, électronique, jazz entre autres) pour donner un tout à la fois vibrant, hypnotisant et rafraîchissant. Morceau fou : Part III – Liquified then evaporated. (Nicolas Padovani)
Mirabelle – « Late Bloomer »
Impossible pour moi d’exclure Late Bloomer de mon top de fin d’année. Depuis sa sortie en mai dernier, l’album a meublé tellement de mes matins en m’aidant, de concert avec la caféine de mes lattés, à sortir des bras de Morphée ou à simplement prolonger la douceur de mes grasses matinées. L’ambiance vaporeuse que nous y propose Laurence Hélie a su également m’accompagner dans mes réflexions solitaires qu’a mis en lumière le confinement, comme une sorte de présence bienveillante empreinte d’espoir. Un album doux à écouter encore et encore. Merci Mirabelle. (Noémie Rocque)
Mon Doux Saigneur – « Horizon »
Vous rappelez-vous que, dans une autre vie, Mon Doux Saigneur a sorti un album et que c’était CETTE ANNÉE? On dirait que ça fait dix ans, et pourtant je ne me tanne toujours pas d’écouter Horizon. Horizon, c’est un paquet d’émotions livré en toute simplicité, avec la sagacité dont Emerik St-Cyr Labbé sait faire preuve, et en trame de fond la passion pour la musique qui se ressent chez tous ses musiciens, jusqu’au bout de leurs ongles. (Marie-Ève Fortier)
Mort Rose – « Nés pour aimer »
Les gentleman au grand cœur nous ont offert un premier album haut en nuances de rose. Leur kitsch est savamment dosé et allié à une pop de charme contagieuse. On a envie d’écrire des « je t’aime » sur des bouts de papier, d’avoir des gestes de grandeur romantique presque absurde et de se lamenter d’un amour incompris sur le sol de sa chambre d’adolescence. Mort Rose donne aux écueils des futures adultes une poésie et un envie de retour en arrière. Nés pour aimer donne raison aux naïfs, aux amoureux et aux candides. (Charline Clavier)