Beat Sexü – Maelstrøm Saint-Roch, 24 janvier 2020

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Une eau ruisselante embuait la fenêtre du Maelstrøm Saint-Roch, à peine absorbée par une feuille de papier collée là et sur laquelle on avait imprimé le mot «COMPLET». À l’intérieur, compactée et festive, se trouvait la famille la famille la famille la famille. Celle du Pantoum, de la scène locale et des mélomanes de Québec-la-ville (ça, c’est aussi nouzôtes, à ecoutedonc). C’est ce soir-là, dans une ambiance aussi chaleureuse que décontractée, que Beat Sexü lançait enfin son long-jeu tant attendu: Deuxième fois

Rapidement devenu emblématique au coeur de la scène émergente suite à sa formation spontanée en 2014, le groupe alors mené de front par (CW: beaucoup de noms composés et de parenthèses. Prenez un grand respire) Jean-Étienne Collin Marcoux (voix principale, batterie) et Jean-Michel Letendre-Veilleux (alias Jim, à la guitare), co-fondateurs du Pantoum, s’est cristallisé sous la forme d’un quatuor avec l’arrivée de Martin Teasdale-Blais (basse) et d’Odile Marmet-Rochefort (claviers, voix). Vendredi soir, ils ajoutaient pour la première fois une cinquième corde à leur arc pour les prestations live à venir: Mariève Harel-Michon (claviers, échantillonneurs, percussions, voix). 

Les membres du groupe ont d’ailleurs commencé en force avec la suave et instrumentale P.S. De quoi bien transitionner avant de se lancer dans Seulement si tu veux, une pièce qui parle de sexe consensuel. Eh oui, qui a dit que la disco ne pouvait pas être moderne et inclusive? Celle de Beat Sexü, en tout cas, explore sans complexes toutes les couleurs de la sexualité ainsi que ses nuances, sans pour autant l’idéaliser ou tomber dans les stéréotypes. Vous irez lire les paroles, pour voir. 

Choisissant de ne pas se fier à l’ordre de l’album, le groupe enchaînait les pièces de manière organique, se laissant la liberté de quelques soli joliment exécutés. Ça permettait au public de progressivement s’immerger dans le groove indéniable de la formation, qui a aussi enrichi ses Beats les plus récents d’une myriade de couleurs musicales afro-psyché-latino-pop. Et de non pas une, mais bien de CINQ séquences différentes de cloche à vache!

Après quelques remerciements et quelques blagues douteuses suivant l’entraînante Sexsomnie, Jean-Étienne nous a sommés de redevenir sérieux pour la « toune sentimentale »: Y’a que ça de réel. Placée à peu près à la moitié du set, cette pièce plus planante s’est démarquée en spectacle comme un moment fort. Le public vibrait à l’unisson pendant que les musiciens déployaient leur talent. La finale, qui est si singulièrement mixée et masterisée sur l’album, a été réinterprétée de manière surprenante et punchée, en plus d’être coiffée d’un solo de batterie des plus marquants.

Rien de mieux après ce tour de force que d’entamer Plumage, qui s’est lentement fondue vers Dernière fois, un titre tiré du premier disque du groupe joué upbeat et réarrangé pour l’occasion. Ça n’en prenait pas plus pour que le party soit complètement pogné, ce qui a permis aux jambes de se délier sur Force cosmique, elle aussi surprenante en spectacle. En dansant, on ne manquait pas malgré tout de remarquer et d’apprécier la complexité technique des nouvelles compos sexüs, qui mêlent notamment la polyrythmie et les riffs élaborés. 

Le groupe a terminé avec sa classique Dirty Jim avant de nous inviter à continuer de veiller tard et de danser en compagnie de DJ CHARNY. C’est ce qu’on a fait, nous et la famille. Gros party. Et qu’ils le veuillent ou non, les musiciens de Beat Sexü ont ainsi démontré à quel point ils étaient toujours aussi rassembleurs au sein de la scène locale et émergente. On est contents de les retrouver. Et vous aussi, vous pourrez les retrouver un peu partout cette année, en spectacle et en festival.

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