Foisy. – « Mémoires »

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Allô, cher lecteur.

J’te vois sur ecoutedonc.ca, pis je crois t’avoir déjà vu du côté de nos « critiques » d’albums. Je mets critiques entre guillemets parce que tu sais aussi bien que nous qu’on parle principalement de ce qu’on aime, pis qu’on n’aime pas faire de la publicité, même mauvaise, aux trucs qu’on aime pas.

Tu comprendras donc que si je te parle du premier album complet de Foisy. intitulé Mémoires, c’est parce que je l’ai bien aimé.

Mais… vois-tu, dire que je l’ai bien aimé, ça serait mentir un brin. Parce que depuis la première écoute, je suis un peu sur le cul.

Mais il faut pas
Trop s’en vouloir
D’aimer encore

Je suis les alentours

Aussi bien te le dire tout de suite : Foisy. ne chante pas comme Garou, Sylvain Cossette ou Bruno Pelletier. Foisy. a un petit filet de voix qui sonne très timide, mais qui montre à quel point l’auteur-compositeur-interprète est une petite boule d’amour.

Mémoires, c’est des centaines d’heures de films de famille des années 1950, 1960 et 1970 qui ont inspiré Foisy, qui s’est servi de ces films comme fondations pour cet album qui nous parle doucement, et lentement, de l’amour sous toutes ses formes.

Tu te souviens de Pays, le dernier-né de Philémon Cimon? De Ceci est une espèce aimée de Saratoga? C’est pile-poil à mi-chemin entre le cinéma-vérité et la lettre d’amour que constituent ces deux albums.

Entouré d’une équipe légendaire (Antoine Corriveau – qui réalise également l’album, Adèle Trottier-Rivard, Cédric Dind-Lavoie, Pietro Amato – qui est vraiment en feu ces temps-ci, Guillaume Bourque, Lise Millet… et Salomé Leclerc – qui tape vraiment doucement sur des trucs), Foisy. arrête le temps sur Mémoires et exige de notre part une écoute attentive.

Pendant les 33 minutes que durent les dix chansons de l’album, nous chante l’amour, la tendresse, l’esprit de famille et de communauté et ce, dès les premières notes toutes en cuivres et en piano de la tendre Mémoires I. Les bruits ambiants qu’on entend également nous donnent l’impression d’entrer dans un grenier où Foisy regarde ses vieilles bobines. On entre tout discrètement dans l’univers de l’auteur-compositeur-interprète. De sa voix fragile, Foisy chante doucement, comme s’il se parlait à lui-même en regardant ces vieux films. On l’écoute attentivement, l’histoire va être intéressante.

La poésie de Foisy est simple, mais c’est ce qui fait son charme. Les mots du quotidien sur lesquels il s’appuie ont une belle couleur que vient adoucir Adèle aux choeurs. Les anniversaires brille par sa la naïveté du ton qui fait un beau pied de nez à la lucidité du propos. On ne peut s’empêcher de sourire lorsque les instruments à vent viennent rendre plus solennelle cette ritournelle.

Quand c’est à ton tour
De te laisser parler d’amour
N’encercle pas juste un jour

Les anniversaires

Bye-Bye, c’est le genre de chanson que tu te tannes jamais d’écouter. Un brin Karkwatson sur les bords (la fusion est voulue), cette pièce est l’une des plus « entraînantes ». Foisy et ses amis se sont payé tout un trip ici. Les arrangements ici sont complètement fous, la basse nous transperce là où ça fait mal et Foisy fait de la haute voltige vocale avec Adèle Trottier Rivard, ce qu’il continuera sur Bienvenue, qu’on ne réussit pas à écouter sans frissonner.

Mon corps est un corridor
J’aimerais sauter par-dessus bord

Bienvenue

La voix fragile (mais si sincère) de Foisy est de retour sur Les longues migrations, un morceau qui respire la douce mélancolie et qui réussit à rentrer tellement de stock et de progressions en trois minutes et demie qu’on est presque déçu quand la chanson se termine.

Le point culminant ce cet album, c’est Geneviève Desrosiers, écrite comme un mot doux à la poète qui semble avoir beaucoup inspiré Foisy. Il y a tant de beauté dans cette seule chanson, tant de douceur dans la simplicité de sa mélodie (malgré l’instrumentation de plus en plus complexe au fil de la chanson), tant d’émotions dans ce « Nombreux seront nos ennemis / Tu verras comme nous serons heureux » chanté en choeur par toute la bande, qu’il devient difficile de ne pas verser au moins une larme.

On sort du grenier à Foisy la tête remplie d’images. Avec l’envie d’aller retrouver ses proches. De se tenir collés, au chaud. D’aller réchauffer quelqu’un qui en a bien besoin. Mémoires nous fait du bien.

Le genre d’album qu’on a besoin quand on ne peut pas sortir de la maison.

T’écouteras ça. Pis tu te fermeras les yeux. Ça va être comme si Foisy. était avec toi.

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