Encore une fois, District 7 production nous avait concocté une soirée haute en couleurs. La mise en bouche, ou plutôt en oreilles, par les Montréalais Twenty-one Twenty a rapidement réveillé le public par leur son fortement inspiré des grands noms des années 1960 tels que Bob Dylan, Etta James et les Rolling Stones. Les trois jeunes hommes vêtus de leurs habits rétro se mariaient à merveille à la soirée. Armé d’une excellente présence scénique, le chanteur nous a diverti de ses nombreuses expressions faciales alors que de son côté, le guitariste était tout simplement envahi d’une fougue ardente!
L’audience, constituée de milléniaux parsemés de quelques quadragénaires, était à l’image de celle des groupes indés : bras tatoués, longues chevelures masculines, vêtements amples et looks décontractés. Plusieurs arboraient fièrement leur t-shirt de Forest Boys. C’est donc devant un public déjà conquis que le groupe de Québec est monté sur la scène pour nous téléporter vers les années 70-80 avec Fashion, premier titre de leur micro-album.
Toutefois, seulement quatre des cinq membres habituels nous faisaient face, la basse étant assurée par Martin Plante (Raton Lover) en remplacement de Félix St-Pierre qui s’était malheureusement cassé le coude en ski. Le bassiste me confie toutefois que de pouvoir assister au spectacle de l’extérieur lui inspire de nouveaux concepts de mise en scène. Le tout semble prometteur.
Malgré cette suppléance, dès les premières notes, le groupe a réussi à créer l’ambiance festive qu’on lui connait. Dans un programme mélangeant les nouveautés issues de leurs derniers jams aux chansons qui figurent sur Boys Like Having Fun, ils ont rapidement mis le feu à la salle, du moins à littéralement faire monter la température. Un rassemblement de corps en mouvement rassemblés dans une salle bondée se terminant en un mosh pit juste avant le rappel!
Parmi les moments forts, soulignons ceux où Yuri quitte ses percussions afin de se livrer au rap à la MC, pour le plus grand plaisir de ses adeptes. Mais c’est définitivement au rappel que la magie opère, soit lorsque Julien Chiasson (Julyan) s’installe seul au piano pour entamer People. Sa voix puissante a su captiver instantanément l’assistance, poussant les hautes notes d’une facilité déconcertante.
Définitivement, le frère d’Hubert Lenoir n’a rien à envier à son cadet, brillant par ses propres forces artistiques. Les pièces de The Seasons étaient déjà riches, mais l’écriture solo de l’aîné lui permet d’explorer quelque chose de complètement différent et ça fonctionne! De plus, le Beauportois est empreint d’un naturel indéniable, naviguant avec aisance entre profondeur et humour.
Mais le naturel, c’est l’essence même de Forest Boys. « On écoute notre propre nature pour créer » me confie Félix. « On se laisse aller sans trop se conformer aux potentiels attentes et modes de l’industrie musicale. On revient aux sources avec des tounes qui ont un message, mais aussi qu’on aime tout simplement jouer. Ça va avec la philosophie de toujours revenir à notre propre nature pour présenter notre identité qui est remplie d’éléments différents, car nous le sommes tous au sein du band. On retrouve aussi ce genre d’harmonie / chaos organisés en forêt, d’où vient l’idée d’avoir nommé le projet ainsi. »
Toujours selon le bassiste en convalescence, « le projet est loin d’être terminé ». On peut donc s’attendre à d’autres belles surprises de la part de Forest Boys, à d’autres soirées chaudes à bouger sur un son d’hier plus actuel que jamais qu’il qualifie tout simplement de « à la Forest Boys style ».