Les Louanges, Maky Lavender et Yseult : Unis par le hip-hop

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Les Louanges (+ Maky Lavender, Yseult)
Impérial Bell, 28 février 2020

Si nous pouvions avoir des doutes sur la complémentarité du trio d’artistes que nous avait préparé 3E, rapidement nous avons pu constater les influences hip-hop qui unit chacun d’entre eux dans l’expression de leur identité propre, différente certes, mais complémentaire.

Maky Lavender

Maky Lavender a été le premier à se mouiller. Accompagné de son homme de son, il a réchauffé le parterre en hibernation. « Je veux voir tout le monde danser, on va faire fondre la f**king neige » s’écrie-t-il dans le micro. Malheureusement, les basses souvent trop puissantes enterraient la musicalité des pièces, et de ce fait même, la voix de Lavender. Celui-ci a su largement compenser ce manque par son énergie. Ayant découvert son intérêt pour la musique par la danse, le rappeur bougeait avec aisance, donnant à l’assistance l’envie d’en faire de même. Son programme était composé de ses monoplages, dont l’accrocheuse Cheese offerte en finale, et de nouveautés issues de son album … At Least My Mom Loves Me qui paraissait à minuit ce soir-là.

Yseult

Maky Lavender s’était enflammé sous les projecteurs, mais ce n’était rien à côté de la bête de scène qu’était Yseult. Rentrant telle une lionne avec son énorme crinière, elle a attaqué les gazelles de l’auditoire, poussant des notes de soprano sur Noir avec une facilité déconcertante. La femme féline s’est acharnée sur ses proies québécoises, poussant toujours la participation du public à un second niveau. Sur Diego, elle est allée jusqu’à séparer le parterre en deux clans le temps d’un dancing battle. « Québec, vous êtes chauds » s’exclame l’artiste arrivée de France deux jours plus tôt.

Il faut lui donner, Yseult Onguenet a du cran! L’ancienne participante de La nouvelle star a fait sa place, fondant sa propre étiquette de disques afin de réaliser son matériel comme elle l’entend. C’est un symbole de l’émancipation féminine, tant dans sa démarche artistique que dans sa façon de bouger sur scène, dansant sensuellement et exprimant la féminité d’un corps qui ne rentre pas dans les standards. Et elle est resplendissante!

Après autant de fougue, la chanteuse termine sa prestation avec Corps, une pièce douce, mais puissante, qui traite de la fragilité humaine. Accompagnée à merveille des mains de son pianiste, elle a su conquérir le cœur des spectateurs. Gageons que ce ne sera pas son dernier voyage au-dessus de l’Atlantique.

Les Louanges

Après la lionne, la panthère tant attendue! Et là aussi on joue dans la ligue des gros matous! Vincent Roberge et ses musiciens sont débarqué comme des vedettes internationales. Nul doute, il y a du travail de mise en scène sur ce show-là et notre félin principal sait entretenir son public par ses mots comme par ses grouillades. Et ses fans lui témoignent largement leur appréciation, comme lorsqu’ils l’ont applaudi une bonne minute sur Westcott, engendrant l’émoi dans le regard de l’artiste qui faisait salle comble pour une deuxième fois en quelques mois.

Le show était une supplémentaire. Ceux qui avait assisté au spectacle des Nuits FEQ en novembre dernier ont eu droit à quelque chose de relativement similaire. Roberge s’est toutefois permis de petits ajouts dont un ad libitum sur Tercel, poussant les octaves alors que la foule chantait en boucle « C’est pas la fin du monde messemble. » Et la voix de Roberge, parlons-en! Si un timbre aussi particulier pourrait laisser des incertitudes sur la justesse du rendu en salle, le jeune homme sait se défendre et impressionne encore une fois.

En fait, la totalité des six membres du groupe sont tout particulièrement talentueux. On savait déjà que son « drummer y tappe, » mais on ne peut pas passer sous silence le travail plus qu’impressionnant de Félix Petit à qui on doit le son aussi accrocheur du projet depuis La nuit est une panthère. En plus de se démarquer par la force de son saxophone sur des pièces telle que Jupiter, il sait se tailler une place sur les planches malgré l’énorme charisme de Vincent Roberge. On a d’ailleurs pu voir les deux bêtes s’affronter de leurs instruments sur Guérilla. Malgré ce vrai combat de coqs, les deux hommes s’apprécient, s’échangeant même un baiser au moment où Roberge nous présentait l’ensemble de sa faune.

Qu’on est déjà vu ou non Les Louanges, le groupe continue d’impressionner et de rassembler les spectateurs. Leur musique accrocheuse et riche, leur dynamisme contagieux et leur mise en scène digne des grandes scènes ne peut que se traduire en un succès quidurera encore longtemps. Après avoir rempli par deux fois l’impérial, inutile de vous dire que la place d’Youville débordera le 10 juillet prochain!

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